Mon cousin de Paris

Mon cousin de Paris, opéra-comique, de Léger, musique de Jadin,.4 messidor an 12 (23 juin 1804).

Théâtre Molière (de la Porte Saint-Martin)

Théâtre des Variétés (5 février 1810).

Les dates de première représentations sont fournies par le Journal de Paris pour le Théâtre Molière, par le Dictionnaire lyrique de Félix Clément et Pierre Larousse, p. 461, pour le Théâtre des Variétés.

Titre :

Mon cousin de Paris

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

 

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

4 messidor an 12 (23 juin 1804)

Théâtre :

Théâtre Molière (de la Porte Saint-Martin

Auteur(s) des paroles :

Léger

Compositeur(s) :

Jadin

Courrier des spectacles, n° 2675 du 5 messidor an 12 [24 juin 1804], p. 2 :

[Le Théâtre Molière, qui est aussi « Opéra-Comique et Vaudeville », renaît après des tribulations nombreuses. C’est une salle fréquentée (trop peu) par les bourgeois du voisinage. Elle tente de surcroît sa réouverture dans la chaleur de l’été, dont on sait qu'elle est l’ennemie du théâtre. La première représentation, peu fréquentée, a offert un prologue très applaudi, l’Essai des talens, et un nouvel opéra-comique, Mon Cousin de Paris, dont la musique a assuré le succès. Son sujet, au fond très léger, repose sur une ruse de valet : pour favoriser les projets matrimoniaux de son maître, il fait croire qu’il a perdu l’argent gagné dans un procès. Son maître se marie, et l’argent réapparaît. La pièce est rapprochée de la Petite Ville de Picard, mais avec des caractères peu soutenu, un dialogue spirituel. Le musicien a été nommé et a paru, et il a eu la gentillesse de faire veir sur la scène l’auteur des paroles à la fois de l’opéra-comique et du prologue.]

Théâtre Molière.

Ouverture.

Ce théâtre, tour-à-tour désert et fréquenté, ouvert durant quinze jours, fermé pendant six mois, tantôt offrant des talens estimables, tantôt livré à des Comédiens ignorés, n’ayant jusqu’ici de Molière que le nom, ne compte presque plus parmi ceux de la capitale ; à peine est-il fréquenté par quelques bourgeois du voisinage qui, trop insoucians pour aller ailleurs chercher des délassemens, attendent patiemment l’ouverture de cette salle pour aller s’y distraire de leurs opérations mercantiles. On a pu se convaincre hier de cette insouciance du public, car quoique ce fût une troupe nouvelle, qui jouât pour la première fois, il y avoit à peine assez de spectateurs pour garnir une partie de la salle ; mais aussi le moment qu’elle a choisi pour son début n’est point favorable ; la chaleur est contraire aux spéculations sur les théâtres. Il faut d’ailleurs des sujets qui aient de la réputation et des talens pour attirer l’affluence. Cependant le début de la troupe nouvelle n’a point été malheureux, quant à l’accueil qu’elle a reçu du parterre. Le prologue, intitulé l’Essai des talens, a été fort applaudi, et Mon Cousin de Paris, petit opéra-comique, a mérité une partie de son succès, grâces sur-tout à la musique où l’on a remarqué quelques morceaux écrits avec beaucoup d’agrément, et même d’originalité. Quant au sujet c’est un fonds extrêmement léger.

Dorville arrive de Paris à Amiens ; en descendant de voiture il rencontre Mad. Dormilly sa cousine, dont il est amoureux, et avec qui il est en procès. Plein de son petit mérite, il croit que cette veuve est une coquette facile ; mais elle lui déclare que s’il gagne son procès elle ne sera jamais sa femme. Cette menace allarme tellement Dorville que, quoiqu’il puisse se dédommager de la perte de Mad. Dormilly en épousant Delphine sa jeune cousine, dont la main lui est destinée, il envoie son valet à son avocat pour l’engager a perdre sa cause. Malgré ses précautions il gagne, et le père de Delphine triomphe lorsque le Valet, désespéré, vient lui apprendre que les soixante mille francs qu’il a gagnés et que le Notaire lui avoit remis, lui ont été dé robés. Dorville est consterné, Mad. Dormilly lui offre son cœur et sa main. Le Valet qui attendoit ce dénouement déclare alors que son rapport étoit faux, et il remet à son maître les soixante mille francs.

