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Les Sabines de Limoges

Les Sabines de Limoges ou l’Enlèvement singulier, vaudeville héroïque en un acte, imitation burlesque de l’Enlèvement des Sabines [ballet de Milon], d’Ourry et Henri Simon, 1er août 1811.

Théâtre des Variétés

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez les Marchand de Nouveautés, 1811 :

Les Sabines de Limoges, ou l'enlèvement singulier, vaudeville héroïque en un acte ; imitation burlesque de l'Enlèvement des Sabines, de Mrs Oury et Henri Simon ; Représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre des Variétés, boulevard Montmartre, le 1er août 1811.

Journal du soir, de politique et de littérature, n° 4756, VIIe année de l'Empire, samedi 3 août 1811, p. 4 :

[Le compte rendu n’est pas positif : après avoir donné un rapide résumé de l’intrigue, laissé incomplet, le jugement tombe : « rien de piquant » en dehors du rôle de travesti de Tiercelin, ce qui n’est pas neuf. Et le public a fini par se fâcher et par faire plus de bruit que la pièce. Les auteurs ont été nommés, mais le critique attend mieux de leur collaboration.]

Première représentation des Sabines de Limoges, ou l'Enlevement singulier, imitation burlesque du ballet des Sabines, en un acte en vaudeville.

Les ouvriers d'une filature de coton établie à Limoges s'ennuyent de n'avoir pas de feumes, et veulent filer à Paris pour en chercher, quand Minsulus, leur maître, les retient en leur annonçant des beautés limousines, qui viennent on ne dit pas pourquoi. Les sexes se confondent, on danse, on s'embrasse, et au moment où Minsulus tire son mouchoir, les femmes disparaissent dans les bras de leurs ravisseurs. Les pères courent après, un envoyé propose une capitulation, tout est refusé, hors les mariages, qui se font après un combat sanglant à coups de bâtons, à l'instar de celui qui a lieu entre les deux chef pour la belle Homélie, limousine très-considérable.

J'abrège les détails de cette imitation, qui n'offre rien de piquant, si ce n'est le travestissement de Tiercelin en demoiselle Homélie ; mais ce rôle est peu de chose, le peu qu'il est n'est pas plaisant, et il est advenu que le public, transi sous une pluie de quolibets, de jeux de mots et de vieux calembourgs, a mis sa responsabilité à couvert en sifflant de toute sa force ; un des instrumens aigus, plus exercé que les autres, a constamment accompagné tous les couplets de la fin, ce qui a beaucoup plus amusé que le reste.Je ne dis pas pour cela que la pièce soit tombée, je ne suis que l'historien de cette pauvre soirée, eten cette qualité je dois rapporter les noms de MM. Ourry et Henri Simon, qui ont été désignés comme auteurs ; pourquoi ne puis-je pas donner sur leur ouvrage un rapport plus conforme à mes secrets desirs de ne leur en voir produire que de bons, tels qu'ils sont capables de les aire s'ils veulent attendre et travailler ?

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811, tome IV, p. 398-399 :

[Après le résumé de l’intrigue, un jugement bref et sévère : pas assez d’incidents comiques, pas assez de gaîté, des couplets plats, des jeux de mots tirés par les cheveux. Les travestissements de Brunet et de Tiercelin n’ont pas suffi : la fin de la pièce « a été assez vivement sifflée ». Les auteurs sont cités, sans aucun commentaire.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Les Sabines de Limoges, ou l'Enlèvement singulier, imitation burlesque de l'Enlèvement des Sabines, jouée le premier août.

La scène se passe dans une filature établie sur les hauteurs de Limoges, et dirigée par Minsulus, qui a fait venir des ouvriers du fond de la Lorraine, Depuis qu'ils y sont, aucune femme ne partage leur solitude et leurs ennuis. A l'exemple d'un fameux Romain, Calinus, l'ami de Minsulus, a visité les environs, et en ramène des femmes qu'il a attirées à sa suite sous prétexte d'un bal, mais avec l'intention de les retenir. Au milieu de la fête, et pendant la walse, on les enlève : deux d'entre elles parviennent à arrêter l'audace des Lorrains ; l'une est Homélie, la fille du pâtissier Taquinus, et l'autre est sa compagne. Elles sont si fortes et si robustes qu'au lieu de se laisser enlever, ce sont elles qui enlèvent leurs ravisseurs. Cette scène, qui auroit pu être très-piquante, n'a point produit d'effet. On y discourt trop, on n'y agit pas assez. Brûlant de se venger d'une pareille trahison, Taquinus et ses camarades combattent les ouvriers, mais ils sont rossés. Cependant ils ne se tiennent pas pour être battus, et reviennent à la charge ; Minsulus et Taquinus ont entre eux un combat singulier. Homélie, cette imposante Limousine qui s'est montrée si difficile à enlever, sépare ces redoutables champions ; les autres femmes accourent et forment tableau. La paix se conclut ; et Homélie, trouvant que celui qui a battu son père est digne d'elle, finit par épouser Minsulus.

L'idée de cette parodie n'est pas neuve ; il auroit fallu qu'elle fût plus riche en incidens comiques, et surtout en gaieté. Des couplets qui sont peu saillans, les jeux de mots trop forcés, et la charge de Brunet métamorphosé en Romulus, et de Tiercelin en Hersilie, ont fait supporter un moment cette pièce, qui a été assez vivement sifflée.

Les auteurs sont MM. OURRY et Henri SIMON.

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