La Roulette

La Roulette, comédie en un acte avec vaudevilles, 12 floréal an 9 [2 mai 1801].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Roulette (la)

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

 

Vers / prose

prose avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

12 floréal an 9 ( mai 1801)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

 

Courrier des spectacles, n° 1525 du 13 floréal an 9 [3 mai 1801], p. 2 :

[Le critique s’est beaucoup ennuyé, et le public aussi. Soit les auteurs avaient négligé de noyauter la salle avec leurs amis, soit ceux-ci dormaient avec les autres, toujours est-il que le public n’a pas réagi au spectacle. De la trentaine de couplets, les deux tiers n’ont obtenu aucune « marque d’approbation ». Le critique se résout quand même à faire du bout des lèvres le résumé de l’intrigue, une histoire de mari qui gaspille son argent au jeu, et à qui sa femme donne une bonne leçon. Un seul couplet répété, un vaudeville réduit à deux couplets, « et la toile s’est baissée avec rapidité », sans qu’on demande les auteurs, sinon ironiquement.]

Théâtre du Vaudeville.

Quelle forte dose d’opium j’ai prise hier soir ! Combien j’ai bâillé à la première représentation de la Roulette ! Et ne voilà-t-il pas que le souvenir me fait bâiller encore ! Il falloit que cet ouvrage à la lecture eût endormi l’auditoire pour être reçu, il falloit qu’aux répétitions il eût endormi les acteurs pour être représenté ; il falloit enfin qu’hier il eût endormi le public pour arriver à la fin. Ou les auteurs surs du succès avoient distribué peu de billets, ou leurs amis entrainés par l’exemple général sommeilloient aussi, et quatre ou cinq seulement donnoient presque avec répugnance quelques applaudissemens que cherchoient à étouffer quatre ou cinq sifflets enroués. Mais le public n’a pas toujours sommeillé, il s’est réveille deux ou trois fois en sursaut à deux ou trois passages renouvelés des Grecs. Quel dommage cependant pour des auteurs dont le portefeuille s’est épuisé afin de fournir aux frais de la pièce, de voir sur trente couplets à-peu-près vingt dont aucun n’obtint pas même une marque d’approbation.

Veut-on savoir le fonds de cet ouvrage ?

Un jeune officier a laissé sa femme en province et vient à Paris perdre son argent au jeu. Sa femme suit ses traces, arrive dans un hôtel garni, où à l’aide d’un joueur elle fait préparer tout ce qui est nécessaire pour le jeu de la Roulette : l’officier y est invité. La jeune femme, déguisée en officier hussard, lui gagne tout ; il se désespère : mais elle reprend les habits de son sexe et rend à son époux toute sa fortune.

Un seul couplet a été répété. Du vaudeville de la fin on n’a chanté que deux couplets dont un au public, et la toile s’est baissée avec rapidité sans que l’on ait nommé les auteurs. Quelques voix les demandèrent par dérision.

F. J. B. P. G***          

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome I, p. 126 :

Théâtre du Vaudeville.

La Roulette.

Cette pièce a été jouée et sifflée le 12 floréal.

Un sujet froid, point de gaieté, des couplets soignés : mais sans trait : voilà les raisons, plus que suffisantes, qui ont déterminé sa chute.               T. D.

Ajouter un commentaire

Anti-spam