Roquelaure

Roquelaure, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Bonaffond et Chazet, 16 frimaire an 14 [7 décembre 1805].

Théâtre Montansier.

Le titre, Roquelaure, est parfois transformé en Rauquelaure.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mad. Masson, 1806 :

Roquelaure, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, par MM. Bonaffond et Chazet ; Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 16 Frimaire an 14 (7 Décembre 1805).

Courrier des spectacles, n° 3258 du 17 frimaire an 14 [8 décembre 1805], p. 2 :

Théâtre Montansier.

Rauquelaure, comédie-vaudeville jouée hier à ce Théâtre, à obtenu du succès. Les auteurs sont MM. Chazet et Bonnafous.

Courrier des spectacles, n° 3258 du 17 frimaire an 14 [8 décembre 1805], p. 2 :

[Constat initial : le Théâtre Montansier a la particularité de monter des pièces très variées, « le vaudeville aimable succède aux farces de la Foire, et l’opéra-comique au vaudeville ». Roquelaure ou Rauquelaure, le Courrier des spectacles ne sait pas choisir, est pour sa part un « vaudeville aimable ». Il met en scène une anecdote d’un gentilhomme du XVIIe siècle, que le critique juge connu de tous, Gaston Jean Baptiste de Roquelaure, l’homme le plus laid du monde, mais aussi le plus spirituel. L’intrigue se réduit à une anecdote assez maigre : censé partir en exil sur les terres d’Espagne, et tentant d’échapper à sa condamnation, il trouve refuge sur un chariot contenant de la terre provenant d’Espagne. Le critique a la gentillesse de trouver que la pièce contient « des détails agréables et des couplets bien faits » dont il nous donne ceux qu’il juge les meilleurs. A chacun d’en décider.]

Théâtre Montansier.

Rauquelaure.

Il n’est pas de théâtre qui offre un mélange plus varié que celui de Montansier ; son régime est celui des états démocratiques ; tous les rangs, toutes les professions s’y trouvent confondus et y vivent en bonne intelligence. On y voit Chaulieu entre les Cadet Roussel et les Jocrisse ; Roquelaure à côté de Vautour et de M. Jobart ; le vaudeville aimable succède aux farces de la Foire, et l’opéra-comique au vaudeville.

La pièce jouée hier formait un contraste assez frappant avec Lili-Taquinet qui la précédoit ; celle-ci est pour la multitude, l’autre peut plaire aux hommes de goût. Personne n’est plus célébré par sa laideur et ses bons mots que Roquelaure ; c’est aussi le père des rebus, des calembourgs.

Tout le monde connoît l’espièglerie qu’il fit lorsqu’il eut ordre de se retirer sur les terres d’Espagne : c’est cette plaisanterie qui fait le sujet de la nouvelle pièce. On suppose que Roquelaure, disgracié par le Roi, et obligé de s’exiler est aimé d’une demoiselle de Norval, dont la main est recherchée par le Marquis d’Ermenonville. Roquelaure qui ne veut point renoncer à son amante, prend divers déguisemens pour se soustraire à l’ordre qui l’exile. Son rival le reconnoît d’abord et l’enferme dans l’hôtel où il s’est. retiré. Roquelaure parvient à se mettre en liberté, et même à enfermer son rival. Poursuivi par des exempts, il échappe sous de nouvelles métamorphoses. Enfin, pour esquiver les ordres du Roi, il se fait placer sur un chariot chargé de terres prises en Espagne. Cette pièce offre des détails agréables et des couplets bien faits, dont plusieurs ont été redemandés. Voici ceux qui ont eu le plus de succès:

Aux champs de Mars comme à Cythère
On sait qu'un Français tour-à-tour
Avec loyauté fait la guerre,
Avec loyauté fait l’amour.
La délicatesse l’arrête,
Et dans ses plaisirs, ses travaux,
Pour lui la plus sûre conquête
Est l’estime de ses rivaux.

Epigramme à un Auteur.

Grand auteur d’un petit volume,
Vous voulez, gâtant du papier,
Le remettre encore sur l’enclume
El le reforger tout entier ;
C’est bien penser ; mais pour mieux faire
Et le reforger avant peu,
Prenez la meilleure manière,
Mettez votre volume au feu.

Au Public.

Mes amis sur ma destinée
Espéroient, trembloient tour-à-tour.
Leur peine est enfin terminée,
Mais c’est moi qui tremble à mon tour ;
Vainement mon esprit se pique
D'en sortir par quelque bon tour,
Si vous n’empêchez la critique
De me jouer un mauvais tour.

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