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Le Suisse de Châteauvieux, ou l’Homme villageois

Le Suisse de Châteauvieux, ou l’Homme villageois, fait historique en 2 actes, en prose, de Dorvigny, 5 décembre 1791.

Théâtre de Molière.

La pièce de Dorvigny (que la base César transforme en les Suisses de Châteauvieuxrevient sur les événements de Nancy et l’acte héroïque de Desilles, mais cette fois, ce n’est plus Desilles qui est mis en avant, mais les Suisses du régiment de Châteauvieux. André Tissier évoque dans Les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1, p. 46 la représentation du 25 février 1792 au Théâtre de Molière donnée au bénéfice des 40 soldats suisses encore enfermés à Brest après la révolte de Nancy.

La base César donne une longue liste de représentations, qui commence au 5 décembre 1791 

  • 14 représentations au Théâtre de Molière (en moins d’un mois !) 

  • 43 représentations en 1792, jusqu’au 26 mai ; toutes ont lieu au Théâtre de Molière, sauf 5 qui ont lieu au Théâtre des Variétés Amusantes, Comiques et Lyriques.

On a donc 57 représentations en à peine 6 mois.

Le Théâtre Molière s'est empressé de donner une suite à cette pièce à succès, le Mariage de Rosette, dont le Mercure universel annonce la création le 15 mars 1792 : « la première rep. de la Suite du Suisse de Château-Vieux, ou le Mariage de Rosette, comédie à spectacle en 2 actes, mêlée de chants et de danse ».

Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 343 du vendredi 9 décembre, p. 1433 :

[La pièce repose sur un fait divers publié sans la Chronique de Paris, la tragique histoire des Suisses du régiment de Châteauvieux condamnés à la suite de leur révolte à Nancy. Les mutins devaient être exécutés, mais un d'entre eux a pu échapper au supplice, et la pièce raconte son aventure : son père, guidé par un ami, le retrouve chez son amie, et quand une amnistie a lieu à la suite de la signature par le roi de la constitution, il est libre et peut épouser Rosette « de l'aveu de son pere » (respect des valeurs familiales !). Le jugement porté sur la pièce est plutôt favorable : à défaut d'être une bonne pièce, elle commence par un acte qui « a fait le plus grand plaisir » (formule très courante dans les comptes rendus de pièces, et qui n'engage pas à grand chose) : rien sur l'acte 2... Un acteur efficace, jusque dans l'imitation de l'accent suisse. L'auteur a paru : c'est la preuve du succès.]

Theatre du Moliere.

Un fait rapporté dans la Chronique de Paris a fourni le sujet du Suisse de Château-Vieux, piece en deux actes et en prose, jouée sur ce théâtre avec beaucoup de succès.

Un des vingt-deux soldats suisses condamnés par un conseil de guerre après l'horrible catastrophe de Nancy, est échappé, comme par miracle, à l'exécution. Il est caché dans la chambre de Rosette, son amie, qui le nourrit de son travail. C'est ainsi qu'il a passé plusieurs mois. Son vieux pere fait quatre-vingt lieues à pied pour venir s'informer du sort de son pauvre Philippe. Un ami, un camarade de ce soldat, et qui soupçonne le lieu de sa retraite, envoie le vieillard chez la jeune ouvriere ; tremblante pour les jours de son amant, elle refuse long-tems de s'expliquer : enfin l'amnistie décrétée, au moment où le roi a signé et juré de maintenir la constitution, fait le dénoûment, Philippe est libre ; il est sauvé, et il épouse sa chere Rosette, de l'aveu de son pere.

Le premier acte surtout de cette piece a fait le plus grand plaisir. Elle est jouée avec beaucoup de soin et d'ensemble. M. Boursault, directeur de ce théâtre, a mis dans le rôle du soldat, camarade de Philippe, la franchise, le naturel, la sensibilité naïve, enfin l'accent et toutes les manieres d'un brave et bon suisse. Il a été très-applaudi. On a demandé l'auteur, M. d'Orvigny a paru.

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