Nono et Ninie

Nono et Ninie, parodie, en vaudevilles, de Montano et Stéphanie, de Armand-François-R.-C.-L. Chateauvieux, 14 Floréal an 7 [3 mai 1799].

Théâtre d'Émulation (Théâtre de la Gaîté).

Il doit y avoir un coauteur dont on ne sait rien.

Almanach des Muses 1800

Courrier des spectacles, n° 802 du 15 floréal an 7 [4 mai 1799], p. 2-3 :

[La parodie de Montano et Stéphanie, qui a su mêler critique des hors-d'œuvre et des invraisemblances de l’opéra-comique et reconnaissance de ses qualités, a eu du succès. Le résumé de l’intrigue permet de voir que les parodistes sont restés fidèles à celle de l’opéra parodié. Ils ont su donner un tour burlesque à une action quelque peu mélodramatique. Le résultat a été apprécié : on y trouve « de la gaîté , des couplets assez bien faits, des allusions heureuses et quelquefois une critique mordante », et le vaudeville final à la gloire de Berton, le compositeur de la pièce originale, et de ses acteurs principaux. On a même très vivement applaudi son actrice principale, qui était présente (preuve de la bonne entente entre parodiste et parodiés). Par contre, les auteurs ont choisi de rester anonymes.]

Théâtre de la Gaîté.

La première représentation de Nono et Ninie, parodie en vaudevilles de Montano et Stéphanie, a eu hier beaucoup de succès à ce théâtre. Les auteurs ont eu sur-tout en vue de tourner en ridicule les hors-d'œuvre, les invraisemblances qui déparent l’opéra donné au théâtre Favart, et cependant ils n’ont pas négligé de rendre justice aux beautés qui lui assurent le succès brillant dont il jouit. On verra par l'analyse ci-après qu’ils ont suivi assez fidellement la piece originale.

Nono est sur le point d'épouser Ninie, fille de Leblanc, un de ses amis, et en secret son rival ; Furor arrive soudain, et pour empêcher le mariage, lui annonce qu’un homme doit s’introduire chez Ninie à la faveur de l’obscurité. Cet homme est aposté par lui, et il exécute le projet, dans lequel il est secondé par une des ouvrières de Ninie. Nono, suivi de plusieurs personnes et de Furor, voit le prétendu rival monter par la fenêtre ; transporté de fureur, il s’éloigne Mais bientôt la cérémonie du mariage le rappelle ; il ne revient que pour prononcer un non fatal. Le. curé fait transporter chez lui Ninie évanouie, et pour ramener Nono à des sentimens de douceur, il lui apprend que son amante est morte de désespoir. Le bruit de ce trépas attire le peuple et Furor. Celui-ci déchiré de remords, déclare que Ninie n’étoit pas coupable, et il va se noyer. Le curé voyant alors le repentir de Nono lui avoue son stratagême, et Ninie vivante vient recevoir son époux des mains dn curé et de son beau-pere, avec qui il s’est reconcilié.

Il y a dans cet ouvrage de la gaîté , des couplets assez bien faits, des allusions heureuses et quelquefois une critique mordante. On a beaucoup applaudi et fait répéter le vaudeville de la fin dont chaque couplet étoit l’éloge du citoyen Berton, auteur de la musique de Montano, ceux de la citoyenne Bouvier et du cit. Gavaudan qui y jouent les principaux rôles. La cit. Bouvier qui était présente a voulu vainement se dérober aux applaudissemens réitérés des spectateurs.

Les auteurs ont été demandés ; ils ont gardé l’anonyme.

D'après la base César, elle est d'auteur inconnu et a été jouée 34 fois au Théâtre de la Gaîté, du 3 mai au 8 novembre 1799. Le titulaire des droits en est Châteauvieux, d'après les Instructions générales, suivies des lois relatives à la propriété dramatique de Sauvan (janvier 1806), p. 42. Tout concorde pour dire que c’est bien Armand-François-R.-C.-L. Chateauvieux : même auteur que Rien ou Peu de choses, et que Rozelli, ou le Crime et la Vertu.

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