L’Union de Mars et de Flore

L’Union de Mars et de Floretableaux allégoriques à grand spectacle d’Augustin Hapdé, musique d'Alexandre Piccini et de Darondeau, divertissement de Camus, précédé d’un prologue en prose, mêlé de couplets, de Brazier et Théodore [Maillard], 1er avril 1810.

Théâtre des Jeux gymniques (salle de la Porte Saint-Martin).

Hapdé est l’auteur de la pantomime, et Brazier et Théodore sont les auteurs du prologue.

D’après le Catalogue général de la BNF, Théodore est ici le pseudonyme de Théodore Nézel (mais il a 11 ans en 1810, ce qui rend peu probable cette attribution). Louis-Henry Lecomte (voir ci-dessous) propose le nom de Théodore Maillard.

Titre :

L’Union de Mars et de Flore

Genre

pantomime à grand spectacle

Musique :

oui

Date de création :

1er avril 1810

Théâtre :

Théâtre des Jeux Gymniques (salle de la Porte Saint-Martin

Auteur(s) du livret :

Augustin Hapdé

Compositeur(s) :

Alexandre Piccini et Darondeau

Auteur du divertissement :

Camus

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, de l’Imprimerie de F. Breton, 1810 :

L’Union de Mars et de Flore ou les Bosquets de lauriers, tableaux allégoriques à grand spectacle ; représentés pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Salle des Jeux Gymniques, (ci-devant de la Porte Saint-Martin) le 1er avril, (Spectacle Gratis) à l’occasion de l’alliance de S.. l’Empereur et Roi, avec l’Archiduchesse d’Autriche, Marie-Louise. Par Augustin Hapdé, Auteur du Passage du Petit St.-Bernard, du Pont d’Arcole, Mise en Scène par l’Auteur ; Musique d’Alexandre Piccini, attaché à la Chapelle de l’Empereur et Roi, et de Darondeau. Divertissement de M. Camus.

Pour le prologue, à Paris, chez Barba, 1810 :

Prologue de l’Union de Mars et de Flore, en prose, mêlé de couplets . par MM. Brazier et Théodore. Suivi de l’Union de Mars et de Flore, ou les Bosquets de lauriers, tableaux allégoriques à grand spectacle.

Titre :

Prologue de l’Union de Mars et de Flore

Genre

prologue mêlé de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

1er avril 1810

Théâtre :

Théâtre des Jeux Gymniques (salle de la Porte Saint-Martin

Auteur(s) des paroles :

Brazier et Théodore

Journal de l’Empire, 12 avril 1810, p. 3-4 :

[Compte rendu qui parle finalement peu de la pièce, mais qui parle beaucoup des circonstances de sa création, au moment du mariage entre Napoléon et Marie-Louise. Bonne interprétation, acteurs (et surtout actrices) d’une fraîcheur agréable, et une ressemblance troublante, comme si Napoléon jouait son propre rôle. Le mystérieux grand homme de la fin, c’est d’ailleurs peut-être bien lui. En ces heureux temps, politique et théâtre ont des liens étroits.]

SALLE DES JEUX GYMNIQUES.

L'Union de Mars et de Flore, ou les Bosquets de lauriers, tableaux allégoriques.

Le succès de cette ingénieuse composition fixera sans doute l'attention du public sur ce théâtre naissant et affermira son existence : l'exécution de ces nouveaux tableaux est d'une perfection qu'on n'avoit pas lieu d'attendre ; la beauté des decorations, la fraîcheur et la richesse des costumes ; la précision dans les machines, dans les évolutions, dans le jeu de la pantomime, sont au-delà de ce qu'on pouvoit desirer. Ce qui enlève tous les suffrages, c'est l'armée des petits Amours ; ce sont les marches militaires de cette légion de petits Cupidons dont l'air sérieux et décidé est très-plaisant, et dont l'exactitude et la présence d'esprit étonnent. Ces élèves font beaucoup d'honneur à M. Rhenon, leur maître. qui est parvenu, en fort peu de temps, à faire d'aussi bons acteurs d'enfans qui n'avoient pas encore la moindre teinture de l'art de la danse et qui savoient à peine se tenir sur leurs jambes. L'actrice qui joue !e rôle de Flore est fort intéressante, pleine de grace et d’intelligence ; celle qui représente la Victoire est d'une fort belle tenue : la première se nomme Adèle, et l'autre Aline. L'acteur chargé du rôle de Mars a beaucoup de noblesse : c'est le même qui, dans le Passage du Mont Saint-Bernard, a excité une si grande sensation, parce qu'on a cru découvrir dans sa personne quelques traits légers de ressemblance avec celui dont l’image est gravée dans tous les cœurs.

