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Fanchon la vielleuse
Fanchon la vielleuse, comédie en trois actes, mêlée de vaudevilles, par MM. Pain et Bouilly, 28 nivôse an 11 [18 janvier 1803).
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
Fanchon la vielleuse
Genre
comédie mêlée de vaudevilles
Nombre d'actes :
3
Vers / prose
en prose, avec des couplets en vers
Musique :
vaudevilles
Date de création :
28 nivôse an 11 [18 janvier 1803]
Théâtre :
Théâtre du Vaudeville
Auteur(s) des paroles :
Pain et Bouilly
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 11(1803) :
Fanchon la vielleuse, comédie en trois actes, mêlée de vaudevilles, Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 28 nivose an XIII.
La date du 28 nivôse an 13 correspond au 18 janvier 1805 : cette date est sans aucun doute erronée, et la pièce a été jouée en l’an XI.
Décade philosophique, littéraire et philosophique, n° 16 (10 ventôse an XI), p. 434-438 :
[Article repris dans l’Esprit des journaux français et étrangers, trente-deuxième année, ventôse an XI [mars 1803], p. 177-183.
Cet abondant compte rendu part de l’indiscutable succès de la pièce, et de l’auteur (Bouilly), qui multiplie les réussites sur « trois théâtres différens ». Une seule restriction : le « succès d’affluence » peut ne pas être durable, et le critique donne des exemples de triomphes éphémères, suivis de l’oubli. Pour durer, la pièce doit contenir « une magie réelle », surtout « quand le succès s'obtient et se conserve en dépit d'inconvenances très-visibles et de défauts très-prononcés » (avant que l’analyse commence, nous voilà mis en garde !). L’analyse commence par la présentation du personnage principal, en signalant « quelques bizarreries » : est-il crédible que la riche Fanchon aille encore jouer de la vielle dans les rues ? Pourquoi met-elle « ses nombreuses charités sous le nom d'une dame de qualité très-connue » ? Après ces prolégomènes, le résumé de l’intrigue s’ouvre par la vie sentimentale de Fanchon, amoureuse d’un homme qu’elle prend pour un artiste pauvre, et se révèle être un colonel : il offre alors « à Fanchon sa main, son rang et sa fortune ». Tout cela constitue « le sujet d'un petit drame ». Mais il y a une seconde intrigue, et le critique compare la pièce aux tableaux représentant de manière simultanée les aventures d’un personnage. Le résumé de cette seconde intrigue, tout aussi romanesque que la première, s’accompagne de la présence de personnages « qui se rattachent à l'intrigue », un frère de Fanchon à la rusticité réjouissante, un abbé « joyeux convive et chansonnier », une servante qui ne sert guère que pour l’exposition. Avant-scène invraisemblable, action double, il est difficile de ne pas constater l'irrégularité de la pièce : la véritable Fanchon (puisqu’elle a existé) n’était pas si vertueuse, et donnait autre chose que ses chansons ; l’artiste-colonel accepte beaucoup d’humiliations, Fanchon va jouer de la vielle quand son amant risque sa vie dans un duel, il n’est pas très convenable de voir comment Fanchon résiste à épouser le colonel, et son frère, « qui préfère l'office au salon » (c’est-à-dire qui courtise la bonne !), n’est pas un personnage honorable. Mais toutes ces inconvenances, qui « doivent blesser, par réflexion, et les préjugés de l’orgueil et même les principes de la saine raison » (même la raison est blessée ! c’est très grave !), sont compenséés par la virtuosité de la construction de la pièce, fruit de « la prodigieuse connaissance des effets du théâtre » que la pièce manifeste, dans l’enchaînement de tant de faits et de personnages, dans la qualité du dialogue et des couplets. Et puis, quel plaisir de voir et revoir l’actrice qui joue Fanchon (elle est seule citée...). La vraie Fanchon, évoquée in fine, ne valait pas la nouvelle (et le critique a la cruauté de rappeler comment elle a fini...).]
Théâtre du Vaudeville.
Fanchon la Vielleuse , en trois actes.
