Le Siège de Thionville

Le Siège de Thionville, drame lyrique, en deux actes, paroles de Saulnier et de Dutilh, musique de Louis Jadin. 14 juin 1793.

Opéra national

Titre :

Siège de Thionville (le)

Genre

drame lyrique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

vers

Musique :

oui (récitatifs en musique)

Date de création :

14 jin 1793

Théâtre :

Opéra national

Auteur(s) des paroles :

Dutilh, Saulnier

Compositeur(s) :

Louis Jadin

Almanach des Muses 1794

Du spectacle ; musique qui confirme l'idée qu'on avoit déjà du talent du citoyen Jadin.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Maradan :

Le Siège de Thionville, drame lyrique en deux actes. Paroles des Citoyens Saulnier et Dutilh/Musique du Citoyen L. Jadin. Représenté, pour la première fois, le 14 Juin 1793, l'au deuxième de la République.

Le texte de la pièce est précédé d'une préface :

[Elle fait l'éloge du patriotisme des Thionvillois, et explique le retard dans la représentation de la pièce attendue depuis plusieurs mois.]

PRÉFACE.

Le courage et le patriotisme de la Garnison et des Habitans de Thionville, ont acquis des droits à notre reconnaissance, et méritent les plus grands éloges. Nous ne devons pas oublier que cette ville a donné, la première, l'exemple important d'une résistance vigoureuse, et qu'au milieu des trahisons multipliées, qui semblaient devoir amener une défection générale, elle a repoussé loin de ses murs, des troupes nombreuses, qui passaient pour invincibles. Cette pièce, dans laquelle on a essayé de retracer quelques faits de ce Siége mémorable, était déjà reçue dès le commencement du mois de nov. 1792. Les Députés de la Mozelle et ceux de quelques autres Départemens, s'intéressèrent vivement à cet Ouvrage, et écrivirent aux Administrateurs de l'Opéra, pour les engager à le donner le plus tôt possible. Nous n'approfondirons pas les motifs qui en ont retardé la représentation. Nous observerons seulement en faveur du Musicien , que d'abord on était convenu que le récitatif de cet Opéra serait parlé ; on exigea ensuite, à Pâques, qu'il fût mis en musique ; ce travail, un peu précipité, fut fini en 5 jours. Nous n'avons pas la présomption de croire que nos talens soient parvenus à la hauteur du sujet, mais nous sommes fortement persuadés que, dans une République, le plus sûr moyen d'entretenir et de conserver ce feu sacré qui épurait les actions des Scévola, des Fabricius et des Aristide, c'est de présenter souvent sur la scène ces vertus mâles et républicaines, qui contrastent victorieusement avec ces timides et fantastiques vertus des monarchies.

Journal encyclopédique, tome 75 (janvier-juin 1793) (Slatkine Reprints, 1967), p. 538, Journal encyclopédique ou universel, année 1793, tome IV, trente mai, n° XV, p. 395-396 :

[Compte rendu surtout consacré à raconter l’intrigue de la pièce, centrée sur le patriotisme des combattants de Thionville. Le premier acte est accusé de froideur en raison de sa longueur excessive (il faudra le raccourcir). Eloge de la musique de Jadin comme des acteurs.]

THÉATRE DE L'ACADÉMIE DE MUSIQUE.

Le Siege de Thionville, drame lyrique en deux actes, paroles de Mrs. Saulnier & Dutilh, musique de M. Jadin.

Le courage & le patriotisme de la garnison & des habitans de Thionville, ont sans doute acquis des droits à la reconnoissance des François, & méritent les plus grands éloges. Ils ne doivent pas oublier que cette ville a donné, la premiere, l'exemple important d'une résistance vigoureuse, & qu'au milieu des trahisons multipliées, qui sembloient devoir amener une défection générale, elle a repoussé loin de ses murs des troupes nombreuses qui passent pour invincibles. C'est le désir de retracer aux yeux quelques faits de ce siege mémorable, qui a engagé Mrs. Saulnier & Dutilh à mettre au théatre le Siege de Thionville, drame lyrique en deux actes, qu'on a représenté avec succès. Ces sortes de spectacles sont intéressans, en ce qu'ils font admirer le courage & la valeur, & qu'ils enflamment du noble désir d'imiter leurs actions héroïques. Le premier acte est consacré aux préparatifs des habitans pour repousser l'ennemi, qui se prépare à foudroyer leurs remparts. Le second acte offre plusieurs actions, dans lesquelles le fils du général Wimpsen est fait prisonnier par l'ennemi : ce jeune homme se sacrifie pour sa patrie. L'acte est terminé par un spectacle imposant, & par un tableau touchant ; &, en général, l'ouvrage est mis avec ce soin, cette pompe qui caractérisent ce théatre. Le premier acte de ce drame lyrique est un peu trop long, & par conséquent froid vers la fin. Nous croyons que les auteurs seront obligés d'en retrancher quelques traits de dialogue pour lui donner plus de rapidité. La musique, qui est de M. Jadin, offre beaucoup de chaleur & de verve. Plusieurs morceaux de ce jeune compositeur, qui fait des progrès rapides, ont été applaudis avec enthousiasme, tels que l'air : Tout mon sang est à la patrie, & l'invocation à la liberté : Divinité des François adorée ; le serment, &c. &c. Les principaux rôles de cette piece font très-bien joués par Mrs. Cheron, Chardiny, Renaud, Adrien, Leroux, &c. &c.

Journal de Paris National, n° 254 du 11 septembre 1793, p. 1022 :

[Le récit instructif d'un accident  : sur le danger de la représentation, sur l'héroïsme du machiniste, qui veut que la représentation ne soit pas troublée, sur la solidarité des acteurs avec leur collègue, sur l'absence de prise en charge du risque par la société.]

VARIÉTÉ.

Dimanche dernier on a donné sur le théâtre de l'Opéra, le Siége de Thionville. Un des Ouvriers attachés au spectacle, préposé au service du siége, a été grièvement blessé par un canon, à l'amorce duquel le feu a pris par accident. Il a trois doigts de main entièrement détruits, 1’un d’eux est absolument détaché. Ce malheureux, pour ne point troubler le spectacle, & ne point nuire à la jouissance des spectateurs, a eu le courage de retenir ses cris & de fuir dans les coulisses. Les acteurs, touchés d'un événement aussi fâcheux, ont cherché à lui procurer au moins quelques recours pécuniaires. Ils ont fait entre eux une collecte qui a pu satisfaire aux premiers besoins.

D'après la base César, les auteurs sont Dutilh et Guillaume Saulnier, le compositeur Louis-Emmanuel Jadin. La pièce a été jouée 27 fois à l'Opéra du 14 juin 1793 au 30 juin 1794 (19 fois en 1793, 8 fois en 1794).

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