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Rosalie

Rosalie, comédie en un acte et en prose, de Pierre-Germain Parisau, 13 février 1790.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Rosalie

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

13 février 1790

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

M. Parisau

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome V (mai 1790), p. 329-332 :

[Le compte rendu est plus que réticent : l’auteur a tenté de « mettre au théâtre » un sujet emprunté à un roman, et qui se prêtait mal à cette transposition. Mais le compte rendu ne dit pas pourquoi...

Il en résulte que la pièce présente des défauts très répandus dans les pièces du temps, selon les critiques : « quelques longueurs dans le dialogue, peu d'action, & de l'embarras dans le dénouement », compensés par des qualités également classiques : « de l'esprit, de la sensibilité dans les détails ».]

THÉATRE DE MONSIEUR.

La comédie de Rosalie, donnée à ce spectacle, étoit un sujet difficile à mettre au théâtre ; aussi l'auteur, sans cesse obligé de gazer ses tableaux, & d'indiquer seulement ce qu'il eût fallu développer, a-t-il été obligé quelquefois d'employer un style obscur & énigmatique.

La mort a séparé Rosalie d'un homme avec lequel elle a vécu, & qui lui a fait beaucoup de bien. Elle demeure à Paris, sous le nom de madame Dorville, dans un hôtel garni qu'elle doit quitter aussi-tôt que ses affaires seront terminées avec le notaire Mondor, à qui elle a confié une partie de ses fonds. Elle lui écrit ; son hôte se charge de la lettre ; mais à peine est-il en route, qu'elle change d'avis & fait courir après cet homme qui, par méprise, garde sa lettre & lui en remet une que Valcour adresse à ce même notaire.

Valcour est jeune & malheureux : mais trop honnête pour emprunter, trop fier pour découvrir sa situation, il s'est résigné à vivre de pain & d'eau dans une chambre qu'il occupe à côté de l'appartement de Rosalie. Elle en gémit ; &, dans l'espoir de lui être utile, elle croit pouvoir ouvrir la lettre que le hasard lui présente. Elle y apprend que Valcour est le neveu de Mondor, qui n'a pas rougi de l'abandonner ; &, dans l'instant même, elle fait prier cet infortuné de lui accorder une entrevue. Il y consent. Rosalie lui avoue ce qu'elle a été, & lui offre un porte-feuille contenant dix mille écus, qu'il fera valoir, & dont il lui payera les intérêts jusqu'au jour où il pourra lui rembourser le capital. Valcour le refuse. Rosalie le glisse dans sa poche, & va profiter de son absence pour s'éloigner, lorsqu'il accourt le lui remettre. Elle est au désespoir ; mais, résolue à le servir à quelque prix que ce soit, elle veut absolument qu'il ait l'air de la choisir pour sa femme, & qu'il en vienne au point de le déclarer à son oncle qui, par orgueil, aimera mieux faire des sacrifices, que de le voir l'époux d'une courtisanne. Cette idée répugne à Valcour, mais on entend la voix de Mondor ; &, forcé de promettre, Valcour se cache dans un cabinet voisin, tandis que Rosalie va préparer son oncle à ce mariage, qui en effet lui donne beaucoup d'humeur. Valcour se montre, Rosalie fait l'éloge de sa conduite ; Mondor se repent, & lui remet trente mille francs qu'il avoit à lui. Mais point de mariage, c'est le dernier mot de Rosalie, ou plutôt son arrêt, auquel souscrivent Mondor & Valcour. Il y a quelques longueurs dans le dialogue, peu d'action, & de l'embarras dans le dénouement, mais de l'esprit, de la sensibilité dans les détails. D'ailleurs cette piece a le mérite de sortir du genre ordinaire ; &, de scène en scène, elle inspire une sorte de curiosité qui soutient l'attention du spectateur. M. Parisau en a puisé l'idée dans Sophie & Terlieu, joli roman qui a paru il y a quelques années, & dans lequel on retrouvera une partie des personnages que l'auteur a employés. Un de ceux qui a paru le mieux saisi, mais non le plus décent, est celui de Florine, qui fait tous ses efforts pour dégoûter Rosalie de ses projets de retraite, & dont la visite produit un quiproquo, fort plaisant, auprès de Valcour, qui ne connoissant ni Rosalie, ni Florine,.prend cette derniere pour celle qui lui a donné rendez-vous.

Sophie épouse dans le roman. M. Parisau a voulu donner une leçon plus forte, & le public l'a sentie.

D’après la base César, la comédie de Parisau n’a eu que 2 représentations, les 13 et 14 février 1790, sur le Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau.

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