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Le Petit cousin (BIlderbeck)

Le Petit cousin, comédie en un acte, de Bilderbeck, 4 avril 1807

Théâtre des Variétés étrangères.

 

La brochure, publiée en 1807 chez Antoine-Augustin Renouard, ne porte pas le nom de l'auteur :

Le petit cousin, comédie en un acte, représentée, pour la première fois, sur le théâtre des Variétés-Étrangères, le 4 avril 1807.

Elle figure dans la collection Marandet et est mise en ligne par l'Université de Warwick. Elle est présentée ainsi :

Published anonymously. Written by L.B.F. Bilderbeck. Cf. Barbier, v. 3, col. 842. Quelques scènes d'une comédie en cinq actes de M. de Kotzebuë, intitulée l'Espiègle, ont fourni à l'auteur l'idée de son Petit cousin.

Le Courrier des spectacles, n° 3708 du 6 avril 1807, p. 2 :

[La pièce nouvelle est peu présente dans ce compte rendu (un ouvrage qui a eu du succès, en raison de sa gaîté et de la présence d'un rôle d'ivrogne, mais qui ne sait pas construire une intrigue, lier des matériaux qui ne sont pas sans valeur), et l'article traite surtout de la comparaison des théâtres étrangers et du théâtre français, pour conclure bien sûr à la supériorité de notre théâtre. Certains veulent voir dans ces théâtres anglais ou allemands la peinture de la nature, mais c'est oublier qu'ils ne peignent pas « la nature choisie », qu'ils ne savent pas choisir un sujet, conduire une intrigue, écrire avec élégance. Manifestement, le théâtre étranger est un excellent révélateur de la supériorité de l'esprit français !]

Théâtre Molière, Variétés Etrangères.

Le Petit Cousin.

En faisant connoître à Paris les théâtres anglais et Allemands, le Directeur des Variétés Etrangères nous a rendu un double service ; il a étendu le cercle de nos amusemens, et nous a mis à portée d’apprécier nos richesses, en les comparant avec celles de nos voisins. Combien ne trouverez vous pas de prétendus littérateurs qui affectent de décrier notre littérature dramatique ; qui déclarent que nous n’entendons rien à la construction d’une pièce de théâtre ; que les Anglais et les Allemands sont les seuls qui sachent actuellement prendre la nature sur le fait et la peindre avec vérité ? Ces jugemens sont le fruit de l’ignorance, ou le produit d’une vanité excessive, qui ne veut pas s’abaisser à penser ce que pensent les autres ; mais ils séduisent souvent beaucoup de personnes qui n’ont ni le tems ni les moyens d’examiner le fait, et qui croient sur parole que l’Angleterre et l'Allemagne possèdent des trésors inestimables dont il n’est pas permis à nos esprits vulgaires d’approcher.

Depuis que le Théâtre des Variétés Etrangères nous a montré ces chefs-d''œuvre dans toute leur gloire, on commence à en prendre une idée un peu différente. On convient que nos voisins sont encore fort peu avancés dans l’art théâtral ; qu’ils ne savent ni choisir un sujet, ni conduire une pièce, ni l’écrire d’une manière vive et élégante ; qu’ils ignorent jusqu’au principe fondamental de tous les beaux-arts, celui de n’imiter que la nature choisie, et non la nature telle qu’elle est. On trouve chez eux des intentions dramatiques, mais isolées et sans effet, parce qu'elles ne se rapportent pas à un but unique et simple. Tel est le jugement qu’on peut porter du Jeune Cousin. On y trouve des scènes très-piquantes, des caractères ébauchés assez heureusement, des mots qui ne seroient point déplacés dans nos bons ouvrages, mais ces matériaux sont épars et sans liaison ; c’est un tableau dont les parties ne sont point unies ensemble, dont les couleurs ne sont point fondues. Cet ouvrage a eu du succès parce qu’il est souvent fort gai, et qu’on y trouve sur-tout un rôle d’ivrogne joué avec beaucoup de naturel et de franchise. Ce théâtre a presque toujours un choix d’auditeurs distingués ; car c’est non seulement le plaisir du spectacle qu’on y cherche, mais un cours de littérature étrangère qu’on y trouve.

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