Monsieur Pistache, ou le Jour de l'an

Monsieur Pistache, ou le Jour de l'an, vaudeville en un acte, de Francis et Désaugiers, 8 nivôse an 12 [29 décembre 1803].

Théâtre Montansier

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Cavanagh, ci-devant Barba, an XII – 1804 :

M. Pistache, ou le jour de l'an, Folie en un acte, mêlée de vaudevilles, Par MM. Francis et Désaugiers, Auteurs de l'Un après l'autre, ou les deux Trapes, Représentée, pour la première fois, à Paris sur le Théâtre Montansier, le 9 Nivôse an 12.

Courrier des spectacles, n° 2497, Samedi 9 nivôse, an 12, 30 Décembre 1803, p. 2 :

[Après l'échec de la pièce mettant en scène Versicolet, réussite pour le vaudeville mettant en scène un confiseur, monsieur Pistache. Le public a respecté le pacte que lui proposait le couplet d'annonce, et n'a pas sifflé. Il s'agit bien sûr de mariage : Monsieur Pistache veut épouser la fille d'un marchand drapier de Sedan. Mais la jeune fille préfère son neveu, et bien entendu c'est le neveu que Rose épouse. La pièce n'est pas bien riche, mais elle est gaie, riche en jeux de mots et en couplets bien tournés. Il y a même quelques allusions aux guerres du temps, que le public aime à saluer par ses rires. Les auteurs ont été nommés.]

Théâtre Montansier.

Première représentation de M. Pistache, ou le Jour de l'an.

On se rappelle qu'il y a un an, et à pareille époque, Versicolet, venu tout exprès de la rue des Lombards, fut enterré à ce théâtre au bruit des sifflets. Le poëte, les devises, les dragées, les diablotins, rien ne fut respecté. Cette déconfiture devoit inspirer des craintes à l'auteur qui oseroit traiter un sujet aussi sucré. Mais M. Pistache a été plus adroit et plus heureux que Versicolet, et en excitant fréquemment le rire il a désarmé la critique. D'ailleurs il avoit fait dans le couplet d'annonce cette espèce de convention avec le public, pour qu'il ne sifflât point , et le public l'a observée religieusement.

En ce jour nous vous présentons
Du jour de l'an la foible image ;
Le vendredi , nous le savons,
N'est pas un jour d'heureux présage :
Mais aujourd'hui c'est vainement
Que pour la critique l'on penche ;
Si vous sifflez le Jour de l'an,
Vous ne sifflerez que dimanche,

M. Pistache, marchand confiseur, attend M. Delaune, marchand drapier de Sedan, avec sa fille Rose, qu'il se propose d'épouser et de placer à son comptoir pour achalander sa boutique. Il a renvoyé Victor son neveu et l'a remplacé par M. Bout-rimé, qui lui compose ses devises. Mais Victor, qui aime Rose et qui apprend son arrivée se déguise en marchande d'oranges, et parvient, en enveloppant un de ses fruits avec une lettre, à lui faire tenir le billet par l'entremise de Bout-rimé. Ce dernier voudroit bien aussi supplanter M. Pistache dans le cœur de Rose, et une lettre qu'il reçoit de cette jeune personne en réponse au billet doux de Victor, et qu'il croit être destinée pour lui-même, lui fait concevoir l'idée de l'enlever. Pistache et sa sœur, vieille fiile qui a des vues sur Bout-rimé, instruits de son projet, l'arrêtent et lui font avouer sa perfidie. Il leur déclare qu'il aime Rose, et lorsqu'elle vient avec son père il la prie de confirmer son bonheur ; nais Victor paroît, et obtient la main de sa maîtresse et le pardon de son oncle.

Ce fonds léger est traité avec gaîté. Les jeux de mots n'y manquent point, les couplets sont facilement tournés,. et l'on a saisi quelques allusions plaisantes aux circonstances où nous nous trouvons. On a beaucoup ri de celle où Pistache dit: Nous avons confit le Saint-Bernard, glacé le Hanovre, et sous peu nous mettrons Londres en compotes.

Les auteurs sont MM. Desaugiers et Francis.

F. J. B. P. G***.

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