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Le Retour au comptoir, ou l’'Éducation déplacée

Le Retour au comptoir, ou l'Éducation déplacée, vaudeville en un acte, de MM. Georges Duval, Jules Vieillard, 14 mai 1808.

Théâtre du Vaudeville.

[La mention d’un troisième auteur, V...., n’est attestée que dans un compte rendu de revue, Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 13e année, 1808, tome III, p. 417-418. Mais ce peut être un pseudonyme pour Pierre-Ange Vieillard.

Et si une notice du Catalogue général de la BNF propose de faire de Merle, grand utilisateur de pseudonymes, le coauteur de Georges Duval, le plus sûr est de se limiter à attribuer la pièce à Georges Duval et Pierre-Ange Vieillard.]

 

Titre :

Retour au comptoir (le), ou l'Éducation déplacée

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

14 mai 1808

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Georges Duval, Jules **** [P.-A. Vieillard]

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Lecouvreur, 1808 :

Le Retour au comptoir, ou l'Éducation déplacée, comédie-vaudeville en un acte ; Par MM. Georges Duval, Jules ****. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le samedi 14 mai 1808.

Journal de Paris, n° 136 du 15 mai 1808, p. 954 :

[Le compte rendu s’ouvre et se ferme sur le mot « morale » : c’est ici la fonction pédagogique du théâtre qui est mise en avant, pour les parents comme pour les jeunes filles. La leçon est claire : la fille de boutiquier ne peut être que fille de comptoir, et toute tentative de changer son destin aboutit à une catastrophe. C’est ce qu’enseigne le résumé de l’intrigue, précis d’abord, puis elliptique (« il seroit trop long de rapporter ici scène par scène tout ce détail de mortifications »). A aucun moment ne se glisse le moindre doute : «  Le comptoir pour lors reste vide, & il faut bien que la précieuse Corine se décide à y revenir ». Le bilan final est clair : la pièce est agréable, des couplets inégaux, et « une excellente leçon de morale ». Les auteurs sont cités : deux noms (le Magasin encyclopédique en signale trois...). Le même Magasin encyclopédique raconte d’ailleurs une histoire tout à fait différente de celle du Journal de Paris ! Un rapide survol de la brochure donne raison au quotidien contre la revue qui ne cite même pas la pauvre Toinette.

Article repris dans l’Esprit des journaux français et étrangers, année 1808, tome 6 (juin) p. 291-292]

Le Retour au comptoir, ou l'Education déplacée, vaudeville en un acte.

La morale de cet ouvrage intéresse toutes les petites DAMES & DEMOISELLES de comptoir, qui non contentes de savoir lire, écrire & chiffrer, croient ne pouvoir se dispenser de joindre à ces connoissances vulgaires celle de la grammaire par principes, ou quelques notions de littérature, de musique, de danse & de dessin.

M. & M.me Simon, marchands de nouveautés, ont deux filles, qu'ils n'aiment pas également ; l'une, à qui ils ont donné le nom de Corine, a été élevée dans un riche pensionnat, & fière de son éducation brillante, répugne à se mêler des affaires du magasin ; l'autre (Toinette, d'un caractère plus simple & plus égal) n'a pas quitté le comptoir de sa mère, & promet de devenir une excellente marchande.

Corine a été promise à un bon fabricant de Château-Chinon, M. Duvernois, qui arrive pour l'épouser ; mais elle préfère à ce bon & franc provincial un jeune commis de banque, nommé Blinville, qui la croyant aussi riche que bien élevée, lui fait assiduement la cour. M. Duvernois est donc fort mal reçu de sa future au milieu d'un magasin de modes transformé en un salon de danse & de musique ; aussi ne tarde-t-il pas à changer de dessin, & à jeter les yeux sur Toinette, dont la simplicité lui plait.

Cependant tout le cortège d'artistes dont Corine est environnée, finit par se disperser ; elle reste avec sa sœur dans la boutique ; mais au lieu de siéger au comptoir, elle s'amure à toucher du piano. Une jeune dame & ua petit-maitre se présentent alors pour acheter des modes, & se moquent de la petite virtuose, qui au lieu de les recevoir comme des pratiques, affecte de leur tourner le dos & de leur chanter des romances. C'est là que commence la leçon ; Corine reconnoît dans la jeune dame une de ses amies du pensionnat, & veut se jeter dans ses bras ; mais celle ci, humiliée à son tour d'être traitée si familièrement par une simple fille de boutique, la repousse avec le plus grand dédain, & feint de ne la pas connoître.

