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Pelletier de St. Fargeau

Pelletier de St. Fargeau, pièce historique en deux actes, de [Bertin] d'Antilly, musique de Blasius, 23 février 1793.

Théâtre de l'opéra comique national, ci-devant comédie italienne

Titre :

Pelletier de Saint Fargeau

Genre

pièce historique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

en prose

Musique :

oui

Date de création :

23 février 1793

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique National

Auteur(s) des paroles :

Bertin d’Antilly

Compositeur(s) :

Blasius

Réimpression de l’ancien Moniteur, tome quinzième (Paris, 1840), Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 61 du samedi 2 mars 1793, p. 587 :

[Pour le critique, la pièce se réduit à la mise en dialogue de ce que les journaux ont écrit. Une seule exception (assez étonnante), la scène où un jeune élégant chante un air italien avec une chanteuse : sans doute se situe-t-elle dans le restaurant où Pelletier de Saint-Fargeau a été assassiné, avant la mort du héros.]

THÉATRE ITALIEN.

La pièce qu'on représente à ce théâtre, sous le titre : Pellelier de Saint-Fargeau ou le Premier martyr de la république française, n'est pas autre chose que le tableau simple et vrai de cet horrible assassinai dans la salle du restaurateur. Tous les récits des journaux s'y trouvent fondus en dialogue, sans aucune invention dramatique. Le second acte est l'apothéose de Saint-Fargeau au Panthéon, les discours qui y ont été prononcés, l'adoption de sa fille, etc., tels que ces mêmes journaux les ont racontés. La seule chose qu'on ne trouve pas ailleurs, c'est une scène d'un de nos jeunes élégants, fort peu satisfait de tous nos usages nouveaux, et qui regrette surtout les Buffi italiens, sans lesquels, selon lui, point de salut pour la France. On fait; entrer un orchestre ambulant des boulevarts, et la chanteuse, qui est italienne, a parmi sa musique le duo de l’Olympiade de Paesiello, célèbre dans les sociétés, Nei giorni tuoi felici. Notre élégant le chante avec la virtuose, pour les convives du restaurateur. Ce personnage, rendu par Elleviou d'une manière aussi vraie qu'originale, rompt un peu la tristesse de ce recueil de scènes, il chaule parfaitement le duo, dans lequel il est très bien secondé par mademoiselle Richardy. Tous deux ont saisi l'accent de cette langue et de cette musique d'aussi près qu'il est permis à des Français de l'espérer.

La musique est majestueuse et savante. Il n'a pas dépendu du compositeur Blasius d'en varier davantage le caractère. Les paroles sont de Danlillv. Cette pièce se soutient avec succès.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 4 (avril 1793), p. 330-331 :

[A l’image du théâtre des Grecs de l’antiquité, la Révolution devrait fournir aux auteurs des sujets dignes « d’intéresser les coeurs », mais aussi « de plaire à l’esprit ». Les auteurs français, lorsqu’ils célèbrent « les actions patriotiques de leurs concitoyens », ne se sont guère souciés « ni de soigner ni de développer l'action dramatique ». Et c’est ce que le critique reproche aux auteurs de Pelletier de Saint Fargeau : ils ont vu dans la pièce « un simple cadre, qui n'a d'autre prétention que de produire sur la scene un fait intéressant, & de donner au musicien matiere à développer son talent ». Et seule le musicien « a su profiter habilement » de la mise en scène des funérailles du héros pour produire « une vive impression ».]

THÉATRE DE L'OPÉRA COMIQUE NATIONAL, rue de Favart, ci-devant comédie italienne.

Pelletier de St. Fargeau, piece historique en deux actes, représentée pour la premiere fois le 23 février 1793.

Un des grands avantages du théatre des Grecs, étoit de trouver dans leur propre histoire & parmi eux les sujets & les personnages de leurs productions dramatiques ; mais comme ils avoient en même tems le désir de plaire à l'esprit & d'intéresser le cœur, tous les sujets ne leur étoient pas indifférens, leur choix tomboit de préférence sur ceux qui leur offroient les situations les plus propres à faire valoir leurs talens sur la scene, & à passer à la postérité.

Depuis la révolution, les auteurs françois ont senti l'avantage de célébrer les actions patriotiques de leurs concitoyens, Mais à l'exception d'un petit nombre, tels que les auteurs de Fénelon, de la prise de la bastille, & quelques autres dans des pieces de moindre importance, ils ne se sont occupés ni de soigner ni de développer l'action dramatique. Ce mérite cependant ne seroit nul ni pour l'intérêt des pieces, ni pour la. gloire des auteurs.

Ce reproche pourroit être fait avec justice à l'auteur de Pelletier St. Fargeau : c'est un simple cadre, qui n'a d'autre prétention que de produire sur la scene un fait intéressant, & de donner au musicien matiere à développer son talent.

Le premier acte contient les détails connus de l'assassinat.

Le second acte est la pompe funebre ; elle offroit à l'imagination & à la sensibilité du musicien de belles situations, dont il a su profiter habilement, en sachant varier les effets. Plusieurs chœurs, d'un bel ensemble & d'une savante méthode de chant, ont produit une vive impression.

Les auteurs ont été demandés : ce sont les citoyens Blasius & d'Antilly.

César : titre complet, Le Pelletier de Saint-Fargeau, ou le Premier martyr de la république française.

Paroles de Auguste-Louis Bertin d'Antilly. Musique de Mathieu-Frédéric Blasius.

4 représentations : les 23, 24 et 26 février et le 1er mars 1793.

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