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Maître André et Poinsinet ou le Perruquier poète

Maître André et Poinsinet ou le Perruquier poète, comédie-anecdote en un acte et en vaudevilles, de Dumersan et Brazier, 16 pluviose an 13 [5 février 1805].

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1806.

 

L'Almanach des Muses mutile le titre : Maître André Poinsinet ou le Perruquier poète.

 

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Cavanagh, an XIII – 1805 :

Maître André et Poinsinet, ou le Perruquier poëte, comédie-anecdote en un acte, et en vaudevilles ; Par MM. Dumersan et Brasier. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 16 Pluviose an 13 (5 Février 1805).

Courrier des spectacles, n° 2894 du 17 pluviôse an 13 [- févier 1805], p. 3 :

[Maître André est à la fois perruquier et auteur d’une tragédie imprimée en 1755 et dont on s’est beaucoup moqué. Il retrouve les feux de la rampe, avec sa tragédie qui prête à rire, et sa personne dont on rit aussi. Beaucoup de succès.]

Théâtre Montansier.

Le nom du perruquier André, auteur de la tragédie du Tremblement de terre de Lisbonne, ressuscite aujourd’hui plus fameux que jamais. Rien ne manque à sa gloire ; on joue sa pièce aux Délassemens, on le joue lui-même à Montansier : mais si l’on rit de la pièce, on rira aussi de l’homme qui, dans la nouveauté représentée hier, est mistifié de la manière la plus plaisante, et partage avec Poinsinet l’avantage de mettre le parterre en joyeuse humeur. Cet ouvrage intitulé : Maître André et Poinsinet, ou le Perruquier-poête, a obtenu un grand succès et doit attirer du monde à ce théâtre.

Courrier des spectacles, n° 2895 du 18 pluviôse an 13 [7 févier 1805], p. 3 :

[La pièce repose sur des éléments de la culture du temps : tout le monde est censé comprendre que la pièce raconte une mystification sur le nom des personnages, Maître André qui traite d'égal à égal avec Voltaire et Antoine Poinsinet (1735-1769), auteur du Cercle, ou la Soirée à la mode, une comédie épisodique en un acte et en prose, créée par les Comédiens Français ordinaires du Roi, le 7 septembre 1764. Poinsinet passe pour un personnage facile à duper, et c'est cette réputation qu'exploite la pièce. Elle le fait passer pour un naïf, tout comme maître André, victime d'une plaisanterie. La pièce a réussi, malgré les longueurs : d'assez bons couplets, jeux de mots et calembours, mais le genre de la pièce s'y prête bien. Les interprètes sont jugés de façon positive. Mais les auteurs ne sont pas nommés.]

Théâtre Montansier.

Maître André et Poinsinet, ou le Perruquier poëte.

Quand on voit figurer ensemble sur l’affiche les noms du fameux perruquier qui écrivoit à Voltaire : Mon cher confrère, et de l’auteur du Cercle, aussi célèbre par sa simplicité que par son esprit, on doit s’attendre à une mystification, et elle est d’autant plus plaisante que, sans s’en douter, ils en sont, l’un à l’égard de l’autre, les agens bénévoles. Poinsinet, objet des plaisanteries de ses amis, ne pouvoit pas être mystifié par Maître André ; c’eût été le bis morior ; aussi ce sont des amis qui, pour se donner un moment de plaisir, les mettent aux prises l'un avec 1'autre.

On a supposé que M. d’Argental connoit la correspondance de son perruquier André, qui a fait hommage à Voltaire de la tragédie du Tremblement de terre de Lisbonne, et qu’il vient de recevoir du poëte de Ferney la réponse à cette ridicule dédicace. Il invite Maître André à passer à son hôtel, où il a appelé Préville et Poinsinet. Le Perruquier, instruit que Voltaire lui a écrit, va chez lui prendre ses habits de gala, et il revient à l’hôtel où il trouve Poinsinet, que l’on n’a point mis dans la confidence, et à qui l’on a dit qu'il se trouveroit en société avec un confrère. Il s’imagine que c’est un poëte ; Maître André de son côté croit voir en Poinsinet un perruquier qui vient lui souffler la pratique du comte d’Argental : de-là des quiproquos. André prétend qu’il fait la barbe à tous ; Poinsinet ne le croit pas fort redoutable, et d’escrime en escrime, André soutient qu’il est fait pour lui faire la barbe à lui-même. Suit un défi, et à l’instant le maitre perruquier de tirer de sa poche savonnette et rasoir. A la vue de ce dernier instrument, Poinsinet croit avoir affaire à un assassin, il fuit ; le Perruquier s’attache à lui, et le pauvre auteur du Cercle n’a plus d’autre ressource que dans ses cris, qui font accourir M. d’Argental et Préville.

Tout s’explique ; Poinsinet en est quitte pour la peur, Maître André s’apperçoit qu’on l’a joué, mais il lui reste une consolation, c’est la lettre de Voltaire. Il l'ouvre, et n’y voit que ces mois répétés vingt fois : Faites des perruques. On voit bien que Voltaire est vieux, dit-il d’un ton piqué, il se répète.

Ce vaudeville a réussi. Il y a quelques longueurs dans le commencement ; mais en général les couplets sont assez bien tournés ; quelques-uns sont jolis ; on y remarque plusieurs jeux de mots, et des calembourgs ; mais c’est le genre de spectacle où ils sont le plus supportables.

La pièce, pleine de gaîté par elle-même, est jouée d’une manière très-plaisante par MM. Brunet, Gavaudan, Aubertin, et par Mlle. Cuisot, qui y remplit un petit rôle d'amoureuse, dont Maître André dispute la conquête à Dupont, intendant de M. d’Argental, le même dont il a, pour se venger, emprunté le nom pour le Confident de sa tragédie.

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