Enfin, car il seroit trop long de rapporter ici scène par scêne tout ce détail de mortifications, le jeune commis de banque qui vouloit épouser Corine, se dédit en apprenant qu'elle n'a pour tout bien que son éducation de pensionnat ; & elle reçoit le même affront du bon fabricant Duvernois, qui devient l'époux de Toinette. Le comptoir pour lors reste vide, & il faut bien que la précieuse Corine se décide à y revenir.

Cette petite pièce de MM. Georges, Duval & Jules, a fait généralement plaisir ; quelques uns des couplets sont un peu négligés, mais il y en a de très-piquans, & l'on a vu dans l'ensemble de la pièce une excellente leçon de morale. Les auteurs ont été demandés & nommés.

Journal de Paris, n° 141 du 20 mai 1808, p. 988 :

[Ce n’est pas une révolution poétique, mais le court poème à la gloire de Mlle Desmares revient bien sur le caractère moral de la pièce, tout en écartant toute accusation contre l’actrice : le public sait bien qu’elle n’a rien de commun avec Corine.]

M.lle Desmares, dont les grâces & le talent n'ont pas médiocrement contribué au succès du Retour au Comptoir, vaudeville nouveau de MM. Jules & Georges Duval, vient de recevoir les vers suivans :

        J'ai,vu le Retour au Comptoir :
        Une actrice aimable & jolie,
Avec un art charmant, sait y faire valoir
    Les dons heureux dont elle est embellie :
        Et, cependant, qui le croiroit ?
D'une petite fille, assez mal élevée,
    A nos regards elle offre le portrait,
        L'invraiſemblance est achevée.
        De ridicules, de travers
Corine nous présente un parfait assemblage :
        En butte aux traits du persifflage,
    Sur ses défauts tous les yeux sont ouverts :
Si, de tous les côtés, exposée aux disgraces,
Corine, de chacun, reçoit une leçon,
Elle a tort envers tous. Loin de suivre ses traces,
Près d'un public, ami des talens & des graces,
        Desmares doit avoir raison.

J.          

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 13e année, 1808, tome III, p. 417-418 :

[Le compte rendu commence par un joli satisfecit : le vaudeville (genre pourtant bien futile) repose sur « une idée juste et morale » concernant l’éducation des jeunes filles (de toutes les jeunes filles ?), qui doit les préparer à tenir le commerce familial et à se marier avec quelqu’un de leur condition (morale qu’on ne peut guère en 1808). Sinon, une fois l’intrigue analysée, une simple allusion à une scène très amusante, mais qui n’est pas trop expliquée, et le nom de trois auteurs, ou plutôt un nom, un prénom qui est sans doute un pseudonyme et une initiale. Les autres sources consultées ne connaissent que deux auteurs. Le résumé de l’intrigue est par ailleurs très rapide et ne correspond pas à celui du Journal de Paris (et il semble bien que ce soit lui qui ait raison ! En particulier, c’est bien Toinette – que le Magasin encyclopédique ignore – que Duvernois finit par épouser).]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Le Retour au comptoir, ou l'Education déplacée, vaudeville en un acte joué le 14 mai.

C'est une idée juste et morale que celle qui sert de base à ce vaudeville. M. Simon, bon marchand de Paris, a eu le ridicule de faire élever sa fille dans une pension du grand ton ; elle y a appris tous les arts d'agrément, et à son retour au comptoir, elle s'occupe à chanter et à dessiner, et ne sait ni tenir les livres, ni le prix des marchandises, ni rien enfin de ce qu'il faudroit savoir. Elle fait crédit à une amie de pension qui emporte un cachemire et ne donne point son adresse ; elle en prend un pour elle-même, et le pauvre M. Simon se voit tout près de sa ruine.

Mademoiselle Corinne, car elle a pris ce nom. qu'elle trouve plus noble que celui de Louison, méprise M. Duvernois, marchand de fil, et lui préfère un beau jeune homme à la mode : mais ce prétendu qui ne vouloit épouser que la dot, disparoît quand il voit les affaires en mauvais état, et,Corinne est trop heureuse de revenir à l'honnête Duvernois, qui les rétablit.

.Entre autres scènes, celle des maîtres a beaucoup amusé.

Les auteurs sont MM. Georges Duval, Jules et V...

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