Scipion consul

Scipion consul, drame héroïque en 1 acte, par A. V. Arnault, fructidor an 12 [août 1804]

Prytanée de Saint-Cyr.

Date fournie par L.-Henry Lecomte, Napoléon et l'Empire racontés par le théâtre (Paris, 1900), p. 109. La pièce, écrite au moment où est projetée l’invasion de l’Angleterre. Elle a été reçue au Théâtre Français, mais n’y a pas été jouée (l’invasion a été remise sine die), et elle a été jouée par les élèves du Prytanée de Saint-Cyr

Dans La Renaissance littéraire et artistique, 1872-1873, 2e année, n° 47 (28 décembre 1873) p. 374-376, un article de Georges Lequenne fait l'examen du contenu des Etrennes d'Apollon de 1805, dans lesquelles figure (p. 70-83) la scène 3 de Scipion consul d'Arnault, que l'auteur de l'article qualifie de « drame (?) en un acte ».

Avant de revenir à Scipion consul, l'auteur de l'article commence par juger épopée et tragédie du début du siècle :

Ai-je besoin de le constater ? Épopées et tragédies ne sont à présent guère lisibles, et j'aime à croire qu'elles ne le furent jamais. C'est pavé de bonnes intentions, mais tellement marqué au coin de l'époque,que les intentions s'évanouissent en fumée vaine, et qu'il ne demeure qu'une chose... le pavé. – De Lisle et Luce de Lancival (La Harpe a vécu), tels sont les types caractéristiques de cette solennelle littérature mort-née. On n'est franchement ni plus momie, ni plus fouille de Pompéi, exclame la jeune France, dans cette étincelante tirade où l'on houspille – vous souvenez-vous ? – ces grands dégingandés d'alexandrins qui, toujours deux à deux, trébuchent, bras dessus, bras dessous, ainsi que des invalides revenant de la guinguette. – Débauche d'hémistiches goutteux, voilà bien l'impression.

Ravir des épaves possibles à ce naufrage... Apparent rari nantes ! Mais essayons pourtant.

[...]

A peine, dans tout le Scipion consul, deux distiques ; l'un heureusement meilleur d'idée que de forme :

Paul-Emile.

Les lois au bien public ont cédé quelquefois.

Caton.

Toujours le bien public est d'obéir aux lois.

L'autre, acceptable malgré sa rime défectueuse :

Mille fois Fabius, sans l'avoir combattu (Annibal),
Sut l'empêcher de vaincre. Et c'est l'avoir vaincu.

Ce drame (?), du reste, est sans action aucune. Une délibération du sénat. Il faut anéantir, mais comment ? ce peule carthaginois,

Qui d'un vil intérêt prenant toujours la loi,
Avare également, soit qu'il brave ou qu'il flatte,
Fait la paix en marchand et la guerre en pirate.

L.-Henry Lecomte, Napoléon et l'Empire racontés par le théâtre (Paris, 1900), p. 109-110 :

Prytanée de Saint-Cyr, fructidor an XII (août 1804) : Scipion consul, drame héroïque en 1 acte, par A. V. Arnault.

Abandonnant à l'improviste les rives du Tage, Scipion rentre à Rome le jour même où le peuple élit un nouveau consul. Il revient avec le projet arrêté de ruiner les Carthaginois, en portant la guerre à Carthage même. Le Sénat adopte ce plan avec enthousiasme, et, pour enlever aux rivaux de Scipion tout sujet de récrimination,décide de confier le commandement de la grande entreprise à celui que le peuple choisira pour consul. C'est Scipion que les suffrages désignent, et c'est à lui que le Sénat remet le soin de venger Rome en enlevant à sa rivale l'empire des mers.

Ecrit à l'occasion de la descente projetée en Angleterre et reçu au Théâtre-Français, ce drame ne put y être joué, les événements ayant marché plus vite que la plume de l'auteur. On le recueillit, sur la demande d'un ministre, au Prytanée, dont les élèves le jouèrent avec talent, en faisant ressortir les allusions que le poète n'avait pas ménagées.

Ajouter un commentaire

Anti-spam