Voila peut-être depuis l'établissement de ce théâtre un des succès les plus marquans qu'il ait obtenus; et l'auteur de l’Abbé de l’Epée, des deux Journées et de Fanchon la vielleuse, a l'avantage assez rare d'avoir donné à trois théâtres différens, et dans trois genres opposés, les trois ouvrages les plus productifs dans leur nouveauté. Le C. Bouilli partage le succès du dernier avec son associé ordinaire en vaudevilles, le C. Pain.
Jadis un succès d'affluence, quelqu'éclatant qu'il fût, n'était pas une preuve positive du mérite intrinsèque d'un ouvrage ; à cet égard les exemples fourmillent : Timocrate, les Battus paient l'amende, le Moine, Madame Angot, sont des monumens de vogue passagère qui démontrent qu'une fois l'enthousiasme refroidi le prestige peut disparaître : mais aujourd'hui que le public est plus sévère, moins accessible à certaines préventions, moins prompt et moins facile à s'enthousiasmer, il faut qu'il y ait dans un ouvrage une magie réelle pour déterminer la réussite complette et l’affluence soutenue ; il faut que cette magie soit encore plus forte quand le succès s'obtient et se conserve en dépit d'inconvenances très-visibles et de défauts très-prononcés. C'est l'histoire de la pièce intitulée : Fanchon la vielleuse ; l'analyse seule doit le prouver.
Fanchon est une jeune savoyarde fort jolie qui, venue à Paris avec sa vielle et sa marmotte, par l'attrait seul de ses chansons et de sa figure, s'est attiré la vogue et a acquis une fortune considérable. Mais elle fait l'emploi le plus respectable de sa richesse ; après en avoir consacré partie à se donner un nécessaire aisé, elle dispose du superflu pour soulager l'infortune qu'elle a soin de faire chercher.
Cette manière d'être est accompagnée à la vérité de quelques bizarreries. D'une part, malgré l'immense richesse qui lui donne chez elle le ton et les habitudes d'une grande dame, elle consacre encore une partie du jour à jouer de la vielle sur le boulevard, où elle reçoit la modeste offrande du piéton curieux et la libéralité plus humiliante peut-être du riche blasé, dont la voiture s'arrête pour l'entendre.
D'autre part , elle fait ses nombreuses charités sous le nom d'une dame de qualité très-connue dont elle fait même endosser la livrée à l'un de ses agens de bienfaisance. Cette dernière bizarrerie me paraît une invention encore moins heureuse que l'autre.
Fanchen sait à peine lire ; mais elle a une ame bonne et sensible : elle a touché le cœur et partagé l'amour du jeune Edouard, qui est venu se loger chez elle et qu'elle croit un artiste peu fortuné. Elle se fait un plaisir de l'enrichir, achète une terre en Savoie sous son nom ; espère l'y rendre heureux en partageant avec lui, et lui en fait la proposition de la manière la plus délicate : mais par malheur la grande dame dont elle emprunte la livrée, instruite de cette particularité, fait suivre le prétendu domestique, découvre la demeure de Fanchon, s'y présente pour s'en expliquer avec elle et n'est pas peu surprise d'y rencontrer son neveu, le colonel de Francarville, déguisé sous le nom d’Edouard et sous le costume d'un artiste. On conçoit que l'explication en devient plus vive entre la duchesse et la vielleuse. Celle-ci oppose la noble fierté de l'innocence à l'orgueil insolent de la qualité, n'a pas de peine à prouver qu'elle n'a aucun tort, et finit par subjuguer même la fière duchesse. Cette scène est théâtrale, et paraît avoir été imitée d'un roman intitulé : Camille , ou Lettres de deux filles de ce siècle.
L'amoureux Edouard, redevenu colonel, s'est d'abord enfui à l'aspect de sa tante ; mais il revient, sous son vrai costume, offrir lui-même à Fanchon sa main, son rang et sa fortune.
Voilà bien à peu près le sujet d'un petit drame ; mais si les auteurs s'en étaient tenus à ce roman dont le nœud n'a rien de bien neuf, et dont le dénouement blesse un peu trop les bienséances sociales qui ne sont pas des préjugés, il n'est pas à croire que le sujet eût si bien réussi, encore moins qu'il eût comporté la durée de trois actes ; mais dans la pièce s'en trouve une autre où Fanchon n'est plus que sur le second plan, et l'ouvrage des CC. Pain et Bouilli ressemble un peu à cet égard à ces tableaux anciens où les diverses aventures d'un même personnage sont tracées sur des plans divers, et composent sur la même toile et dans le même cadre des tableaux séparés.
