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La Nuit espagnole

La Nuit espagnole, opéra en 2 actes, de Joseph Fiévée, musique de Persuis, 14 juin 1791.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Nuit espagnole (la)

Genre

opéra

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

prose avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

14 juin 1791

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

Joseph Fiévée

Compositeur(s) :

M. Persuis

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 7 (juillet 1791), p. 291-292 :

[Une comédie (Maison à vendre ou la Nuit de Grenade, de Joseph Fiévée, 1789) transformée en opéra comique : comme l’intrigue est inspiré d’un modèle espagnol, il « n’est qu’un imbroglio qui n’offre rien de neuf » (les œuvres qui s’inspirent de modèles espagnols sont toujours dans ce cas) ; « néanmoins l'auteur a su tirer parti de son sujet, sur-tout dans le second acte, où l'intrigue marche bien & se dénoue assez naturellement ». La musique est l'œuvre d’un débutant et se ressent de l’inexpérience de son auteur : « elle manque de couleur dramatique, de nuances, & souvent de chant », et le jeune compositeur subit trop les influences italiennes, allemandes et françaises. Il est cependant promis à un bel avenir, à condition de suivre le conseil du critique : « travailler son chant avec autant d’art qu’il travaille son orchestre ». L’interprétation était très bonne, et la représentation s’est achevée par la demande des auteurs.]

On connoissoit déja à ce théâtre la Nuit Espagnole, qui avoit été donnée en 1789, sous le titre de la Nuit de Grenade. Elle n'étoit alors qu'une comédie : l'auteur l'a coupée depuis en opéra-comique, & l'a fait donner mardi dernier avec quelque succès. Ce poëme, comme tous les poèmes tirés ou imités de l'espagnol, n'est qu'un imbroglio qui n'offre rien de neuf. C'est encore un tuteur dupé, un duel nocturne entre deux rivaux,des enlevemens, des méprises, &c. &c. Une duegne sévere & un frère cadet de Figaro y jouent les principaux rôles : néanmoins l'auteur a su tirer parti de son sujet, sur-tout dans le second acte, où l'intrigue marche bien & se dénoue assez naturellement. La musique, qui est le début de M. Persuis, jeune artiste connu déja par ses talens en musique, est faite avec esprit, quant à la partie de l'orchestre ; mais elle manque de couleur dramatique, de nuances, & souvent de chant : nous avons cependant distingué le duo qui termine le premier acte ; il est fait avec intelligence & bien en situation. En général, ce compositeur paroît nourri des auteurs Italiens, François & Allemands, et souvent, n'ayant pas encore un style à lui, il se trouve mêler ces trois genres, ce qui ôte à sa musique le caractère qui devroit lui être particulier. Nous l'engageons à travailler son chant avec autant d'art qu'il travaille son orchestre ; &, comme il donne déja beaucoup d'espoir, nous ne doutons pas qu'il ne fasse un jour de très-bons ouvrages. Les premiers rôles de cette petite piece sont très-bien joués par Mrs. Valiere, Gavaux, Chateaufort, Belmont, &- par .Mlles. Verteuil, Parisot & Dumont. Cette derniere, qui se livre depuis peu à l'opéra-comique, a une voix fort agréable, & peut réussir, si elle la travaille beaucoup. On a demandé les auteurs : on a annoncé que celui des paroles étoit anonyme ;. mais comme le public persistoit à demander M. Persuis, il s'est présenté à la première & à la secondé représentation.

Dans la base César : paroles de Joseph Fiévée, musique de Louis-Luc Loiseau de Persuis. La pièce, créée le 14 juin 1791, a connu 9 représentations, jusqu'au 13 janvier 1792.

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