Le Royaume de Saturne, ou le modele des pasteurs

Le Royaume de Saturne, ou le modele des pasteurs, comédie en deux actes, en vaudevilles ; par M. Leger, 3 décembre 1793.

Théâtre du Palais.

Titre :

Royaume de Saturne (le), ou le modele des pasteurs

Genre

comédie en vaudevilles

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

3 décembre 1793

Théâtre :

Théâtre du Palais

Auteur(s) des paroles :

M. Léger

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 5 (mai 1793), p. 345-347 :

[Article reprenant celui du Journal encyclopédique, tome LXXV, Janvier-juin 1793 (Slatkine Reprints, 1967), p. 70, Journal encyclopédique ou universel, année 1793, tome I, N°. II, vingt janvier, p. 252-253.

Le compte rendu, qui tente de rattraper le retard accumulé, signale d’abord combien le titre paraît mal choisi selon les critères du temps (non précisés). Après le résumé de l’intrigue et l’indication des détails ajoutés (deux personnages à vocation comique), il marque le contraste entre la froideur de la pièce et le patriotisme qui s’y révèle. Les couplets ont du succès. Le dernier paragraphe est consacré aux décorations, « très-soignées », et qui font l’objet de commentaires tout à fait intéressants. La première, un paysage champêtre, « nous a paru trop fini[e], & point assez à l'effet pour produire de l'illusion ». La seconde, un village,est aussi belle que champêtre, mais les statues sur la place « sont seulement trop belles pour le lieu où elles sont placées ».]

THÉATRE DU PALAIS.

Le Royaume de Saturne, ou le modele des pasteurs, comédie en deux actes, en vaudevilles.

Les nouveautés dont nous avons rendu compte, nous ont empêché de parler de celle-ci, dont le titre annonce un sujet allégorique. On ne s'attend guere que ce modele des pasteurs dans le royaume de Saturne, est un curé constitutionnel & patriote ; &, quoique l'auteur ait voulu exprimer par ce titre, qu'il peignoit les mœurs renouvellées de l'âge d'or, jamais il n'y en eut de plus mal choisi.

La scene est dans un village, le jour de l'élection d'un juge-de-paix : un mécontent vient pour engager le vertueux curé qui y réside, à embrasser la cause de ceux qui veulent la détruire. Le curé, quoique privé d'un ample bénéfice pour un d'un modique revenu, lui répond en homme vertueux & en patriote. On s'assemble sur la place, & le nom du curé sort de l'urne. Aussi-tôt on annonce que des brigands menacent le pays : on s'arme pour les repousser ; & malgré les instances des habitans, qui craignent pour ses jours, le curé se met à leur tête ; les brigands sont défaits, leur chef est pris ; c'est ce même mécontent qui avoit voulu séduire le curé. Celui-ci, qui lui a sauvé la vie en empêchant les habitans de le massacrer, l'engage à vouer ses talens à la patrie : il se repent, & jure de la servir.

L'auteur a joint à ce sujet quelques épisodes ; il y a introduit une vieille gouvernante, qui veut épouser tous les jeunes gens, & un valet niais, nommé Coco. Malgré cela, l'ouvrage est froid & vide d'action ; mais il annonce un patriotisme éclairé. L'auteur est M. Leger. Quelques couplets heureux sont souvent redemandés.

Nous parlerons des décorations, parce qu'elles sont très-soignées à ce spectacle. Le fond de la premiere représente une vaste prairie, coupée de ruisseaux, de chemins, & semée d'habitations. Il nous a paru trop fini, & point assez à l'effet pour produire de l'illusion. La seconde décoration représente un village ; on ne peut en voir de plus champêtre & de plus naturel. Les statues qui sont sur la place, sont seulement trop belles pour le lieu où elles sont placées.

César : la pièce ne paraît pas connue de la base.

D’après Louis Henry Lecomte, le Théâtre de la Cité, p. 17, la pièce a été créée le 3 décembre 1793 et n’a pas été imprimée.

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