Un épicier de la rue des Lombards a une jeune fille assez niaise, mais extrêmement jolie : deux prétendans aspirent à sa main ; l'un est M. Ducoutil, tapissier, et l'autre est son petit cousin, garçon chez M. Ducoutil. Sa beauté a encore fixé les regards d'un jeune seigneur, qui l'a fait enlever. Un capitaine de chevaux-légers, nommé Sainte-Luce, la lui dispute et la lui arrache. Ce Sainte-Luce est ami de Fanchon ; tandis qu'il va se battre avec le ravisseur, il confie la jeune personne à notre bienfaisante vielleuse. L'issue du combat est favorable à Sainte-Luce, il a blessé son adversaire. Comme libérateur de la nouvelle Hélène , il se croit en droit d'en disposer en faveur de l'amant qu'elle préfère ; mais l'amoureux Ducoutil a pour lui le père : celui-ci vient en conséquence redemander sa fille, et sur le refus un peu leste que lui fait Sainte-Luce de la lui rendre s'il ne consent au mariage du petit cousin, il rend plainte à la police, dénonce surtout Fanchon comme complice d'un rapt. L'exempt se présente : mais quelle surprise pour le turbulent épicier ! il apprend que cette Fanchon qu'il accuse est cette même personne qui naguère lui a sauvé l'affront d'une banqueroute en lui avançant douze mille francs : il apprend encore que Sainte-Luce est le libérateur de sa fille au lieu d'en être le ravisseur. Vaincu par la honte et la reconnaissance, il consent au mariage, et Ducoutil se console par la promesse que lui fait Sainte-Luce de le charger de son ameublement.
Certes on voit que ce second roman vaut bien l'autre, et il a fallu toute l'adresse des auteurs pour se tirer sans longueurs et sans confusion de tous ces fils croisés et compliqués.
Malgré la quantité de personnages que l'on vient de voir passer dans cette double lanterne magique, il s'en trouve encore trois qui se rattachent à l'intrigue. L'un est un frère de Fanchon, bon et franc savoyard, que sa sœur a fait venir, qui n'entend rien a son luxe, qui conserve son bonnet, son patois et sa naïveté, et qui par son opposition avec les brillans personnages dont Fanchon est entourée, sert à donner du relief au bon cœur de la riche vielleuse, puisqu'elle en tire vanité loin d'en rougir ; le second est l'abbé de Lattaignant, joyeux convive et chansonnier privilégié de Fanchon : ce rôle n'est qu'épisodique, mais il anime continuellement la scène par sa gaîté franche et ses saillies spirituelles ; le troisième enfin est une suivante assez inutile, mais dont les auteurs ont cru devoir se servir pour leur exposition.
On conviendra sans peine de la duplicité d'action et de l'invraisemblance de l'avant-scène. Il est impossible de supposer qu'une vielleuse, telle jolie qu'elle soit, fasse cette fortune en ne donnant que des chansons. Le personnage historique mis en scène ne devait pas la sienne à sa vielle toute seule.
On trouvera que l'amour d'Edouard , ou du colonel, est d'un alloi un peu robuste, s'il tient au ton que prennent chez sa maîtresse les abbés et les chevaux-légers, et s'il n'est pas un peu humilié de l'habitude qu'elle conserve de recevoir encore tous les jours des écus et des centimes au boulevard.
On sera tenté de reprocher à Fanchon de se croire obligée d'aller jouer de la vielle, tandis que son amant va servir de second dans un duel qui doit l'inquiéter.
On sera blessé que Fanchon ne persiste pas à refuser la main du colonel jusqu'à l'aveu de sa famille.
On se persuadera difficilement qu'il soit bien que Mme de Francarville ait un frère rustique qui préfère l'office au salon, et qui laisse entrevoir que la femme-de-chambre de Fanchon sera la belle-sœur de la marquise.
