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Les Tentations, ou Tous les diables

Les Tentations, ou tous les Diables, pantomime allégorique en trois actes, précédée du Conseil de Lucifer, prologue en un acte et en vers, de J. G. A. Cuvelier de Trie, 27 frimaire an 5 [17 décembre 1796].

Palais des Variétés – Théâtre de la Cité.

La brochure ne donne pas d’information sur le compositeur de la musique indispensable à la pantomime, pas plus qu’elle n’indique de chorégraphe, alors que la liste des personnages contient plusieurs fois la mention de danseurs ou de danseuses.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an cinquième de la République :

Les Tentations, ou tous les Diables, pantomime allégorique, en trois actes, précédée du Conseil de Lucifer, prologue en un acte et en vers. Représentée pour la première fois, le 27 frimaire, an V, sur le théâtre de la Cité-Variétés. Par J. G. A. Cuvelier.

Paris pendant l’année 1796, de M. Peltier, volume X, 1796, p. p. 534, dans la revue des théâtres de Paris :

Le Théâtre de la Cité-Variétés, ci-devant le Théâtre d'Henry IV, vis-à-vis l'ancien Palais de Justice. C'est à ce théâtre que l'on donne l'Intérieur des Comités révolutionnaires. On y a donné le 13 de ce mois une superbe pantomime en 3 actes, appellée les Tentations, ou Tous les Diables, avec un prologue nommé le Conseil de Lucifer.

L.-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris, le Théâtre de la Cité, 1792-1807 (1910), p. 127-129 :

[Pour l’essentiel, le résumé de l’intrigue (qui rappelle vaguement une tentation de Saint Antoine), suivi du constat du succès et d’un rapide jugement. Rien sur la musique, sinon qu’il y a à la fin « une musique très douce », rien non plus sur les ballets.]

27 frimaire (17 décembre) : Les Tentations, ou Tous les diables, pantomime allégorique en 3 actes, précédée du Conseil de Lucifer, prologue en 1 acte, en vers, par J.-G.-A. Cuvelier.

Tristan

CC.

Laffite.

Lucifer

 

Tautin.

L'Amour

 

Déjazet.

La Paresse, Moine blanc.,

 

Renaud.

L'Orgueil

 

Bellague (début).

L'Envie

 

Godgy.

La Colère, Un portefaix

 

Saint-Martin (début).

La Luxure

 

Doucet.

La Gourmandise. Moine blanc.

 

Audille {début).

L'Avarice

 

Ahn {début).

Un portefaix

 

Dominique {début).

Agnès

Cnes

Julie Pariset.

La Vertu

 

Tiglin (début).

La Volupté

 

Brûlé.

Une jeune fille

 

Coulon (début).

Furieux de ce que Tristan, hermite de !a Thébaîde, méprise sa puissance, Lucifer assemble son conseil et décide avec lui d'envoyer les sept péchés capitaux, ainsi que les passions, à l'attaque de l'homme vertueux ; un sceptre de fer sera la récompense du vainqueur. Instruite de ce noir projet, la Vertu pose sur la tête de l'hermite assoupi une couronne de roses blanches qui le défendra contre ses ennemis. La paysanne Agnès commence la série des épreuves ; elle aime Tristan qui, lui, n'estime que la Vertu. La Gourmandise et l'Ivrognerie tentent aussi l'hermite par l'appât d'une table luxueuse ; l'hermite les chasse en se parant de sa couronne. Un instant séduit par la Volupté, Tristan laisse à temps choir la coupe que lui présentaient des nymphes. Mais, son hermitage ayant été détruit par les démons, il se laisse aller à suivre deux moines qui l'invitent à se reposer dans un couvent proche. Ledit couvent est habité par des hommes gourmands et libertins : l'un d'eux s'empare de la couronne que Tristan, par inadvertance, laisse tomber et, quand l'hermite veut sortir du monastère qui le scandalise, les moines, se changeant en diables, l'engloutissent avec eux sous des monts volcaniques. Arrivé en enfer, Tristan cherche à s'enfuir : on le torture et il va succomber lorsqu'un être inconnu s'avance vers lui : c'est la Vertu qui, sous un déguisement, vient au secours de son fidèle. Les démons, conduits par Lucifer lui-même, cherchent vainement à retenir l'hermite, la Vertu triomphante s'enlève avec lui en perçant la voûte infernale. Revenu dans sa Thébaïde, Tristan y retrouve Agnès, plus éprise que jamais, et vers qui l'entraîne un sentiment auquel la Vertu l'engage à ne pas résister. L'hermite comprend qu'il offenserait le Créateur en renonçant à la plus belle moitié de la création et met un baiser sur la main d'Agnès endormie, qui se réveille pour se jeter dans ses bras. Lucifer saisit l'occasion pour tenter une dernière fois Tristan par l'Ambition. Il fait s'élever un palais magnifique et offre aux amants sceptre et couronne ; Agnès accepterait volontiers, mais Tristan, soupçonnant un piège, brise les attributs royaux. Déçu, Lucifer veut se saisir du moine, mais une pluie de feu les sépare. Au son d'une musique très douce, la Vertu descend alors d'une gloire, félicite Tristan d'être guéri de l’égoïsme, et unit les amants dans le temple de la Nature.

Ce mélodrame pseudo-philosophique dut à sa très belle mise en scène un réel succès ; on ne l’imprima cependant qu'à la reprise faite en juillet 1798 et que nous enregistrerons.

La base César donne une longue liste de représentations  créée le 17 décembre 1796, la pièce a été jouée 8 fois en 1796, 45 fois en 1797, 5 fois en 1798, 26 fois en 1799, soit 84 fois de fin 1796 à fin 1799.

Sur cette pièce, on peut se reporter à Vincenzo De Santis, « Les divertissements des Diables, le « Pandémonium » de Lemercier et les enfers burlesques dans le théâtre au début du XIXe siècle », les Lieux de l’Enfer dans les lettres françaises, Milan, 2014, 142-143.

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