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Le Suicide de Falaise

Le Suicide de Falaise, comédie en un acte et en prose, de Martainville,19 brumaire an 12 [11 novembre 1803].

Théâtre Montansier

Titre :

Suicide de Falaise (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

19 brumaire an 12 (11 novembre 1803)

Théâtre :

Théâtre Montansier

Auteur(s) des paroles :

Martainville

Almanach des Muses 1805

Dans l’Almanach des Muses, le titre de la pièce devient Le Suicide à Falaise.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an xii (1803) :

Le Suicide de Falaise, comédie en un acte, en prose, Par A. Martainville, Représenté sur le théâtre de Montansier-Variétés, le premier frimaire au xii.

La date donnée par la brochure (qui correspond au 23 novembre 1803) n’est pas la bonne...

Courrier des spectacles, n° 2442 du 20 brumaire an 12 [12 novembre 1803], p. 3 :

[Le titre de la pièce avait trompé les spectateurs : pas de suicide dans le spectacle, le héros « se tue pour rire ». L’intrigue repose bien sûr sur une intrigue matrimoniale : le fiancé de Rose, venu pour l'épouser, est trompé par celui qu’elle aime et son ami, qui lui font croire qu’elle a eu « des liaisons avec un jeune homme » : il annonce sa propre mort à son futur beau-père qui déchire le dédit qu’il avait signé avec lui, et c’est l’amant aimé qui épouse Rose, mais avec une dot réduite. Quand tout s’éclaire, le héros n’a plus qu’à retourner à Falaise. L’auteur subit à la fin de l’article une double volée de reproches. D’abord, le critique souligne l’excellence de sa mémoire et la mise à contribution d’une série de pièces, « tant pour les scenes que pour le style ». Et puis, si la pièce doit beaucoup aux interprètes, elle abuse des calembours et jeux de mots, que le critique juge plus à leur place dans des recueils, « qui sur la boutique des libraires frappent d’abord les yeux, et à la honte du goût actuel, cachent les chef-d’œuvres de notre littérature ». Les critiques sérieux n’aiment guère calembours et autre fantaisies verbales, moins en tout cas que le public...]

Théâtre Montansier.

Premiere Représentation du Suicide de Falaise.

Les amateurs de tragédies, de drames et d’aventures romanesques, étoient hier venus en foule voir à ce théâtre un suicide. Mais ils ont été bien attrapés. Ce suicide n’étoit, en style Montansier, que pour la frime. Bref, le héros de Falaise se tue pour rire, au grand contentement des amis du genre. M. Gobemouche est sur le point de marier Rose sa fille à M. Nicodème-Jobart de Falaise, et le prétendu doit arriver dans le jour. Craquignac, gascon qui demeure dans l’hôtel garni, avec Armand, un de ses amis, aimé de Mademoiselle Gobemouche, entreprend de faire échouer les projets de mariage ; et comme il connoît Jobart, il guette sou arrivée, et lui fait croire qu’on ne veut lui faire épouser la demoiselle que parce qu’elle a eu des liaisons avec un jeune homme qui l’a laissée dans une situation peu honorable, et pour elle et pour sa famille. Jobart n’a rien de plus pressé que de renoncer à cette union ; et par le conseil du gascon, il vu se revêtir d’un habit de deuil. Dans cet accoutrement, il se présente au beau père, à qui il annonce qu’il est mort. Gobemouche, désespéré de ce contre-tems, déchire le dédit qui le lie à Jobart, et se croit très-heureux de donner sa fille à Armand, qui au lieu d’une dot de 30,000 francs que Rose devoit avoir, se contente d’une de quinze.

L’arrivée d’un oncle de Jobart acheve de tout éclaircir, et cet oncle et le neveu retournent à Falaise, trompés, bernés, et dupes de leur crédulité.

L’auteur, le cit. Martinville, a dans cette bluette, prouvé qu’il avoit trop de mémoire ; car il a mis à contribution Pourceaugnac, les Fourberies de Scapin, Picaros et Diego, etc., tant pour les scenes que pour le style. Du reste, son ouvrage a réussi, grâce au jeu de Bosquier-Gavaudan, de Tiercelin et de Brunet, grâce aussi à plusieurs calembourgs, jeux de mots, etc., qui désarment le censeur le plus sévère, mais qui trouveroient beaucoup mieux leur place dans le Brunetia, Tiercelina, et les mille et un Ana, qui sur la boutique des libraires frappent d’abord les yeux, et à la honte du goût actuel, cachent les chef-d’œuvres de notre littérature.

F. J. B. V. G ***.          

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