Toutes ces inconvenances accumulées doivent blesser, par réflexion, et les préjugés de l’orgueil et même les principes de la saine raison ; mais on n’y pensera guère en voyant l'ouvrage ; on admirera plutôt la prodigieuse connaissance des effets du théâtre, qu’il a fallu pour attacher tant de fils sans les brouiller ; on sera étourdi du cliquetis magique d’événemens, de situations, de tableaux qui se succèdent sans se nuire, et ne laissent pas à la critique le tems de réfléchir. On sera émerveillé de la vérité de ton, de coloris imprimé à chaque caractère, de la variété des nuance , de la vivacité du dialogue, du sel de la plupart des couplets ; enfin après avoir vu la pièce on voudra la revoir encore, ne fût-ce que pour y retrouver Mme Henri Belmont, et on dira : Je doute que l'ancienne Fanchon valût la nouvelle, que sa vielle méritât d'entrer en comparaison, enfin que sa fortune n'eût pas été plus flatteuse, plus durable et moins sujette à l'oubli, si le modèle avait eu les avantages du portrait. L. C.
N. B. La véritable Fanchon la vielleuse, après avoir joui quelques années de sa vogue bizarre et de sa fortune déshonorante, mourut d'un coup d'épée que lui donna un militaire un peu brutal pour punir un soufflet qu'il en avait reçu, et qu'il s'était peut-être attiré.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1803, tome V, p. 119-121 :
[Compte rendu d’un succès extraordinaire : public enthousiaste, le plus éclatant succès du mois. On en est à comparer Fanchon avec Ninon de Lenclos, femme d’exception à une époque d’exception : « la petite Ninon du petit siècle qui avoit suivi celui de Louis XIV », avec une différence importante : cette Fanchon est de mœurs régulières, à la différence de Ninon. Le critique doute que sa fortune ait pu se faire rapidement en jouant de la vielle, mais « les auteurs de Fanchon nous la présentent » comme une honnête femme, pleine de qualités : « sensible, généreuse, noble, gaie, et toujours aimable ». Le résumé de l’intrigue qui suit met en avant un « sujet principal », « l'amour de Fanchon pour Edouard », mais un amour compliqué, avec toutes sortes d’obstacles qui s’opposent à cet amour. A aucun moment n’est posé le problème de la vraisemblance de ces rebondissements permanents, qui débouchent bien sûr sur le dénouement attendu. Par contre, et c’est la conclusion du résumé de l’intrigue, les divers personnages présentent des caractères qui « forment des contrastes on ne peut plus piquans » : « franche gaieté […] brusquerie […] sémillant badinage […] délicatesse […] caractère charmant ». L’interprétation est jugée remarquable en particulier pour les rôles de Fanchon et de Sainte-Luce. Les auteurs ont remporté un nouveau succès, selon leur (bonne) habitude.]
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Fanchon la vielleuse, comédie en trois actes.
Le Vaudeville n'a pas eu, depuis M. Guillaume, un succès égal à celui de Fanchon la vielleuse. On peut dire qu'il y a de l'enthousiasme dans la manière dont le public se porte tous les jours aux représentations de cette pièce. C'est un des trois succès brillans dont ce mois-ci a été témoin : mais ce succès est bien au dessus des deux autres.
On a dit que Fanchon avoit été la petite Ninon du petit siècle qui avoit suivi celui de Louis XIV. Quelques personnes ont cependant accordé à Fanchon une qualité à laquelle Ninon ne prétendoit pas ; la régularité des mœurs. Il paroîtra, sinon impossible, du moins bien difficile, qu'une jeune personne jolie, aimable et pauvre, soit parvenue, sans autre ressource que sa vielle, à amasser, en très-peu de temps, une richesse considérable. Cependant, les auteurs de Fanchon nous la présentent ainsi, et le théâtre ne pouvoit l'admettre que sous ce rapport. Nous voyons Fanchon recevant le chevalier de Sainte-Luce, capitaine de chevau-légers, l'abbé de l’Atteignant, Edouard, jeune peintre, sans fortune, qu'elle aime avec une délicatesse toute platonique, et Jacques, son frère, arrivant des montagnes de la Savoie. Nous la voyons entourée de domestiques qu'elle traite avec bonté, et de malheureux qu'elle oblige : enfin, Fanchon est tour-à-tour sensible, généreuse, noble, gaie, et toujours aimable.