Ce genre de spectacle, qui consiste à présenter au public les tableaux des grands événemens, doit paroître précieux à une nation qui a tant de grands événemens à représenter. Il est utile que les spectateurs français soient avertis journellement de leur gloire, et des traits d'héroïsme qui se multiplient dans leurs fastes. Sous ce rapport, un pareil théâtre mérite des encouragemens. Il vient de donner une nouvelle preuve de son zèle en offrant au peuple, dans des représentations gratis, la fleur d'une nouveauté dispendieuse. dont l’administration devoit natnrellement se promettre un bénéfice considérable. Déjà ce spectacle a eu le bonheur d'attirer quelques regards propices ; déjà la visite qu'un grand personnage a daigne lui rendre incognito, a pour ainsi dire consacré son enceinte : la loge qui a reçu cet hôte extraordinaire, a été sur-le-champ fermée à tout profane, et désignée par une décoration particulière, comme ne devant plus servir qu'à celui qui l’a une fois honorée de sa présence.

L'Union de Mars et de Flore est précédée d'un prologue comique, semé de couplets agréables et ingénieux, qui sont fort applaudis.


Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 15e année, 1810, tome II, p. 367-368 :

THÉATRE DES JEUX GYMNIQUES.

Salle de la Porte S. Martin.

L’Union de Mars et de Flore, pantomime jouée le 25 mars.

Mars enlève les lauriers du domaine de Flore ; cette Déesse veut défendre ses propriétés ; la guerre s'allume entre eux ; l’Amour, à la tête d'un bataillon de petits Cupidons, prend parti pour Flore, et finit par réunir le Dieu de la guerre et la Déesse des fleurs.

Cette pièce est une des plus jolies que l'on ait jouée pour célébrer le mariage de LL. MM. C'est presque un ballet d'action. On y a remarqué surtout les évolutions exécutées par un régiment de petits Amours. On a aussi vivement applaudi le dernier Tableau qui est d'une grande beauté. L'auteur est M. Augustin Hapdé ; la musique est de MM. Darondeau et Piccini. Le Prologue, en vaudeville, est de MM. Brasier et Théodore.

Napoléon et Louise, ou le Mariage du Héros, tome deuxième (Paris, 1810), p. 96-100 :

L'administration des Jeux gymniques, salle de la porte Saint-Martin, a témoigné, d'une manière aussi désintéressée que marquante, à quel point elle prend part à l'allégresse générale ; elle a consacré au spectacle gratis du dimanche 1er avril, la première représentation des tableaux allégoriques à grand spectacle qu'elle n'a pu monter qu'ave, des dépenses considérables ; ces tableaux sont intitulés : L'Union de Mars et de Flore. Un prologue les précède ; il n'offre qu'une mystification que Marguerite Werner, bavaroise, fait subir à un garçon de café, nommé Carafon, qui veut l'épouser. Cette Marguerite paraît en allemande, en canonnier et en marchande de bouquets. Quelques couplets sur la circonstance servent ensuite d'introduction aux tableaux dont voici l'analyse.

Sur un lit de roses blanches, suspendu par des guirlandes de fleurs, que des nymphes balancent doucement, Flore sommeille, et Morphée répand sur elle ses pavots. Des sons belliqueux se font entendre ; Morphée craint qu'ils n'éveillent Flore ;il enveloppe de nuages le lit de la déesse, et le fait disparaître. Soudain arrivent des guerriers que Mars envoie cueillir des lauriers. Les nymphes s'empressent de leur en donner ; ils sortent chargés de ce glorieux butin.

La Renommée traverse les airs que les sons de sa trompette font retentir. A ce bruit, malgré les soins de Morphée, Flore se réveille. Suivie de son cortége, elle paraît, et ne voit qu'avec dépit ses buissons de lauriers presqu'entièrement dépouillés. Aussitôt les nymphes en arrosent les racines, afin d'en hâter la végétation. La Victoire vient demander de nouveaux lauriers à Flore. La déesse lui répond que Mars les a tous cueillis et que la terre ne peut en produire assez pour lui ; cependant un buisson est encore intact ; mais Flore le réserve pour la paix générale. Peu satisfaite de cette réponse, la Victoire sort, en menaçant Flore du courroux de Mars.

