Rubens dans sa jeunesse

Rubens dans sa jeunesse, vaudeville en un acte, par Curmer, 1er avril 1806.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Rubens dans sa jeunesse

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

1er avril 1806

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Curmer

Courrier des spectacles, n° 3544 du 2 avril 1806, p. 2 :

[Pièce de débutant, « essai bien foible », sans intérêt, « ni dans l’action, ni dans le style, ni dans les details ». L’intrigue est en effet bien convenue (lr critique ne le laisse pas ignorer : « il faut que tout amour soit contrarié », « il est dans l’ordre des choses qu’Arlequin triomphe de Gilles »), et utilise le jeune Rubens pour une très classique affaire de rivalité amoureuse dans laquelle le futur grand peintre triomphe par sa prévenance et sa générosité. Rien de neuf dans dans cette histoire, des couplets peu saillants (même le critique ne se renouvelle guère !), juste, pour sauver la pièce « de la justesse dans les idées et de la pureté dans le style ». Un interprète cité, Mademoiselle Desmares, qui joue « avec beaucoup de grâce et d’intelligence », en grands progrès, mais qui doit soigner sa prononciation, car elle prononce comme longues des syllabes brèves. Des fautes dont il faut se corriger sur un théâtre parisien (on pourrait les accepter sur une scène de province ?).]

Théâtre du Vaudeville.

Rubens dans sa jeunesse.

Cette pièce- est l’essai d’un jeune homme, mais c’est un essai bien foible, qui ne présente d’intérêt ni dans l’action, ni dans le style, ni dans les details.

Rubens quitte la maison de son père, se déguise sous le nom de Charles, entre chez un peintre célèbre nommé Frédéric, et devient amoureux d’une jolie nièce qui ne manque pas de répondre à ses feux. Comme , on imagine bien qu’il se trouve là un autre amant bien sot, bien haï de la jeune personne, et que néanmoins on veut lui faire épouser. C’est Colombine placée entre Gilles et Arlequin. Mais il est dans l’ordre des choses qu’Arlequin triomphe de Gilles ; aussi Charles redouble-t-il de soins auprès de l’oncle et d’assiduités auprès de la nièce. Il se fait remarquer par la perfection de ses ouvrages et la délicatesse de ses procédés. Son père arrive, reconnoît le mérite de Frédéric, et lui fait obtenir une pension de six mille francs.

D’un autre côté, on met à l’épreuve la générosité du rival. On suppose que Frédéric a éprouvé une banqueroute, et qu’il est ruiné. L’amoureux et ses parens se hâtent de se retirer. Charles au contraire n’en devient que plus tendre, et obtient la main de sa maîtresse.

Il n’y a rien de neuf dans tous ces incidens. Les couplets sont peu saillans ; mais on remarque de la justesse dans les idées et de la pureté dans le style.

Mlle. Desmares chargée du rôle de la Nièce, l’a joué avec beaucoup de grâce et d’intelligence. Cette jeune et aimable actrice fait des progrès très-sensibles ; elle chante avec un goût et une justesse rares, et mérite la faveur que le public se plaît à lui accorder. Il faut seulement l’engager à réformer quelques défauts de prosodie. Elle transforme quelquefois des syllabes brèves en syllabes longues ; elle prononce maudèle pour modèle, et leu pour le, etc. Ce sont de légères fautes qu’il est facile d’éviter, et qu’on ne doit point commettre sur un théâtre de la capitale.

L’auteur de la pièce nouvelle a été demandé après la représentation ; il se nomme M. Curmer.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 11e année, 1806, tome III, p. 202-203 :

[Une assez belle exécution d’une pièce jugée sans valeur. Et le fait que ce soit un premier essai dramatique ne change rien.]

Théâtre du Vaudeville.

Rubens dans sa jeunesse.

Certes, Rubens ne vieillira pas au théâtre. Ce n'est qu'un avorton conçu sans règles et sans goût. Pour ne point parler au figuré, on a vu que cette pièce étoit l'ouvrage d'un homme qui n'avoit nulle connoissance de la scène. Elle s'est traînée froidement jusqu'à la fin, et on est venu annoncer que c'étoit le premier ouvrage de son auteur. S'il étoit jeune, on pourroit concevoir de son essai quelques espérances ; mais c'est, dit-on, un homme de 4o ans. Il a attendu un peu tard pour débuter par un vaudeville.

L’Opinion du parterre, ou Revue des théâtres, troisième année, février 1806, p. 219 :

1er Avril.

Première représentation de P. P. Rubens dans sa jeunesse, en un acte. Curmer. Essai peu satisfaisant d’un auteur jusqu’alors inconnu.

[Curmer ? s’agit-il le père de Léon Curmer, le célèbre libraire et éditeur ?]

Un survol rapide de la Gazette nationale, ou Moniteur universel, volume 21 (janvier à juin 1806), permet de repérer l'annonce d'une représentation les 5 avril, 10 avril et 24 avril. Pas de programme des théâtres le 1er avril (mais le Courrier des spectacles comble la lacune et permet d'ajouter des représentations au 3, au 6 avril. Au total, en avril, 6 représentations sûres. Et pas de représentation repérée après avril.

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