Le sujet principal de la pièce est l'amour de Fanchon pour Edouard ; elle le prend pour un jeune artiste sans fortune, et croit qu'il n'a d'autre raison qu'une délicatesse mal-entendue pour ne pas lui proposer sa main. Au moment où elle lui montre un contrat par lequel elle lui fait présent d'une terre d'un revenu considérable, elle apprend que le prétendu Edouard est le colonel de Francarville, neveu de M.me de Gerviliers. Cette dame se présente chez Fanchon, qu'elle traite avec hauteur et dédain, et elle en sort forcée de l'admirer quand elle a vu l'acte que celle-ci lui montre pour se disculper d'avoir séduit son neveu. Edouard, admirant plusieurs traits d'une générosité peu commune, n'écoute plus la voix du préjugé ; il accepte le don de Fanchon ; et quitte Paris pour aller au fond de la Savoie jouir du sort le plus heureux, avec une femme qu'il estime autant qu'il l'aime. L'épisode le plus remarquable est la ridicule passion du tapissier de Fanchon pour une jeune innocente, qui lui préfère son petit cousin. Cette jeune fille enlevée par un jeune seigneur, est amenée chez Fanchon par le chevalier de Sainte-Luce, qui se bat même avec le ravisseur. Le père de cette jeune innocente, est un épicier, qui, prêt à perdre, par une faillite, sa fortune et son honneur, a reçu, sans savoir de quelle part, une somme avec laquelle il a rétabli son commerce. Il vient chez Fanchon avec son gendre prétendu, réclamer sa fille et ses droits paternels ; quand il apprend que c'est à cette femme généreuse qu'il doit les secours qu'il a reçus de son infortune. On conçoit qu'il laisse Fanchon disposer de sa fille en faveur du petit cousin, à qui Sainte-Luce accorde une dot, en se chargeant de son avancement. La franche gaieté de l'abbé de l'Attaignant, la brusquerie du frère, le sémillant badinage de Sainte-Luce, la délicatesse d'Edouard, et le caractère charmant de Fanchon forment des contrastes on ne peut plus piquans, et dévoient procurer à la pièce le grand succès qu'elle a obtenu.
Le rôle de la jolie Vielleuse est joué par madame Henri-Bellemont, d'une manière à lui faire une réputation, si elle ne s'étoit déjà assurée la bienveillance du public dans d'autres rôles difficiles. Henri, Duchaume, Hippolyte, Lenoble, et tous les autres acteurs, ont joué d'une manière satisfaisante; mais celui que je citerai particulièrement, est Julien, qui, dans le rôle difficile de Sainte-Luce, a joué avec un aplomb et une finesse qui prouvent combien il est vraiment comédien.
Les auteurs, MM. Pain et Bouilli, n'ont pas dû être surpris de ce succès ; ils ne sont pas accoutumés à voir leurs pièces éprouver un sort différent. T.D.
Le personnage principal de la pièce de Bouilly et Pain a été repris dans toute une série d'œuvres :
-
Fanchon, de René Périn (1802)
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la Vielleuse du boulevard d’Hector Chaussier (1803),
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les Trois Fanchons ou Cela ne finit pas, de Bouet et Joie (1803),
-
Fanchon la vielleuse de retour dans ses montagnes, d’Aude et Servières (1803),
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Fanchon toute seule ou Un mouvement d’humeur, de Louis Ponet(1803),
-
Un trait de Fanchon la Vielleuse, anonyme (1804),
-
la Petite Revue lyonnaise ou Fanchon la Vielleuse à Lyon (1811).
Le Grand Larousse universel, tome 8, p. 85, signale une parodie de Fanchon la Vielleuse, Manon la ravaudeuse, de Servière, Désaugiers et Henrion (Théâtre Montansier, 25 prairial an 11 [14 juin 1803].
Et la descendance de Fanchon la vielleuse ne s’arrête pas là.
(liste plus ou moins empruntée au livre de Gérard Gengembre, le Théâtre français au 19e siècle).
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