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Oh! que c’est sciant, ou Oxessian

Oh! que c’est sciant, ou Oxessian, imitation burlesque, en un acte et en vaudevilles, d’Ossian, ou les Bardes, de Francis et Marc-Antoine Désaugiers, 16 fructidor an 12 (3 septembre 1804).

Théâtre Montansier.

Titre :

Oh! que c’est sciant, ou Oxessian

Genre

imitation burlesque en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 fructidor an 12 (3 septembre 1804)

Théâtre :

Théâtre Montansier

Auteur(s) des paroles :

Francis et Marc-Antoine Désaugiers

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Corbaux, an XIII. – (1804.) :

Oh! que c’est sciant, ou Oxessian, imitation burlesque en un acte, et en vaudevilles, d’Ossian, ou les Bardes;Par MM. Francis et Désaugiers, Représentée, pour les premières fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, les 16, 17, 18, 19 et 20 fructidor an 12.

Le Courrier des spectacles, n° 2746, du 16 fructidor an 12 [3 septembre 1804], annonce la première d’Axession, « imitation burlesque d’Ossian ». Le même titre est employé dans l'annonce du lendemain, et ce n'est qu'à l'occasion du compte rendu qu'Axession devient Oxession.

Courrier des spectacles, n° 2747, du 17 fructidor an 12 [4 septembre 1804], p. 2 :

[Ossian ou les Bardes, l’opéra de Dercy et Deschamps, musique de Le Sueur, ballets de Gardel, a suscité une grande vague de parodies, et celle-ci est loin d’être la première. Elle est jouée dans un théâtre qui n’a visiblement pas bonne réputation, et le critique, qui a fait le choix rare d’un compte rendu à la première personne, ne s’y rend qu’avec d’infinies précautions : il insiste beaucoup qu’il n’est là que pour la pièce, sans un regard pour le monde interlope qui peuple les corridors du théâtre Montansier. Il ressuscite en passant le mot « vulgivague », « qui s’adonne à la prostitution ».La parodie, comme prévisible, « consiste dans une imitation burlesque de l’opéra d’Ossian ». Il nous raconte l’intrigue de la parodie, qui suit le cours de l’Opéra en le rendant grotesque : le monde des bardes se transforme en monde des traiteurs, et le rêve d’Oxessian n’est pas rêve de grandeur, mais rêve de nourriture. L’intrigue amoureuse de l’opéra est bien entendu transposée dans ce monde « assez mesquin », et la parodie s’achève comme il se doit par le mariage du héros et de sa belle. Si la pièce est « supportable », ce n’est que parce qu’elle contient « des plaisanteries heureuses et des couplets bien tournés ». Le critique en donne un exemple, qu’il présente comme un hommage à Le Sueur, l’auteur de la musique de l’opéra. Le public a ri (le critique ne dit pas s’il s’est associé à ce rire), et les auteurs sont nommés). Une petite publicité pour la brochure, en vente chez madame Cavanagh; et la critique est terminée.]

Théâtre Montansier.

Une cinquième ou sixième parodie de l’opéra d’Ossian m’a ramené hier à ce théâtre avec lequel il est difficile de contracter des habitudes, à moins de prendre un goût extraordinaire pour les calembourgs de Brunet, ou pour les facéties plus que bouffonnes de Tiercelin, ou pour un voisinage très-hasardé.

On m’avoit dit cependant que l’aspect ci-devant assez impur de la salle avoit été totalement réformé, que les beautés vulgivagues en étoient à-peu-près disparues, que même il y régnoit assez généralement un ton de réforme qui alloit presque jusqu’à l’édification. Tout cela est vrai jusqu’à un certain point. Le foyer, jadis le centre d’une galanterie par trop prononcée, n’admet plus de personnes suspectes ; mais admirez l’instinct du vice ! les condors, les escaliers sont devenus les aziles de celles qu’on vouloit éconduire. C’est là qu’elles font valoir leurs moyens de plaire, qu’elles font et reçoivent des sermens, et qu’elles reproduisent sous l’ombre d’un mystère extrêmement pénétrable les petits désordres auxquels on espéroit mettre un terme.

Il m’a fallu passer à travers une foule d'amateurs réunis dans ces mêmes corridors pour arriver à une place modeste et paisible d’où je me suis exclusivement occupé de la parodie.

Elle consiste dans une imitation burlesque de l’opéra d’Ossian.

Oxessian est un Directeur de comédie ; Barbaro un entrepreneur de Vauxhall. Il a un bénet de fils , c’est le rival d’Oxessian. Rosmoila, l’objet des querelles, des amours, et des jalousies des deux rivaux, a pour père Rougebord, le plus illustre traiteur d’Angoulême.

Oxessian, gourmand et amoureux, partage ses affections entre la cuisine du père et les attraits de la fille. Il brave son rival. Il est. dupe d’un piège qu’on lui tend. Il s'endort. Il rêve comme son modèle ; il voit en songe non des vapeurs, des nuages, des éclairs, son tombeau, son amante, ses ancêtres et des danseuses, mais un bon et succulent repas qu’un cortège de marmitons viennent lui présenter sous le nez. A son réveil, son ami Altela s’occupe de sa vengeance. Le fils de Barbaro est enlevé par un ballon. Barbaro se noye de désespoir, et les deux amans sont unis.

Ce cadre assez mesquin est rendu supportable par des plaisanteries heureuses et des couplets bien tournés.

La pièce est terminée par un hommage ingénieux à l’auteur de la musique des Bardes ; le voici :

Depuis long-tems Polymnie étouffée,
A Therpsycore avoit cédé le pas ;
Elle expiroit, mais un nouvel Orphée
Lui rend sa lyre et son trône à-la-fois.

Anacréon, Alceste, Iphigénie,
Comme Ossian ont été travestis ;
Et les pipeaux de l’humble parodie
Osoient s’unir à leurs accens hardis.
    Puisse aujourd’hui notre badinage
Quoique tardif, être encor de saison ;
    Et prouvez-nous par votre suffrage,
Qu’en fesant rire, on a toujours raison.

Le public a effectivement beaucoup ri. Les auteurs ont été demandés : ce sont MM. Francis et Desaugiers.

Nota. La pièce imprimée se vend chez Madame Cavanagh, libraire, sous le nouveau Passage du Panorama, N°. 5. Prix, 1 franc.

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