Manon la ravaudeuse

Manon la ravaudeuse, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Joseph Servières, Marc-Antoine Désaugiers et Charles Henrion, 25 prairial an 11 [14 juin 1803].

Théâtre Montansier.

Il s'agit d'une imitation (une parodie ?) de Fanchon la vielleuse, créée quelques mois auparavant.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez madame Cavanagh, ci-devant Barba :

Manon la ravaudeuse, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles ; Par M. Servière, Désaugiers et Henrion. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre Montansier, le 25 prairial, an XI.

Courrier des spectacles, n° 2292 du 26 prairial an 11 [15 juin 1803], p. 2 :

[Aujourd’hui, l’information principale, c’est que le sujet de la pièce n’est pas original, et que la principale différence, c’est « le langage et les habitudes » de Manon. Sinon on retrouve les mêmes personnages « burlesques et ridicules » que dans Fanchon la vielleuse.]

Théâtre Montansier.

Première représ, de Manon la Ravaudeuse.

C’est Fanchon travestie. Le théâtre comportoit un pareil cadre, aussi a-t-il été accueilli par de nombreux applaudissemens. La Ravaudeuse est taillée sur le même patron que la Vielleuse : elle est bienfaisante comme elle, mais elle a le langage et les habitudes plus triviales : et les autres personnages qui figurent avec Fauchon au théâtre du Vaudeville sont aussi représentés par autant de caractères burlesques et ridicules.

Nous donnerons demain l’analyse de cette pièce dont les auteurs ont été demandés : on est venu nommer MM. Desaugiers, Henrion et Servières.

Courrier des spectacles, n° 2293 du 27 prairial an 11 [16 juin 1803], p. 2 :

[Et maintenant, l’analyse de la pièce, rangée dans les pièces poissardes. L’intrigue prend bien soin de n’être pas originale : une fille qu’on veut forcer à se marier, mais qui préfère son amant de cœur ; une tentative avortée de tromper le propriétaire pour éponger une dette, l’arrivée soigneusement arbitraire de l’amant de peintre en bâtiment devenu danseur, et un dénouement tombé du ciel, puisque le propriétaire, que Manon a aidé autrefois à ne pas faire faillite lui remet sa dette. Le critique prend bien soin de ne porter aucun jugement sur la pièce.]

Théâtre Montansier.

Voici l’analyse de Manon la Ravaudeuse, pièce poissarde donnée avant-hier à ce théâtre.

Manon et sa mère ont ordre de quitter leur logement et l’échoppe qu’elles occupent devant la boutique de leur propriétaire, si elles ne peuvent payer sur-le-champ deux cents francs. La mère n’entrevoit d’autre ressource que le mariage de sa fille avec le Tambour-Major de la Loterie. Mais Manon lui préfère Michel, soi-disant jeune peintre en bâtimens, qui lui a peint son échoppe. Ce dernier sachant qu’il a un rival, vient le trouver et engage avec lui une lutte dont il n’a pas tout l’avantage.

Cependant, on avise aux moyens de payer le propriétaire. Manon se vouvient [sic] qu’elle a un buste de sa grand’mère, que l’on fait passer pour Cléopâtre, et que l’on vend deux cents francs au maître de la maison : Mais il s’apperçoit qu’il est dupe, et le marché est rompu. Michel qui, sous le nom de peintre en bâtiment n’est autre qu’un artiste premier danseur dans un théâtre prépondérant de la capitale, arrive alors sous le costume d’Amour dans le ballet de Psyché, et comme la bienfaisance de Manon vient d’être proclamée, et que le propriétaire vient d’apprendre que c’est à elle qu'il doit des bienfaits qui, il y a quelques mois, l’ont empêché de faire une faillite, tout s’arrange et se termine à l’amiable, et le premier danseur du théâtre prépondérant répète un pas qu’il doit le soir même exécuter devant le public.

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