Le Regard ou la Trahison

Le Regard, ou la Trahison, mélodrame villageois en deux actes à spectacle, de Cuvelier, musique d’Alexandre, ballet de Hullin, 8 septembre 1812.

Théâtre de la Gaîté.

Deux actes pour la brochure et la Bibliothèque de Monsieur de Soleinne, trois actes pour l’Almanach des Muses de 1813, qui doit s’être trompé.

Et révélons que le regard est l'entrée d'une cave.

Almanach des Muses 1813.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, 1812 :

Le Regard, ou la trahison, mélodrame villageois en deux actes, à spectacle. Par M. Cuvelier ; Musique de M. Alexandre, Ballet de M. Hullin. Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 8 Septembre 1812.

Journal des Arts, des Sciences et de la Littérature, volume 10 (1812), n° 175 (troisième année), 15 septembre 1812, p. 348-349 :

[La première qualité de ce mélodrame, c’est de ne pas être « un grand mélodrame », allant « contre le goût de la multitude » et risquant par là de ne pas réussir. Le critique renonce à analyser l’ouvrage, qui montre les « accidens de tous les mélodrames », et qu’il compare aux « tableaux d’une lanterne magique ». En quelques lignes, il en indique le sujet, bien confus et plein de hasards. Un gendarme retrouve dans un contrebandier son frère à qui il avait confié son fils, qu’il retrouve du même coup. Le dernier paragraphe choisit la voie de l’ironie pour porter un jugement peu favorable sur la pièce à la morale si pure, sur le mélodrame, genre si édifiant et sur les théâtres qui s’en sont fait une spécialité, refuges de toutes les vertus.]

THÉATRE DE LA GAITÉ.

Le Regard, ou la Trahison, mélodrame en deux actes, par M. Cuvelier.

L'intrigue romanesque de cette petite pièce aurait pu fournir le sujet d'un grand mélodrame, et l'on doit féliciter l'auteur de sa discrétion ; mais par cela même il s'est mis en rébellion contre le goût de la multitude, et nous doutons fort que cette économie littéraire soit profitable à l'administration de la Gaîté.

Nous n'essayerons pas d'analyser un ouvrage où les événemens ressemblent aux accidens de tous les mélodrames, et où ils se succédent comme les tableaux d'une lanterne magique : nous indiquerons seulement le sujet.

Au moment d'être pris en flagrant délit, un contrebandier jette une caisse de marchandises dans un regard appartenait à son voisin Simon. Le contrebandier accuse ensuite le voisin d'être l'auteur du délit, pour se venger de ce qu'il protégeait les amours de son fils adoptif ; mais l'officier de maréchaussée chargé de l'instruction de l'affaire, agit avec prudence ; il découvre le coupable ; il retrouve, dans le:jeune homme dont Simon a pris soin, son fils qu'il avait confié, en partant pour les Indes, à son frère..........; et ce frère, c'est le contrebandier !

Rien n'est plus pur que la morale qui règne dans toute la pièce : on n’y met le crime à côté de la vertu, que pour en faire ressortir la différence, et l'on peut regarder comme une bonne œuvre la composition de cet ouvrage. Généralement rien n'est plus édifiant que la conduite des mélodrames ; c'est bien évidemment aux deux théâtres de l'Ambigu et de la Gaité que résident l'honneur, l'innocence, l'honnête pauvreté, la justice, la candeur, etc. ; et si; comme autrefois, les Dieux descendaient sur la terre, ils ne sauraient mieux. faire que de se réfugier aux boulevards.

A.          

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