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Le Mari supposé (1806), ou deux Maris pour un

Le Mari supposé, ou deux Maris pour un, comédie en un acte, en vers et vaudevilles de M. de Rougemont ; 26 juillet 1806.

Théâtre du Vaudeville.

Almanach des Muses 1807.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Maldan, MDCCCVI :

Le Mari supposé, ou deux maris pour un, comédie en un acte, en vers, Mêlée de Vaudevilles, Par M. de Rougemont. Représentée à Oaris, sur le Théâtre du Vaudeville, le Samedi 26 Juillet 1806.

Courrier des spectacles, n° 3460 du 28 juillet 1806 :

[Deux pièces au succès égal, prévient le critique, deux pièces assez mal reçues. Peu de qualités d'invention, de style, de détails pour la pièce du jour : on est en été, saison peu propice au théâtre. Les couplets même apportent peu à la pièce : la plupart sont « fades et doucereux ». Quelques qualités pourtant, « de tems en tems des intentions assez justes, quelques traits d'un comique assez bon », et la pièce a pu aller à son terme, le public étant présenté comme étant dans un état proche du sommeil. Le sujet de la pièce : encore un mari (très jeune) qui revient de dix ans de voyage auprès de sa femme, encore plus jeune. Et il se mêle de se faire passer pour un autre, tandis qu’un « jeune étourdi » tente de séduire son épouse. Deux tentatives dont le critique souligne le danger (en particulier, celle du mari semble ignorer que la vertu des épouses n’est plus ce qu’elle était !). Mais au Vaudeville, la morale est (presque) toujours sauve, et mari et femme se retrouvent, et le séducteur disparaît. Jugement : pièce « foiblement composée » et « foiglement jouée ». Les deux acteurs cités sont décevants : léthargie de la talentueuse mademoiselle Desmarres, problèmes de mémoire de Seveste.]

Théâtre du Vaudeville.

Le Mari supposé, ou deux Maris pour un.

La Créole et le Mari supposé sont deux ouvrages à-peu-près de même force, et dont le succès a été égal. La pièce nouvelle est d’un tissu fort léger pour l’invention, le style et les détails. C’est encore un ouvrage de la saison. L’auteur a essayé de le soutenir par des couplets dont quelques-uns sont agréables, la plupart fades et doucereux ; les madrigaux et les soupirs n’y sont pas épargnés ; le nom d'amour embellit presque tous les vers. Cet esprit de feu Trissotin redevient depuis quelque tems à la mode ; c’est la grace du style niais, et la coquetterie des esprits gauches.

Tout n’est pas gauche cependant, dans le Mari supposé ; on y a remarqué de tems en tems des intentions assez justes, quelques traits d'un comique assez bon, et ce mérite a fait pardonner les défauts. L’auditoire est resté dans une douce quiétude, voisine du sommeil, et la pièce est arrivée sans accident jusqu’à la fin. Voici le sujet de la pièce :

On fiance un jeune homme de quinze ans, nommé Sancère, à une jeune fille de dix ans, nommée Hortense. On fait partir le jeune homme pour de longs voyages. Il reste absent dix ans. Après cet intervalle , il revient auprès de sa jeune épouse. Mais il veut l’éprouver et se présente chez elle sous le nom de Florbelle. Il est fort dangereux de faire de ces sortes d’expériences ; on apprend souvent plus de choses que l’on ne veut, et les femmes de nos jours ne sont pas toutes des Pénélopes. Florbelle est très-bien reçu ; on le traite d’abord comme ami, mais bientôt on le voit avec une affection plus tendre, et l’on n’hésite point à lui faire une déclaration. Ces déclarations des femmes aux hommes, qui paroissent si opposées à l’ordre naturel, sont aujourd’hui des choses très-ordinaires ; la vertu des dames s’est mise fort à l’aise à cet égard. Dans ce cas un homme sage doit se tenir sur ses gardes ; mais Florbelle agit plus galamment et répond aux vœux de la belle.

D’un autre côté , un jeune étourdi, nommé Forlis, se met en tête de faire la conquête d’Hortense. Il sait qu’elle attend son mari et forme le projet de se présenter sous ce titre. C’est être assez mal avisé, et se préparer un mauvais accueil. Forlis, qui sent son désavantage et que la présence de Florbelle gêne un peu, prend le parti de le mettre dans la confidence. Florbelle ne se déconcerte point et se place chez Hortense de manière à voir comment les choses se passeront, et quand il les voit assez avancées pour y trouver quelque péril, il se montre et se fait reconnoitre. Ici, il faut bien que Forlis évacue la place, et c’est ce qu’il se hâte de faire.

Cette pièce, foiblernent composée, a été aussi foiblernent jouée. Mademoiselle Desmarres, dont le talent est si aimable, a paru frappée de la léthargie générale ; et la mémoire de Seveste n’a pas fait preuve d’infaillibilité.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1806, tome IV, p. 451 :

Théâtre du Vaudeville.

Le Mari supposé.

Comédie en vers et en vaudevilles sur un fond rebattu.

Un étourdi se fait passer pour un mari que l'on attend, et que l'on n'a pas vu depuis dix ans. Le mari véritable se trouve là fort à propos pour empêcher l'affaire d'aller plus loin. Style médiocre, peu de comique. L'auteur est M. Rougemont.

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