Nitouche et Guignolet

Nitouche et Guignolet, comédie en un acte et en prose, de Dorvigny, 17 nivôse an 10 [7 janvier 1802].

Théâtre Montansier-Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 10 [1802] :

Nitouche et Guignolet, comédie en un acte et en prose. Par Dorvigny. Représenté sur le théâtre Montansier-Variétés, le 17 nivôse, an 10.

Courrier des spectacles, n° 1774 du 18 nivôse an 10 [8 janvier 1802], p. 2 :

[Dorvigny revient sur un de ses sujets favoris  avec pour acteur fétiche, Brunet, il remet sur la scène un personnage de niais, qui a pour talent de savoir tourner à son profit les pièges qu'on lui tend. Après le Niais de Sologne, ce Guignolet vient à Paris, mais n'épouse pas celle qu'on lui destine, mais sa cousine dont il reçoit le bien, au détriment de celui qui l'avait fait venir à Paris, pour lui faire épouser sa fille, ce qui lui permettait de garder la gestion de sa fortune. Guignolet épouse donc Nitouche... L'auteur a été nommé, mais sa pièce, œuvre du prolifique Dorvigny, n'est pas bien écrite. Et la pièce nouvelle ne vaut pas ce Niais de Sologne, du même auteur.]

Théâtre Montansier.

Beaucoup de productions, à ce théâtre, doivent leur succès au jeu de Brunet, que l'on vient toujours voir. L’auteur de celle donnée hier sous le titre de Nitouche et Guignolet, lui a en partie obligation du succès qu’elle a obtenu. Néanmoins , il s’en faut qu’elle n’offre que le mérite d’être jouée par Brunet, il y a quelques scènes assez bien filées, et d’ailleurs le principal rôle n’est pas un imbécile, caractère qui finit par ennuyer, mais un niais dans le genre de celui de Sologne, dont on aime voir la bonhomie villageoise mettre en défaut l’astuce des messieurs et dames de la ville. La pièce de Nitouche et Guignolet est loin cependant de valoir le Niais de Sologne.

Guignolet arrive à Paris, où il est appelé par M. Craquignard, qui veut lui faire épouser sa fille. La première personne à qui il s’adresse est une sœur du papa Craquignard, qui veut lui inspirer de l’amour et qui lui promet trente mille livres en mariage. Il se défie de cet amour-là, et feignant de ne pas savoir écrire, il fait seulement une croix sur la promesse de mariage qu’elle exige de lui. Craquignard, de son côté, lui en fait signer une autre pour sa fille, à qui il donne 30,000 fr. de dot. Guignolet fait deux croix ; mais Nitouche, jeune cousine de Craquignard, dont celui-ci garde les biens, et qui sert ce parent comme servante, plaît à Guignolet, qui n’a pas eu à se louer des procédés de Mlle. Craquignard ; bref, il sait signer, non par une croix, mais par son nom, pour Nitouche, qui lui promet aussi 30,000 fr., que son cousin, dit elle, lui garde en dépôt. Craquignard amène son notaire, sa sœur amène le sien ; mais Guignolet n’écoute ni l’un ni l’autre, et il épouse Nitouche, à qui Craquignard est forceéde remettre son bien.

L'auteur est le citoyen Dorvigny : nous ferons à son ouvrage un reproche fondé, il n'est pas bien écrit.

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