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La Parenté de contrebande, ou Les Pauvres Diables

La Parenté de contrebande, ou Les Pauvres Diables, vaudeville en un acte, de J. A. Jacquelin, 23 juillet 1806..

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1807.

Courrier des spectacles, n° 3455 du 24 juillet 1806, p. 2 :

[Rarement le critique est aussi sévère : voilà une pièce où il n’y a rien à sauver. C’est une simple compilation de scènes, de phrases, de vers sans rien de gai. « Point de plan, point d’intrigue, point de caractère, point de situations, point de style, et ce qui est pire que tout, point d’esprit. » Cela fait six « point de... » ! Après une telle série de manques, il ne reste rien, sinon une intrigue à tiroir plus que convenue, avec toutes les ficelles usées du genre. Et la pièce n’a même pas l’excuse de présenter de l’intérêt, ou d’avoir des couplets piquants, un dialogue facile et agréable. Rien de tout cela, et seuls quelques « spectateurs bienveillans et zélés » ne s’étaient pas dévoués pour empêcher la chute complète. Ils ont même réussi à faire citer l’auteur, qui n’est pas un inconnu, mais qui, là, a vraiment fait « une mauvaise comédie ».]

Théâtre Montansier.

La Parenté de contrebande, ou les Pauvres Diables.

Je compilois, compilois, compilois. L’auteur de la piece nouvelle a fait aussi comme le pauvre Diable. Il a compilé des scènes, compilé de la prose, compilé des vers ; et de toutes ces compilations, il n’a pu tirer un mot qui ait égayé ses auditeurs.

Point de plan, point d’intrigue, point de caractère, point de situations, point de style, et ce qui est pire que tout, point d’esprit. Un marin nommé Thomas a une nièce nommée Hortense. Cette Hortense a un amant qu’elle voudroit épouser ; mais l’oncle Thomas est si bizarre, qu’il veut la marier à son gré et dans sa famille ; et pour connoître tous ses parens, il fait annoncer par les affiches qu’il donnera des secours et de l’argent à tous ceux de ses parens qui voudront se faire connoître. Ce projet ridicule fournit à l'amant d’Hortense l’idée d’une mystification. Comme il sait que Thomas n’a point de parens, il se met en tête de se substituer à eux en se présentant successivement sous divers déguisemens. Thomas est complettement sa dupe ; il le prend tantôt pour un médecin, tantôt pour un poëte, tantôt pour une vieille coquette, tantôt pour un botaniste, et comme son projet est de rassembler sa famille, à mesure qu’un des prétendus parens arrive, il le fait passer dans un cabinet, en le priant d'attendre quelques instans. Enfin, lorsqu’il ne vient plus personne, il ouvre la porte du cabinet, et est fort étonné de n’y trouver qu’un jeune homme, qui avoue franchement son stratagème, et obtient la main d’Hortense.

Ce sujet, tout rebattu qu’il soit, auroit pu se soutenir encore, si les scènes eussent présenté quelqu’intérêt, si les couplets eussent offert quelques idées piquantes, si le dialogue eût été facile et agréable ; mais il faut le dire, on n’a pu remarquer un seul trait qui demandât grâce pour les autres. Tout étoit d une simplicité si naïve, qu’une partie de l’auditoire a pris le parti de rire, taudis que l’autre s est livrée à une intempérance de sifflets qui a fait croire que la pièce n’iroit pas jusqu’à la fin ; cependant elle y est arrivée, grâce aux efforts d’un petit nombre de spectateurs bienveillans et zélés. On a même demandé 1’auteur, et c’est à regret que nous annonçons que cet ouvrage si maléficié est de M. Jacquelin, homme estimable, qui versifie assez agréablement, et que nous aurions eu du plaisir à louer ; mais on ne réussit pas toujours, et quand on a d’aussi heureuses qualités que lui, on est bien excusable d’avoir fait une mauvaise comédie. 

L'Opinion du parterre, ou revue des théâtres, quatrième année (février 1807), p. 240 :

23 Juillet.

Première représentation de la Parenté de Contrebande, ou les Pauvres Diables, vaudeville en un acte. Jacquelin. Chute.

Mémorial dramatique, ou almanach théâtral pour l'an 1807, p. 154 :

[Une représentation difficile, la claque réussissant à « sauver » la pièce...]

La Parenté de Contrebande, ou les pauvres Diables, par M. Jacquelin. (23 Juillet.)

Un marin, nommé Thomas, a pour nièce une jolie personne nommée Hortense. Cette nièce a un amant qu’elle voudrait bien épouser ; mais l'oncle est si bizarre, qu’il ne veut la marier qu’à quelqu’un de sa famille. Pour connaître tous ses parens, il fait annoncer par les affiches, qu‘il donnera des secours et de l'argent à tous ceux de ses parens qui voudront se faire reconnaître. Ce projet ridicule fournit à l'amant d’Hortence, l'idée d’une mystification. Comme il sait que Thomas n’a pas de parens, il se met en tête de se substituer à eux, en se présentant successivement sous divers déguisemens. Thomas le prend d’abord pour un médecin, puis pour un poëte, ensuite pour une vieille coquette, enfin pour un botaniste ; et comme son projet est de rassembler sa famille, à mesure qu’un des prétendus parens arrive, il le fait passer dans un cabinet. Enfin, lorsqu’il ne vient plus personne, il ouvre la porte du cabinet, et est fort étonné de n’y trouver qu’un jeune homme, qui avoue son stratagême, et obtient la main d’Hortense.

Grâce à un petit nombre de spectateurs zélés, cette pièce est arrivée jusqu'à sa fin ; l'auteur a même été nommé, mais au bruit des sifflets.

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