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Madame Scarron

Madame Scarron, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Marc-Antoine Désaugiers et Servière, 27 juin 1806.

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1807.

Sur la page de titre de la brochure,Paris, Barba, 1806 :

Madame Scarron, comédie-vaudeville en un acte, Par MM. Désaugiers et Servière. Représentée sur le théâtre de Montansier-Variétés, le 27 juin 1806.

Courrier des spectacles, n° 3430 du 29 juin 1806, p. 3 :

[Source de la pièce : un épisode d’un roman de l’inévitable madame de Genlis, roman que tous sont censés connaître. Elle vient s’ajouter, dans le répertoire du Théâtre Montansier, à une belle série de pièces pleines de goût. Elle a toutes les qualités de ces pièces, « une intrigue simple, mais agréable, [...] la gaîté du dialogue et [...] la finesse de la plûpart des couplets. L’intrigue raconte une tentative de séduction de madame Scarron par un marquis séparé de sa femme. Mais la morale est la plus forte : madame Scarron ne cède pas à ses avances, et Scarron s’arrange pour le réconcilier avec ses devoirs d’époux et de père. Succès donc : auteurs nommés, couplets applaudis, dont certains sont redemandés.]

Théâtre Montansier.

Madame Scarron.

Un joli épisode du roman de Mad. de Maintenon, par Mad. de Genlis, a fourni le sujet de ce vaudeville. C’est la réconciliation du marquis de Villarceaux avec sa femme. On sait que cette partie du roman est traitée avec beaucoup d’esprit, de goût et d'intérêt. Il étoit difficile d’y toucher, sans s'exposer à en diminuer le mérite ; mais les auteurs, qui ont eux-mêmes de l’esprit et du goût, s’en sont tirés avec beaucoup de succès. Le répertoire du Théâtre Montansier commence à se former d’une maniéré ingénieuse et décente. Les Chevilles et Boileau ont donné l’impulsion du goût ; Madame Scarron marche de pair avec ces jolis ouvrages ; elle a dû, comme eux, sa réussite à une intrigue simple, mais agréable, à la gaîté du dialogue et à la finesse de la plûpart des couplets.

Le Marquis de Villarceaux, séparé de sa femme, et épris de Mad. de Scarron, cherche, par ses visites assidues, à lui faire partager ses sentimens. Scarron le sait ; mais la fidélité de sa femme le rassure, Cependant ils conviennent tous deux de jouer un tour au Marquis, et à l’instant deux billets lui sont écrits, l’un par Scarron qui l’appelle en duel dans sa chambre ; l’autre par Mad. Scarron, qui lui donne un rendez-vous. Villarceaux arrive ; mais quel est son étonnement de rencontrer sa femme, que l’abbé Testu, convive aimable et ami de Scarron, a été chercher avec son fils pour amener la réconciliation. Il ne peut résister aux prières d’une épouse charmante, et la vue de son fils achève de le rendre aux devoirs de père et d’époux.

Les auteurs de ce vaudeville sont MM. Desaugiers et Servières. On a vivement applaudi tous les couplets ; et quelques-uns ont été redemandés. Voici ceux qui ont fait le plus de plaisir.

Scarron dit, en parlant du Marquis :

Air : Quand on ne dort pas de la nuit.

Croiroit-on qu'un guerrier français,
Qui de Turenne eut le suffrage,
Après avoir par ses hauts faits
De la France assuré la paix,
Veut troubler celle d'un ménage ;
Ce n’est pas un sublime effort,
Pour un cœur qu’on dit intrépide,
De vouloir s’emparer d’un fort
Occupé par un invalide.

Il dit à Mad. Scarron :

Air : Vaudeville de l’Avare.

Souvent ton oreille modeste
S’effarouche du moindre mot ;
Tu trouves mon style un peu leste,
Je voudrois avoir ton défaut.
Mais puisque les vers qu’il compose,
Sont les seuls enfans de Scarron.
Il faut bien que dans leur façon
Sa femme soit pour quelque chose.

L'Opinion du parterre, troisième année (février 1806), p. 240, dit que la pièce a eu du succès.

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