On a remarqué dans cet ouvrage quelques rapports avec la Petite Ville ; les caractères y sont peu soutenus, entr’autres ceux de Delphine et de Mad. Dormilly, mais il y a de l’esprit dans le dialogue, et le style est facile et soigné. On a demandé unanimement l’auteur de la musique. M. Jadin a paru, amenant avec lui l’auteur des paroles, M. Léger,.qui l’est aussi du prologue.

G***.

L’Esprit des journaux français et étrangers, an 12, tome douzième (fructidor an 12, août 1804), p. 290-291 :

[Le compte rendu s’intéresse autant au destin du Théâtre de Molière, à la Porte Saint Martin, qu’à la pièce dont il ne parle que de façon décousue : succès des couplets du prologue, rapprochements avec d’autres pièces (mais sans précision sur ce qui les rapproche), accusation de copie pour la musique, trop influencée par la musique italienne, manque d’ensemble des interprètes. Une fois cet ensemble assuré, « il ne peut manquer de faire beaucoup de plaisir », formule plutôt optimiste, finalement.]

THÉATRE DE LA PORTE ST.-MARTIN.

Il en était jusqu'à présent du théâtre de Moliére comme du Philinte de Molière de Fabre d'Eglantine : le premier eût été mieux nommé le théâtre de Gille et d'Arlequin : et le second n'est au fond que le Philinte de J. J. Rousseau, ou l'Egoïste.

Aujourd'hui, le théâtre de la rue St-Martin, sous les auspices de M. Léger, s'est formé un répertoire de pièces dans le genre de l'opéra comique et du vaudeville. Il a fait son ouverture par deux ouvrages de M. Léger, l'un intitulé ; l'Essai des Talens, servant de prologue, et l'autre intitulé : Mon Cousin de Paris, petit opéra comique, dont la musique est de M. Jadin, directeur de l'orchestre. Dans le prologue, où l'auteur demande au public qu'il accorde un échantillon d'indulgence à l'échantillon des talens, plusieurs couplets spirituels ont été très applaudis, entr'autres celui qui finit par ce trait :

       Prenez garde
Qu'on ne siffle tous vos couplets,

Comme on siffle les tragédies.

Mon Cousin de Paris offre quelques rapports avec la Petite Ville, les Visitandines et l'Epreuve Villageoise. Quant à la musique , les airs sont coupés à la manière italienne, et quelquefois en retiennent des phrases tout entières : mais, comme le dit M. Léger, dans le prologue : Il vaut encore mieux ressembler à tout le monde que de ne ressembler à rien.

Cet opéra comique, habilement exécuté par l'orchestre, a laissé quelque chose à désirer de la part des acteurs. Quand il y aura plus d'ensemble, il ne peut manquer de faire beaucoup de plaisir.

Mercure de France, tome quarantième, CCCCXLVIII, samedi 17 février 1810, p. 430 :

[En conclusion d’un article sur la programmation du Théâtre des Variétés, jugée bien mauvaise : après trois nouveautés mal accueillies, une reprise manquée :]

Enfin il n'est pas jusques à une pièce remise qui n'ait éprouvé la mauvaise humeur du parterre. Mon Cousin de Paris, joué au théâtre Molière il y a cinq ans, n'a pu trouver grâce aux Variétés. Mlle Cuisot et ses diamants n'ont pu conjurer l'orage, et elle en a été pour sa toilette. Cependant, les auteurs MM. Léger et Jadin ne se sont pas tenus pour battus, et la pièce est à présent écoutée sans murmures , quoique une musique agréable et une pièce raisonnable soient des choses bien étrangères au local.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 15e année, 1810, tome I, p. 382 :

Mon Cousin de Paris.

Ce petit opéra de M. Léger, joué jadis au Théâtre Molière,n'a pas été bien accueilli, malgré la musique agréable de M. Jadin.

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