Romagnesi

Romagnesi, opéra-comique (comédie en un acte, en prose, mêlée d’ariettes), de Lemontey, musique de Plantade, 17 fructidor an 7 [3 septembre 1799].

Théâtre Feydeau.

Titre

Romagnesi

Genre

opéra-comique (comédie mêlée d’ariettes)

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

17 fructidor an 7 [3 septembre 1799]

Théâtre :

Théâtre Feydeau

Auteur(s) des paroles :

M. Lemontey

Compositeur(s) :

M. Plantade

Courrier des spectacles, n° 926 du 19 fructidor an 7 [5 septembre 1799], p. 2 :

[La première représentation a été houleuse, mais le Courrier des spectacles parle de la deuxième représentation, qui s’est mieux passé : les auteurs ont été demandés et nommé. Suit une tentative d’expliquer le sujet de la pièce, opération qui ne va pas sans difficulté : l’intrigue racontée est bien compliquée. Le comédien Romagnési veut se rendre auprès de Quinault pour échapper à un beau-père abusif et à son engagement dans l’armée. On voit passer une Caroline, qui doit constituer la nécessaire concession au besoin d’une intrigue amoureuse (dont le critique ne dit pas grand chose), Duret le beau-père qui tente de détourner l’héritage de Romagnési. Comme toujours, ce qu’on remarque, c’est que tout finit par s’arranger. Le compte rendu s’achève par un jugement peu enthousiaste, puisque le critique ne peut que donner « à-peu-près le sujet de cet opéra », où il relève seulement « quelques détails […] très-jolis ». Seul point vraiment positif : l’interprète féminine est excellente, et est bien secondée par le reste des interprètes. Rien sur la musique.]

Théâtre Feydeau.

Romagnési obtint hier à la seconde représentation un succès d’autant plus agréable, qu’il avoit paru moins certain la veille. Les auteurs ont été très-vivement demandés ; la citoyenne Scio est venu nommer le cit. Lemontey pour les paroles, et le cit. Plantade pour la musique.

Romagnesi, fils d’un comédien de ce nom, ayant perdu son père, s’est vu obligé de quitter la maison de sa mère qui s’étoit remariée à M. Duret, dont il avoit beaucoup à souffrir. Après avoir long-temps erré, puis déserté d’un régiment Piémontais où il s’étoit engagé, il a pris le parti d’écrire à Quinault, ami de son père, qui lui a répondu de se rendre à Basle, où il lui feroit parvenir les moyens de se rendre à Strasbourg, où il pourrait lui être utile. Arrivé à Basle, ce malheureux fugitif qui avoit employé ses quatre derniers sols à gagner un pâtre pour que celui-ci le laissât entrer dans la ville conduisant son troupeau, Romagnési n’ayant pu se faire entendre de M. Kellert, maître d’auberge qui est sourd, est plus heureux auprès de la jeune Caroline. Ainsi protégé, il seroit content, s'il avoit l’argent nécessaire pour retirer de la Poste une lettre qu'il attend de Quinault. Heureusement qu’un des hôtes qui a une lettre à faire porter offre 12 s. pour le commissionnaire. Romagnési reconnoît Duret, et se charge de la commission. Duret qui voudroit s’emparer de la succession qui appartient à ce jeune homme dont la mère est morte, est parvenu à obtenir un ordre pour le faire arrêter et renvoyer aux Indes. Le bon Allemand chargé de l'exécution, a pris tous les moyens de découvrir le jeune Romagnési. Il sait par ses espions qu’il doit aller à la poste retirer une lettre, le suit avec sa troupe , et vient l’arrêter.

Duret, qui le moment auparavant a cru trouver en lui un commissionnaire fort adroit, et qui a dessein de le faire passer pour Romagnési auprès de Quinault, qui l’a prié de le lui amener, arrive assez tôt pour le retirer des mains de la garde, en lui remettant un passeport que Quinault lui avoit obtenu. Romaguési ne tient pas plutôt le passeport, qu’il s’en sert contre son oppresseur, et offre à la généreuse Caroline de l’accompagner à Strasbourg.

Tel est à-peu-près le sujet de cet opéra, dont quelques détails sont très jolis, et qui est on ne peut mieux joué par la cit. Scio, bien secondée par les cit Juillet, Gavaux, Vallière et la cit. Lesage.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome III, p. 251-252 :

[Un des nombreux exemples de la possibilité de sauver une pièce en la modifiant après une première représentation manquée. La pièce reçoit deux compliments portant sur l’écriture (le style ?) et la musique. On note qu’elle répond aussi au goût pour la rusticité suisse : « les airs champêtres des pâtres de la Suisse ».

Aucune allusion au Romagnesi de l'Histoire, le comédien et auteur dramatique né à Namur en 1690.]

Romagnesi.

Cet opéra, donné deux jours après l'ouverture du théâtre Feydeau, n'a pas eu, à la première représentation, un succès complet : quelques corrections en ont rendu la marche plus rapide, et la seconde représentation a été applaudie. Les auteurs ont été demandés. Ce sont les CC. Lemontey et Plantade, auteurs de Palma.

Le jeune Romagnesi, après la mort de son père, a été obligé de fuir la maison paternelle, tourmenté par le nouvel époux de sa mère. Il s'est engagé ; mais les mauvais traitemens de son capitaine l'obligent à fuir de nouveau. Il veut rentrer à Bâle, où son ami Quinault (non pas le poète, mais un acteur de ce temps-là) doit lui envoyer un passeport pour venir le joindre en France. Il entre à Bâle, déguisé en pâtre ; il est reçu dans une auberge, et la fille de la maison devient amoureuse de lui. Duret, beau-père de Romagnesi, loge dans cette même auberge ; il apprend que son beau-fils est à Bâle : desirant garder son bien, il va le dénoncer comme déserteur ; et, pour tromper Quinault, il projette de lui envoyer quelqu'aventurier à la place du jeune Romagnesi. Ne l'ayant pas vu depuis longtemps, il ne le reconnoît pas, et s'adresse à lui-même pour exécuter son projet. Il lui donne de l'argent, un passeport et une lettre pour Quinault, et le jeune Romagnesi, profilant de tout cela, sort de Bâle, et va joindre son ami.

Cette pièce est bien écrite, et la musique fait honneur au C. Plantade. L'ouverture rappelle les airs champêtres des pâtres de la Suisse ; elle a été très-applaudie.

La base César ignore le nom de l’auteur des paroles, mais connaît celui de la musique. La pièce a été représentée 15 fois du 3 septembre au 23 octobre 1799, au Théâtre Feydeau.

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