Le Père malgré lui

Le Père malgré lui ou Encore un fat, comédie-vaudeville en un acte et en prose, de Servières et R. [Rochelle] Philidor, 18 messidor an 9 [7 juillet 1801].

Théâtre Montansier-Variétés.

Le sous-titre Encore un fat n'apparaît guère que dans l'annonce de la première (Courrier des spectacles du 18 messidor an 9 [7 juillet 1801].

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Roux, an 9 [1801] :

Le Père malgré lui, comédie vaudeville, en un acte et en prose, par les citoyens J. Servière et R. Philidor. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre Montansier-Variétés, le 18 messidor an IX.

Courrier des spectacles, n° 1591 du 19 messidor an 9 [8 juillet 1801], p. 3 :

[Le compte rendu s'ouvre par le résumé d'une intrigue plutôt convenue (il n'y a pas que le dénouement qui n'est pas bien neuf), avec une rivalité autour d'une jeune fille qui va jusqu'à la provocation en duel ; c'est l'intervention des domestiques qui permet que Julie épouse celui qu'elle aime, à la satisfaction de tous (l'autre prétendu est un fat et un étourdi). Qualifiée de froide, elle ne vaut guère que par ses couplets dont le critique donne un exemple, celui d'un « couplet de facture » (un « Couplet d'une composition difficile par la rareté, la richesse et le redoublement des rimes » (Dictionnaire de l'Académie française, 6e et 7e éditions, de 1835 et 1878). Si le fat a été très bien interprété, celui de Melcour son rival aurait dû faire preuve de plus de chaleur.]

Théâtre Montansier.

Melcour, amant de Julie, fille de Mad. Dorson, vient de faire un voyage. Pendant son absence, madame Dorson, au mépris de la parole qu'elle lui a donnée, se détermine à marier sa fille à Florinville son neveu, jeune homme très-fat et très-étourdi. Melcour ne peut souffrir la vue d’un rival méprisable ; il l'appelle en duel. La Tante s'oppose au combat, et Melcour, à l’aide de Florette, suivante de Julie, et de Jasmin son valet, parvient à supplanter son rival en le faisant passer pour le père d’un enfant que Florette et Jasmin apportent déguisés en paysans. Mad. Dorson irritée contre son neveu, qui d’ailleurs a déclaré ne prendre sa cousine qu’à cause de sa dot, unit Melcour à Julie.

Tel est le fonds du vaudeville représenté hier pour la première fois à ce théâtre sous le titre du Père malgré lui. Il obtint beaucoup de succès, quoique la dernière scène ne soit pas neuve, étant imitée de Pourceaugnac. Les couplets en général sont soignés, sur-tout ceux dits de facture, qui ont été justement applaudis.

Le cit. Veniard a joué le rôle du fat avec aisance ; il a chanté avec grâce, et a beaucoup contribué au succès de cette pièce qui, par elle-mème un peu froide, demandoit pour ainsi dire a être animée par le jeu de l’acteur chargé de ce personnage.

Les auteurs sont les citoyens Servière et Philidor.

Voici un couplet qui a fait plaisir.

Florinville, en parlant des parasols a la mode, et nommés Ombrelles :

Air .  .  .  .

De l'éclat d’une fleur nouvelle
Souvent Pœbus [sic] nous priveroit,
Si des feux qu’il darde sur elle
Sa feuille ne la preservoit.

La femme est cette fleur naissante,
Et l’ombrelle qu’elle choisit
Devient la feuille bienfaisante
Qui du soleil la garantit.

F. J. B. P. G***          

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