La Rupture embarrassante, comédie en un acte et en prose, de Dabaytua, 25 fructidor an 9 [12 septembre 1801].
Théâtre Montansier-Variétés.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hugelet, an 10 :
La Rupture embarrassante, comédie en un acte et en prose. Par J. Dabaytua. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre Montansier le 25 Fructidor an 9.
Courrier du spectacles, n° 1658 du 26 ructidor an 9 [13 septembre 1801], p. 2 :
[La pièce est mal construite, mais des « personnes peu difficiles » ne la condamneraient pas au nom de « scènes bien filées », peu nouvelles toutefois. Après avoir donné le nom de l'auteur (signe que la pièce n'a pas échoué), mais en soulignant qu'il « n'a point paru », le critique se milite à résumer une intrigue un peu confuse : des jeunes gens qui ont signé un coûteux contrat de mariage (ils devront payer un dédit en cas de non exécution du mariage) ne veulent plus se marier, mais l'oncle de la jeune femme intervient : il ne croit au mariage que si les jeunes époux ne s'aiment pas : chaque fois que son futur neveu marque de l'indifférence envers a nièce, il souhaite qu'ils se marient. Mais sur un malentendu (l'oncle croit que le jeune homme aime sa nièce), il refuse de le laisser épouser sa nièce, et s'aperçoit avec surprise que c'est ce que les jeunes personnes souhaitaient. Le critique renonce à formuler un jugement, et l'article s'arrête au constat que l'oncle est bien surpris : il n'avait pas prévu ce dénouement.]
Théâtre Montansier.
Un plan vicieux racheté, auprès de personnes peu difficiles, par des scènes bien filées et agréables, quoique trop visiblement imitées de plusieurs comédies, ont procuré hier un succès flatteur à la pièce intitulée : la Rupture embarrassante. Elle est du citoyen Dabaytua, qui a été demandé et qui n’a point paru.
Sirval et Hortense ont, à l’instigation d’amis communs signé très-légèrement un contrat de mariage dans lequel ils se sont liés par un dédit. Tous deux voudraient rompre ce nœud, et ce commun accord auroit pu rendre leur rupture moins embarassante, mais pour y mettre de la difficulté l’auteur a introduit un oncle qu’il peut à bon titre appeler original.
Clermont, c'est ainsi qu’on le nomme, ne veut pas qu’on se marie quand on s’aime. Aussi se propose-t-il d’éprouver le futur de sa nièce et de s’opposer à son mariage s’il a de l’amour pour elle. Sirval, qui ne peut prévoir une pareille manie cherche à indisposer contre lui l’oncle d'Hortense en affectant la plus grande froideur. Il ne fait au contraire que lui inspirer le désir de voir une union dont il espère les plus heureuses suites. Sirval désespéré d’avoir si mal réussi imagine, et c’est la meilleure scène de l’ouvrage, de faire dire à Clermont par son valet à qui il souffle chaque mot de derrière une porte qui le cache, qu’il réduit au désespoir une femme aimable en la sacrifiant à Hortense. Clermont persuadé de l’amour de Sirval pour sa nièce est sur le point de les désunir lorsque celle-ci reçoit une lettre de son futur, qui lui déclare ne point l’aimer. L'oncle revient alors au projet de les marier et va chercher le notaire. Sirval se jette aux genoux d’Hortense pour l’engager à rompre leurs nœuds. Clermont le surprenant dans cette posture, suppose qu’il fait une déclaration d’amour et déchire le contrat de mariage. Nos deux indifférens devenus libres se livrent à la joie au grand étonnement de Clermont.
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