Le Retour d’un fils, ou les Surprises

Le Retour d’un fils, ou les Surprises, vaudeville en un acte, de Radet, 16 janvier 1813.

Théâtre du Vaudeville.

On trouve aussi comme titre le Retour d'un fils ou les Méprises.

Titre

Retour d’un fils (le), ou les Surprises

Genre

vaudeville-drame

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 janvier 1813

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

M. Radet

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez M.me Masson :

Le Retour d'un fils, ou les Surprises ; comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, Par M. Radet : Représentée pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 16 janvier 1813.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome I, p. 179-180 :

Le Retour d'un Fils, ou les Méprises, vaudeville en un acte, joué le 16 janvier 1813.

Félix, fils d'un premier lit, est victime de l'aveugle amour de sa mère pour Ernest, son puîné. Les mauvais traitemens de son beau-père le forcent à quitter le pays ; il part à l'âge de dix ans ; il est recueilli presque mourant par un habile sculpteur qui lui enseigne son art. Félix acquiert de la réputation et de la fortune. Présenté chez sa mère, en qualité d'artiste, il lui donne pour sa fête des orangers, un schall, paye les dettes de son frère, aumône les pauvres, pensionne sa nourrice; et toutes les belles actions de l'inconnu sont mises sur le compte d'Ernest, qui ne s'en défend que foiblement. Une reconnoissance touchante et un mariage impromptu forme le dénouement.

La pièce a eu peu de succès. L'auteur, M. Radet, a été nommé à la deuxième représentation.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome II, février 1813, p. 296-298 :

[Le compte rendu commence par un constat plein de regrets : après les Cendrillon, après les enfants prodigues, on arrive aux « avis aux mères » (celles qui ont perdu la trace de l’un de leurs enfants). On passe ensuite à l’analyse de la pièce, qui n’est guère originale, un fils oublié, et qui revient pour la fête de sa mère, qui multiplie les gestes généreux quand son frère ne fait que des dettes. Et bien sûr la pièce voit le triomphe du bon fils, qui épouse sa cousine, puisque la pièce comporte aussi « une petite et froide intrigue amoureuse », ce qui n’a rien d’original. Le jugement porté est clair : une pièce soporifique, des couplets sans « traits », « une sombre tristesse, une langueur funeste se répandait dans la salle ». Pas de sifflets, pas non plus de demande du nom de l’auteur (mais il était connu).]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Le Retour du Fils, ou les Méprises.

Les Cendrillons ont régné au théâtre il y a quelques années ; nous leur avons vu succéder les Enfans Prodigues : je crains qu'à présent nous ne soyons menacés d'une série d'Avis aux Mères.

Il s'agit ici d'une mére qui, toute occupée de sa tendresse pour un de ses fils, oublie qu'elle en a un second, ou, si elle y pense, ce n'est que pour s'entretenir dans l'agréable idée qu'il doit être mort. Ce fils, maltraité par un beau-père brutal, a quitté la maison paternelle depuis plusieurs années. La scène se passe à la campagne, et l'on doit célébrer la fête de Mme. Derval ; son frère, sa nièce, son fils Ernest et un jeune artiste nommé Raymond, sont au château. Mme. Derval trouve sur sa toilette un schall et de jolis vers. Le jardin est décoré d'une grande quantité d'orangers qui viennent de Paris. Elle remercie Ernest de tant d'attentions. Mais Ernest est un assez mauvais sujet. Loin de dépenser de l'argent pour la fête de sa mère, il a contracté des dettes à son insçu, et signé des lettres-de-change. Un huissier arrive au château ; l'oncle et la mére sont fort mécontens : on fait venir l'huissier pour l'interroger sur la nature de la dette d'Ernest. Quelle surprise ! L'huissier vient d'être payé. Au même instant on voit accourir les habitaus du village ; comblés de bienfaits, ils viennent témoigner leur reconnaissance. On ne peut soupçonner qu'Ernest ; on l'accable de bénédictions. Il se montre un peu confus. Tout se découvre enfin : le schall, les orangers, les vers, les 6000 fr., l'argent donné aux villageois, tout cela vient du jeune Raymond, et ce Raymond n'est autre chose que le fils abandonné qu'on croyait mort. Recueilli par un artiste généreux qui s'est plu à lui donner des leçons, Raymond est devenu lui-même un habile sculpteur, et l'on voit que s'il gagne de l'argent, il le dépense avec beaucoup de noblesse. Mme. Derval se repent de son injustice ; on s'embrasse, tout le monde est content, excepté le public.

Il y a une petite et froide intrigue amoureuse au milieu de tout cela. Ernest doit épouser sa cousine ; mais la cousine est amoureuse de Raymond, et celui-ci l'emporte sur son rival.

Les amateurs cherchaient en vain quelques traits. A commencer par le couplet d'annonce, tout était soporifique; une sombre tristesse, une langueur funeste se répandait dans la salle. Cependant, le parterre n'a témoigné son mécontentement que d'une manière négative. On n'a point demandé l'auteur ; mais on n'a pas sifflé, et cette espèce de concession prouve, quoiqu'on en dise, que le public n'est point ingrat. L'incognito était trahi d'avance ; tout le monde connaissait l’auteur, et la politesse avec laquelle on lui a permis de garder l'anonyme marque assez qu'on se souvient des nombreux succès qu'il a obtenus à ce théâtre.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1814, VIIIe année, p. 118-119 :

LE RETOUR D'UN FILS, ou les Méprises, vaudeville-drame, en 1 acte, par M.*** (17 janvier)

Felix, fils d'un premier lit, est victime de la tendresse de sa mère pour Ernest, son puiné ; les mauvais traitemens de son beau-père le forcent à quitter le pays ; il part à l'âge de dix ans ; un habile sculpteur l'accueille, devient son bienfaiteur et son maître. Felix profite de ses leçons et acquiert de la réputation et de la fortune.

Présenté comme artiste chez sa mère, qui ne le reconnait pas, Félix, le jour de sa fête, lui donne des orangers, un schall, paie les dettes de son frère, soulage les indigens, etc., toutes ces belles actions sont mises snr le compte d'Ernest, qui s'en défend faiblement ; une reconnaissance très-pathétique, un mariage impromptu, forment le dénouement de ce pitoyable ouvrage, dont on n'a pas voulu connaître l'auteur, et qu'on n'a joué que deux ou trois fois.

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