Le Petit Chaperon rouge

Le Petit Chaperon rouge ; comédie en un acte, mêlée de couplets, de Dumersan, 16 mars 1811.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Petit Chaperon rouge (le)

Genre

comédie mêlée de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 mars 1811

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

Dumersan

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mme Cavanagh, 1811 :

Le petit Chaperon rouge, comédie en un acte, mêlée de couplets, imitée du conte de Perault, Par M. Dumersan ; Représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre des Variétés, boulevart Montmartre, le 16 Mars 1811.

Journal de l'Empire, jeudi 21 mars 1811, p. 3-4

[Les contes de Perrault sont à la mode, et amusent petits et grands. Le résumé de l’intrigue nous fait voir un Petit Chaperon rouge sans loup, seuls des humains tentent de la séduire. Le critique trouve que le baiser que Simplice obtient de sa bien-aimée est bien vite pardonné par la mère, mais il faut bien marier les amants. Vif éloge des interprètes. Une curiosité : le loup se retrouve dans le vaudeville final, et une de ses trois variétés est le critique, que l’auteur de l’article défend  : «  les critiques, ou si l'on veut les loups, se laissent manger à présent comme des moutons, et les moutons sont devenus des loups. »]

Théâtre des Variétés.

Perrault et ses contes sont à la mode ; les auteurs ont imaginé qu'ils n'étoient pas seulement propres à divertir les petits enfans qui apprennent à lire, mais qu'on pouvoit très-bien en amuser les grands enfans qui fréquentent les spectacles. Ce jour là les Variétés offroient au public deux de ces contes, le Petit Chaperon Rouge qui est nouveau. et la Chatte Merveillense qui conserve toujours après tant de représentations la grace de la nouveauté. Le Petit Chaperon Rouge est une jeune fille de quinze ans, à qui ce chaperon sied à merveille ; sa mère, qui est déjà bien vieille, envoie cette petite fille chez sa grand-maman chercher une galette et un pot de beurre : le voyage est heureux. Elle revient de chez sa grand-maman sans encombre, avec son petit butin: mais les aventures l'attendent à la porte de sa maison. Son amant Simplice s'y est déjà introduit dans l'absence de la mère, laquelle est allée au-devant de sa fille. mais par un autre chemin. Un jeune seigneur guette le retour du Petit Chaperon Rouge : il demande un baiser et s'est déjà emparé du corbillon qui renferme la galette et le pot de beurre. La jeune fille crie au secours ; le précepteur du jeune homme arrive ; il se fait remettre le corbillon, et envoie son disciple étudier sa leçon. Le pauvre Petit Chaperon n'a pas gagné à changer d'ennemi : le précepteur, bien moins aimable, est encore plus pressant. Aux cris de la jeune fille, Simplice. sous le costume de la mère, écarte le précepteur, fait rentrer le Petit Chaperon, et se hâte d'user du privilége que son déguisement lui donne ; mais il est bientôt confondu par le retour de la véritable mère, qui pardonne trop aisément à Simplice sa témérité, et l'unit avec le Petit Chaperon. La simplicité du conte se retrouve dans la couleur générale de la pièce. Il y a de l'adresse dans la manière dont l'auteur a substitué un amant au loup.

Brunet est très-plaisant dans le rôle de Simplice, et Potier dans celui du précepteur. Le Petit Chaperon Rouge de Perrault n'était pas si joli, et n'avait pas tant de graces que Mlle Pauline. Dans les couplets de la fin on distingue trois sortes de loups, et les critiques sont du nombre ; mais les auteurs se serrent si bien, et sont tellement en force, qu'ils ne se laissent plus manger au loup : tout au contraire, les critiques, ou si l'on veut les loups, se laissent manger à présent comme des moutons, et les moutons sont devenus des loups.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811, tome II, p. 158 :

[Le compte rendu nous fait voir un Chaperon rouge qui a bien grandi, et qui ne rencontre comme loups que des humains empressés. Tout finit par un mariage, et la morale est sauve. « Cette petite pièce a de la fraîcheur et de la grâce. » On ne peut guère en demander plus. Elle vaut apparemment largement par ses interprètes.]

Le Petit Chaperon Rouge, comédie en un acte mêlée de couplets, jouée le 16 mars.

Le Petit Chaperon Rouge est une jeune fille de quinze ans, à qui ce surnom est venu d'une coiffure que sa Mère-grand lui a donnée, et qui lui sied si bien qu'elle n'est plus connue dans tous les environs que sous le nom du Petit Chaperon Rouge. Sa bonne Mere-grand l'envoye chercher une galette et un petit pot de beurre ; mais il faut passer par un bois, et-elle lui recommande de ne pas s'arrêter, de peur d'être croquée par le loup. Elle ne songe pas à lui recommander d'éviter les jeunes garçons ; ce n’est que par réflexion qu'elle va au devant de sa petite fille, mais par le chemin le plus court, tandis que Chaperon Rouge a pris le plus long, parce qu'il est le plus joli. En effet, la jeune innocente rencontre d'abord le jeune seigneur du village qui veut lui prendre un baiser. Elle est tirée de ses mains par le précepteur qui, à son tour, lui parle aussi d'amourettes ; enfin, elle est délivrée de celui-ci par Simplice son amant, jeune paysan qui s'est introduit dans la chaumière, et qui, sous les habits de la Mère-grand, obtient le baiser que les autres n'ont pu avoir. La Mère-grand revient, sa présence découvre la ruse de Simplice qui épouse sa maîtresse. Cette petite pièce a de la fraîcheur et de la grâce. Brunet et Potier sont fort plaisans dans les rôles de Simplice et du précepteur. Mademoiselle Pauline est charmante dans le Petit Chaperon Rouge.

L'auteur est M. Du Mersan.

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