Paulin et Clairette, ou les Deux espiègles

Paulin & Clairette, ou les Deux espiègles, comédie en deux actes, mêlée de chant, paroles & musique de Dezède, 5 janvier 1792.

Théâtre de la Nation.

Titre :

Paulin & Clairette, ou les Deux espiègles

Genre

comédie mêlée de chant

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

chant

Date de création :

5 janvier 1792

Théâtre :

Théâtre de la Nation

Auteur(s) des paroles :

Dezède

Compositeur(s) :

Dezède

Mercure français, n° 7, du samedi 18 février 1792, p. 78 :

[Le critique appelle à l’indulgence envers cet opéra-comique : il est exécuté par des acteurs « peu exercés au chant », si bien que le compositeur a dû se limiter.]

On a donné aussi à ce Théâtre Paulin & Clairette, paroles & musique de M. Dezede. C’est un véritable Opéra-comique ; car la musique n'est pas là simplement comme du chant, mais comme du dialogue, & faisant partie de la Scène. Cette bagatelle offre dcs tableaux agréables. Il ne faut pas juger sévérement un pareil Ouvrage, exécuté par des Acteurs peu exercés au Chant, & où le Compositeur n'a pas pu employer tous ses moyens.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 3 (mars 1792), p. 314-315 :

[La création de la pièce de Dezède au Théâtre de la Nation marque un moment inédit : on joue l’opéra-comique (genre tout de même secondaire) dans le Théâtre de la Nation, voué aux genres nobles, tragédie et comédie. Ce signe d’ouverture dans le monde du théâtre ne ravit pas le critique, qui met en garde contre la confusion des genres : « C'est la confusion des genres qui ôte à un théatre sa dignité, sa considération & ses succès. C'est le goût, devenu exclusif de l'opéra-comique, qui a tué, dans les provinces, la tragédie & la haute comédie : Mrs. les comédiens françois ne devroient pas l'avoir oublié. ». Comme le critique du Mercure, il note la faiblesse des acteurs devenus chanteurs. Sur la pièce elle-même, le jugement porté est peu enthousiaste : elle n’a rien de neuf, le fonds est léger, et la gaîté est parfois un peu excessive. Ce qui n’a pas empêché le public de rire.]

Le jeudi 5 janvier on a donné la premiere représentation de Paulin & Clairette, ou les deux Espiegles, comédie en deux actes, mêlée de chant.

Puisqu'on donne des tragédies au Palais-royal, le théatre de la nation peut bien donner des opéras-comiques. C'est dans cette derniere classe qu'il faut ranger la petite piece de Paulin & Clairette.

Mde. Valentin ne veut pas que sa fille épouse Paulin, parce qu'il s'est moqué de son protégé qui est un niais nommé Subtil. Les espiégleries de Paulin, qui toutes ont pour but de chercher à voir Clairette, consistent à s'échapper par une lucarne d'une chambre où on l'a renfermé ; à s'introduire dans le logis par une fenêtre, tandis que la grand'mere s'endort ; à se cacher dans une armoire, &c. Tout cela n'a pas paru très-neuf, & l'on a trouvé que les scenes étoient beaucoup trop multipliées pour un fonds aussi léger ; la gaîté a semblé aussi portée un peu loin dans quelques détails ; mais enfin l'on a ri assez souvent, & le public a cru ne devoir pas se montrer trop difficile. Il a demandé l'auteur, ce qui prouve qu'il était d'avance dans le secret de la comédie : car il n'y a qu'un auteur pour les paroles & la musique ; c'est M. de Zede. On a distingué un charmant trio que chantent les deux jeunes gens & la vieille, qui rêve dans son sommeil.

Mlle. de Vienne a été justement applaudie dans le rôle de Paulin ; Mlle. Mezeray, dans le rôle de Clairette ; & Mlle. Joly a été excellente dans celui de la vieille grand'mere. Mais nous aurons le courage de le dire, l'ouvrage en général, auroit été mieux rendu sur un théatre voué à la comédie-lyrique. C'est la confusion des genres qui ôte à un théatre sa dignité, sa considération & ses succès. C'est le goût, devenu exclusif de l'opéra-comique, qui a tué, dans les provinces, la tragédie & la haute comédie : Mrs. les comédiens françois ne devroient pas l'avoir oublié.

D’après la base César, il y a eu 8 représentations (dont 6 au mois de janvier), du 5 janvier au 14 mars 1792.

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