Le Refus par amour

Le Refus par amour, comédie en un acte, 5 août 1809.

Théâtre de l’Ambigu Comique.

Titre

Refus par amour (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

5 août 1809

Théâtre :

Théâtre de l’Ambigu Comique

Auteur(s) des paroles :

Maurin de Pompigny ou Fabien Pillet ? Plutôt Maurin de Pompigny.

Problème d’attribution : pour les uns, elle est de Fabien Pillet (en accord avec les initiales que porte la page de titre de la brochure, tandis que d’autres en font une œuvre de Maurin de Pompigny.

La Galerie historique des contemporains, Volume 7, p. 425, l’attribue à Fabien Pillet, alors que la Bibliothèque dramatique de Soleinne, tome 3, p. 226, en fait une œuvre de Pompigny, tout comme le Catalogue général de la BNF.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1809 :

Le Refus par amour, comédie en un acte et en prose, Par M. F. P. Représentée, pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de l’Ambigu-Comique, le 5 Août 1809.

Journal de Paris, n° 218, du dimanche 6 août 1809, p. 1617 :

[Le journal revient à trois reprises sur le Refus par Amour, à chaque fois de manière très élogieuse. La pièce a droit à tous les compliments possibles, sur la conduite de l’intrigue, sur le choix des détails, sur les caractères, sur la qualité du dialogue, etc. Le dernier est une invitation à tous, théâtres de province ou théâtres de sociétés, à monter la pièce.]

Ambigu-Comique. Une pièce nouvelle en un acte, intitulée le Refus par amour, vient d’obtenir beaucoup de succès à ce théâtre. Le sujet en est simple à l’excès mais la vivacité & la gaieté soutenue du dialogue qui est rempli de traits épigrammatiques, ont déguisé la foiblesse du fonds. L’ouvrage est d’ailleurs très-bien joué. L’auteur demandé avec empressement, a voulu garder l’anonyme. Nous reparlerons de cette petite pièce, & du jeu des acteurs qui ont contribué à la faire réussir.

Journal de Paris, n° 221, du mercredi 9 août 1809 p. 1634 :

Ambigu-comique. La petite comédie intitulée le Refus par amour, continue de plaire au public, qui à la troisième représentation comme à la première, en a vivement demandé l’auteur. Cette production est, au fonds, très-peu de chose, mais le succès qu'elle obtient prouve du moins que l’habitude de voir des mélodrames n’a pas entièrement fait perdre aux amateurs du boulevart le goût de la comédie. Le Refus par amour est une véritable comédie conduite avec beaucoup de simplicité ; un dialogue leste & piquant, des détails variés, des caractères vrais & passablement tracés, & sur-tout le jeu des acteurs, en déguisent toute la foiblesse. Nous nous acquittons de notre promesse, en faisant connoître le sujet de cette bluette.

Saint Léger, neveu d’un procureur goguenard, nommé Daulnoy, s’est subitement épris d’amour pour Lucie, fille de M. Darnaud, autre procureur, retiré des affaires. Il s’introduit avec son valet dans la maison de la belle, il achète les bons offices d’un jardinier, trompe la surveillance d’une vieille gouvernante (M.me Grognard), & trouve le moyen d’avoir avec Lucie un entretien particulier. Mais Darnauld & Daulnoy le surprennent aux genoux de cette Agnès. Daulnoy, tout en feignant d’être courroucé, rit de l’aventure & se propose d’en tirer parti pour mystifier son propre neveu, dont la cervelle est un peu troublée. Il renouvelle en conséquence à Saint-Léger la proposition d‘épouser une riche héritière qu’il dit lui avoir amené de Paris ; Saint-Léger refuse avec une sorte d’indignation ; il ne pense, il ne veut penser qu’à sa Lucie ; mais Lucie l’exhorte par écrit & de vive voix à épouser la personne dont parle Daulnoy, & notre amoureux demeure confondu ; on s’amuse quelque temps encore de son embarras & de son dépit, & comme la riche héritière qu’il refuse par amour pour Lucie, n’est autre que Lucie elle-même, leur mariage termine la pièce.

Le rôle de Daulnoy est le meilleur de l’ouvrage ; le caractère de Goguenard y est bien soutenu, & Dmont en a parfaitement saisi l’esprit. Le jeune Grevin joue avec beaucoup de chaleur, de légèreté & d’intelligence le rôle de Saint-Léger, mais à la dernière représentation il avait oublié sa bourse & sa réplique, ce qui lui a fait manquer une entrée. Les autres personnages sont remplis d’une manière très-satisfaisante par Raffile, Douvry, M.mes Lagrénois & Adèle Dupuis.

Journal de Paris, n° 260, du dimanche 17 septembre 1809 p. 1926 :

Les éloges que plusieurs journaux ont donnés à la petite comédie du Refus par Amour, (du théâtre de l’Ambigu-Comique) ont décidé le libraire Barba à la faire imprimer. * Cette pièce n’est véritablement qu’une espèce de proverbe dont le dialogue vif & divertissant fait à-peu-près tout le mérité, mais elle est courte, tous les rôles en sont faciles, & il est aisé de la monter, soit en province, soit dans les sociétés bourgeoises ; elle continue, au surplus, d’avoir beaucoup de succès au théâtre de l’Ambigu-Comique.               W...

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 14e année, 1809, tome IV, p. 402-403 :

THÉATRE DE L’AMBIGU COMIQUE.

Le Refus par Amour, comédie en un acte, jouée le 5 août.

Au milieu des monstres bâtards qui brillent sur la scène du boulevart, il paroît quelquefois à l'Ambigu des petites comédies assez jolies. Un dialogue franc, une critique assez vraie, ont fait réussir le Refus par Amour, qui ne seroit pas déplacé parmi les petites pièces que l'on joue sur de plus grands théâtres.

Saint-Léger, jeune étourdi, voyage pour fuir un mariage que son oncle lui propose. Dans un château près d'Orléans, il voit par hasard Lucie, fille d'un ancien procureur, et le voilà amoureux. Il pénètre dans le château, mais notre étourdi a un oncle ; et par un hasard de comédie, l'oncle est chez le procureur. Bientôt le coupable est surpris aux pieds de Lucie. Après quelques débats, les deux vieillards trouvent très-plaisant de faire peur à l'amant, et de renouveler la proposition qui lui a été faite de le marier. Saint-Léger résiste ; mais on engage Lucie à faire la raisonnable ; elle propose à Saint - Léger d'accepter l'épouse qu'on lui présente. Le jeune homme est piqué au vif; mais tout se termine lorsqu'il est convaincu que Lucie est celle qu'on lui propose.

Ce qui ne fournissoit à Molière qu'une scène, est maintenant pour nos auteurs le sujet d'une comédie entière. Le Refus par Amour n'est autre chose que la dernière scène des Fourberies de Scapin, où Léandre ne sachant pas que Géronte a retrouvé sa fille dans la jeune égyptienne, refuse de l'épouser

L'auteur de la pièce nouvelle a gardé l'anonyme.

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