La Sifflomanie

La Sifflomanie. folie-vaudeville en un acte, en prose, d'André-Joseph Grétry neveu et Décour [Eugène-Hyacinthe Lafillard], mêlée de vaudevilles, 29 vendémiaire an 12 [22 octobre 1803].

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Titre :

Sifflomanie (la)

Genre

folie-vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose (avec couplets en vers)

Musique :

vaudeville

Date de création :

29 vendémiaire an 12 [22 octobre 1803]

Théâtre :

Théâtre de la Porte Saint Martin

Auteur(s) des paroles :

André-Joseph Grétry neveu, Décour [Eugène-Hyacinthe Laffillard]

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Allut et Barba, an XII (1803) :

La Sifflomanie, folie-vaudeville en un acte et en prose, par MM. Grétry neveu, et Décour ; Représentée, pour la première fois, sur le théâtre d ela Porte Saint-Martin, le 29 vendémiaire an 12.

Le texte de la pièce est précédé d'un avertissement :

AVERTISSEMENT.

Un instant de gaîté nous inspira cette bagatelle et nous donna le courage de l'exposer au grand jour ; son titre seul était une provocation, un appel sans réplique ; aussi ce n'est qu'en fatiguant le public par nos sifflets, que nous imposâmes silence aux siens. Nous avions tout prévu : avant la pièce, on lui avait chanté les deux couplets suivans :

Air du vaudeville de l'Opéra-Comique,

Il faut bien varier un peu,
Car on fuit la monotonie;
Pour vous plaire on met tout en jeu.
De nos acteurs ce fut l'envie.
Siffler en scène effrontément,
Quelle entreprise originale !
Ne doit-on pas craindre pourtant,
        Les échos de la salle.

Ce soir, aux sifflets des acteurs,
Si le public, sévère et sage,
Joint le sifflet que nos auteurs
Redoutent pour ce faible ouvrage ;
Alors ils auront un moyen
Pour être satisfaits encore,
Ils pourront dire : on ne perd rien,
        La salle est bien sonore.

Courrier des spectacles, n° 2422 du 30 vendémiaire an 12 [23 octobre 1803], p. 3 :

[Les auteurs ont joué avec le feu : mettre en scène un maniaque du sifflet, c’est d’après le critique inciter le parterre à faire de même, et ils ont eu droit à un beau concert. L’intrigue est une de ces histoires de mariage avec un poète, « peureux de province », qui a peur des sifflets de son présumé futur beau-père, et qu'un Gascon ridicule terrorise au point de le faire renoncer au mariage. Impossible de comprendre le dénouement, dit le critique : on ne sait pas comment tout cela s’achève. Les auteurs ont pourtant été demandés, alors que la pièce ne contient qu’« une scène passable » et « un ou deux couplets » pour lequel le critique ne donne aucun qualificatif. Mais il trouve que c’est bien trop peu pour une heure de spectacle.]

Théâtre de la Forte Saint-Martin.

Première Représentation de la Siflomanie.

L’auteur de ce vaudeville a parfaitement atteint son but. Il y prêche le sifflet, et le parterre parut hier rempli de prosélytes qui en adoptèrent l’usage même contre lui. Il y avoit peut être un peu d’ingratitude ; mais loin de s’en fâcher, il est venu après la pièce recueillir le fruit de ses leçons, et un concert aigu lui a prouvé qu’on savait en profiter.

M. Sifllotin, poëte sifflé, et content de l’avoir été, attend de Pomponne un auteur qui doit être son gendre. Il a toujours un sifflet à sa boutonnière et rien ne se fait chez lui qu’au bruit de cet instrument. Son gendre arrive : c’est un peureux de province, qu’un Gascon, faux brave, forcé de renoncer à la main de sa prétendue, en le menaçant de lui couper les oreilles. Nous ne parlons pas du dénouement ; nous n’y avons rien compris. Cet ouvrage sans les sifflets auroit fait bâiller ; mais à la fin on a pris le parti de rire. On a demandé les auteurs : ce sont MM. Grétry neveu, et Decour ; il n’y a qu’une scène passable et un ou deux couplets dans toute la Sifflomanie. C’est trop peu pour une pièce qui dure une grande heure !

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