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La Loge du portier

La Loge du portier, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, de Joseph Aude, 7 frimaire an 8 [28 novembre 1799].

Théâtre Montansier

Les couplets sont peu nombreux, et concentrés au début de la première scène, au cours de laquelle le portier Godar chante une chanson qui caricature sa prorpiétaire.

Dans son numéro du 7 frimaire an 8 [28 novembre 1799], le Courrier des spectacles annonce la première de Godard ou la Loge du portier, « comédie dans laquelle le citoyen Brunet remplira le rôle de Charlot ».

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 8 :

La Loge du portier, comédie en un acte. Par le Citoyen Aude. Représentée pour la première fois sur le Théâtre Montansier, jardin Egalité, le 7 frimaire an 8.

Courrier des spectacles, n° 1000 du 8 frimaire an 8 [29 novembre 1799], p. 2 :

[Le résumé de l’intrigue met en avant la qualité de certains personnages, le peintre, le portier, pleins de bons sentiments, face à un fiancé, une « espèce d’imbécille » (comme on en rencontre beaucoup dans les vaudevilles, pour leur force comique : c’est d’ailleurs le rôle assumé par Brunet). L’histoire est très morale, puisque le peintre, pourtant chassé ignominieusement, sauve de la faillite la mère de celle qui l’aime (mais il en tire avantage, puisqu’il épouse la fille). La première représentation a été agitée : entre sifflets, murmures et applaudissements, le critique n’a pas entendu la fin, et ignore si la pièce a pu être achevée. Deux reproches, le rôle de madame Grégoire, nouvelle madame Angot, un type de personnages dont on est las ; et « des longueurs interminables ». Le critique tient à expliquer en quoi consiste l’erreur de l’auteur...]

Théâtre Montansier Variétés.

Madame Grégoire, riche moderne, occupe, rue Quincampoix, une maison dont le portier, nommé Godard, autrefois limonadier, l’a vue jadis vendre à la Halle. Elle est sur le point de marier Virginie sa fille à Charlot, espèce d’imbécille de Domfront, qui parvient à faire renvoyer de la maison un locataire estimable, un peintre nommé Raymond, malgré les remontrances du portier. Madame Grégoire irritée de la généreuse fermeté de Godard, le menace de le chasser, et sur-le-champ le portier suit le peintre disgracié. Un procès ruineux va enlever à la mère de Virginie toute sa fortune. Madame Grégoire est anéantie, lorsque sa fille reçoit de Raymond un paquet. Sa mère le saisit, l’ouvre, et trouve une lettre par laquelle elle apprend que son procès est terminé, grâces aux bons soins de Raymond, qui vient de s'enrichir par la vente d’un tableau fort estimé. Virginie aimoit secrettement Raymond ; Madame Grégoire les unit, et rend à Godard sa porte et sa confiance.

Lorsque la toile s’est baissée, la pièce étoit-elle finie ou non  ? Les sifflets et les murmures d’un côté, les applaudissemens de l'autre ne nous ont pas permis d'entendre la fin. Il y a quelque chose dans cet ouvrage, mais des longueurs interminables ont beaucoup indisposé le public ; d’ailleurs le rôle de Madame Grégoire est celui d’une nouvelle Madame Angot, et ces rôles-là sont usés et ne font plus fortune.

L’auteur a dû voir combien il importe de savoir s'arrêter, au moment où il fait faire au portier la description du tableau de Marcus Sextus ; l'allusion étoit piquante, le public applaudissoit : mais enfin le portier bavarda sur le mérite de ce chef-d'œuvre au point que l’on siffla un passage qui, s'il eût été plus court , eût concouru au succès de l’ouvrage.

G * * *          

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