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Impromptu à l’occasion de la paix

Impromptu à l’occasion de la paix, 1800-1801

Théâtre du Vaudeville.

Il ne s’agit pas de l’opéra des citoyens Saint-Just et Longchamps, musique du citoyen Boyeldieu, l’Heureuse nouvelle, opéra impromptu à l’occasion de la paix, créé sur le Théâtre Feydeau le 17 brumaire de l’an VI (7 novembre 1797). La paix concernée est certainement la Paix de Lunéville, signée le 9 février 1801. L’article de l’Esprit des journaux lui donne pour titre Nous y voilàIl s’agit plus que probablement de Enfin nous y voilà donné le 18 février 1801 au Théâtre du Vaudeville, et dont le Courrier des spectacles rend compte dans son numéro 30 pluviôse an 9 [19 février 1801].

Titre :

Impromptu à l’occasion de la paix

Genre

impromptu mêlé de vaudevilles

Nombre d'actes :

 

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

fin 1800-début 1801

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

les auteurs du Dîner du Vaudeville

L’Esprit des journaux français et étrangers, trentième année, tome VI, ventôse an IX [février-mars 1801], p. 221-222 :

[La paix revient et le théâtre du Vaudeville, comme ses concurrents, s’empresse de la célébrer. Devant un tel sujet, le critique est désarmé : il ne peut que louer une œuvre qui a « de l'à-propos, de la facilité, de la gaieté, du sentiment », où « l’éloge [...] est délicat, l'épigramme sans amertume, le dialogue piquant, les couplets spirituels ». Bien sûr, l’intrigue est « très-légère », mais inutile de détourner l’attention du spectateur qui ne songe qu’à la joie de la paix retrouvée... Le résumé de l’intrigue confirme nettement ce point de vue : encore une de ces histoires de mariage où la fiancée est promise au plus valeureux. La pièce remplit donc bien son but : « quand d'aimables auteurs célèbrent la gloire des héros & la sagesse des négociateurs, le public tout entier trouve un moyen assez gai d'applaudir à leurs refrains, c'est de les répéter ». On pouvait d’ailleurs aller au Théâtre Feydeau après le Vaudeville, pour y retrouver le même genre de pièce.]

IMPROMPTU à l’occasion de la paix.

A chaque événement heureux, le Vaudeville est en possession de se rendre l'interprète de l'allégresse publique ; son langage est aimé : on se plaît à l'entendre parce qu'on le répète facilement.

La réunion des auteurs des Dîners du Vaudeville a célébré l'heureuse nouvelle de la paix continentale. Leur impromptu a tout le mérite des ouvrages auxquels ce titre appartient ; il a de l'à-propos, de la facilité, de la gaieté, du sentiment ; mélange heureux qui désarme le critique, tantôt en le faisant sourire, tantôt en lui causant une douce & involontaire émotion. L'éloge y est délicat, l'épigramme sans amertume, le dialogue piquant, les couplets spirituels ; l'intrigue, à la vérité, est très-légère, mais c'est d'une bluette qu'il s'agit ici, & dans une bluette de circonstance., ce seroit un défaut si l'intrigue détournoit l'attention de l'à-propos.

La scène est au village. Un jeune militaire rentre dans ses foyers, après de glorieuses campagnes, pour y épouser sa maîtresse ; mais plusieurs prétendans la lui disputent, & le père de la jeune personne ne veut donner sa fille qu'à celui qui aura fait le plus pour la paix : un politique cite ses ouvrages : un fournisseur assure que nul plus que lui n'est dégoûté de la guerre ; un poltron prétend avoir beaucoup fait pour la paix, puisqu'il n'a rien fait pour la guerre. Le militaire parle de ses titres avec modestie, il croit n'avoir fait que son devoir ; cependant le père hésite encore, lorsqu'un sabre d'honneur est apporté au jeune soldat pour prix de son courage. Ce sabre coupe toute difficulté. Le dialogue ainsi se termine par un jeu de mot, et la pièce par un mariage.

Rien ne ressemble à de telles productions (le titre de celui-ci est, nous y voilà) , comme les couplets chantés à une fête de famille ; & n'est-ce pas une fête de famille que celle où le peuple se réunit pour entendre chanter la victoire & la paix ? Là , tout paroît aimable, parce que rien n'est offert avec prétention ; là, toutes les expressions semblent justes, parce que toutes les pensées sont affectueuses & consolantes : on applaudit facilement aux idées que l'on partage ; des vœux de bonheur & de prospérité sont un sentiment unanime; aussi, quand d'aimables auteurs célèbrent la gloire des héros & la sagesse des négociateurs, le public tout entier trouve un moyen assez gai d'applaudir à leurs refrains, c'est de les répéter. Il est donc inutile de dire que cette bagatelle a eu le plus grand succès.

En sortant du Vaudeville, on a pu aller entendre au Théâtre Feydeau le Chansonnier de la Paix. Ce chansonnier avoit attiré un cercle nombreux autour de son tableau, assez mal dessiné, placé dans un cadre commun, pâle & sans couleur, déparé par quelques taches ; c'étoit, dans la force du mot, un tableau d'enseigne, mais cette enseigne étoit À LA PAIX ; elle a été vue avec plaisir, & il ne seroit pas étonnant de se surprendre à l'aller regarder, encore.

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