Tout-à-coup paraît la Discorde. Elle secoue ses serpents, et parvient à jeter le trouble parmi les divinités. Un de ses envoyés annonce que Mars va s'emparer des bosquets de Flore. Celle-ci devient rêveuse, et consulte les oracles du destin ; ils lui promettent que l'Amour sera son défenseur. A l'instant l'Amour paraît, et fait manœuvrer son armée, composée de cupidons habillés en grenadiers hongrois. Précédé de la victoire, et suivi de ses vaillants guerriers, Mars tout-à-coup s'avance, et ordonne tout pour un assaut. Vainement la Paix veut se faire entendre.

Mais à l'instant une grille sortant de la terre, sépare Flore et ses nymphes de la troupe de Mars ; l'Amour lance un de ses traits à ce dieu, et le rapproche de la déesse qu'il rend également sensible. Désormais le dieu de la guerre et la déité qui préside aux fleurs seront unis, et cultiveront ensemble les lauriers. Ces heureux amants prêtent leur serment entre les mains de la Victoire, de la Paix et de l'Amour. Soudain la grille et les bosquets disparaissent, et laissent voir sur le haut d'une montagne le temple de la Paix. Cette montagne est couverte de Français, d'Autrichiens, réunis par des branches d'oliviers.

Une fête générale termine ces tableaux. Ils offrent une allégorie ingénieuse, et vraiment poétique du plus grand et du plus heureux des événements ; toutes les applications gracieuses qu'elle présente ont été senties par les spectateurs ; leurs applaudissements ont prouvé que le cœur et l'esprit des Français de toutes les classes sont d'accord quand il s'agit de fêter des souverains chéris.

M. Augustin est l'auteur de ces tableaux; MM. Brazier et Théodore ont composé le prologue.

Vous voyez par cette revue de tous les ouvrages dramatiques inspirés par les grands événcments dont nous sommes témoins, que nos auteurs, spécialement voués au théâtre, se sont efforcés de ne pas rester au-dessous du sujet qui animait leur verve.

Napoléon et Louise, ou le Mariage du Héros, tome deuxième (Paris, 1810), p. 140-141 :

[Le 10 juin, fête organisée par la ville de Paris en l’honneur des jeunes mariés : on ressort l’Union de Mars et de Flore en version hollywoodienne. Le spectacle avait lieu sur les Champs-Élysées.]

A la nuit, lorsque l'illumination a été complète, la troupe des Jeux Gymniques qui occupe le théâtre de la porte St.-Martin, a exécuté sur un théâtre très-vaste le joli ballet pantomine, intitulé : l' Union de Mars et de Flore, qui depuis deux mois ne cesse d'attirer la foule. Cette représentation a produit beaucoup d'effet ; le nombre des figurants était de plus de cinq cents, et l'on doit dire que les administrateurs des Jeux Gymniques n'avaient rien épargné pour rendre leur spectacle digne de l'attention publique.

Le Journal du département du Rhône, n° 112, du samedi 15 septembre 1810, rend compte en première page de la représentation de cette œuvre sur le Théâtre des Célestins :

L’union de Mars et de Flore a été représentée jeudi dernier avec beaucoup de succès au théâtre des Célestins. Cette pantomime offre des effets agréables, des situations gracieuses, un mouvement qui plaît : ce sont des tableaux doux et rians qui consolent l'imagination des effroyables, scenes du mélodrame. On croit voir de jolis enfans de l'Albane à côté du Juge prévaricateur.

Il y revient le mardi 18 septembre, dans son numéro 113, p. 1-2 :

THÉATHE DES CÉLESTINS.

L’Union de Mars et de Flore.

Ces scènes allégoriques produisent un charmant effet, et ont obtenu un succès remarquable dont il faut louer les habitués de ce théâtre. Elles sont consacrées au héros de la France, de qui émane tonte espèce de succès et de gloire.

Flore et sa cour habitent paisiblement un bosquet de lauriers ; les nymphes s'y livrent à la danse et au loisir. On vient cueillir des lauriers pou: les enfans de Mars. A chaque nouvelle victoire, une nouvelle moisson de sacrés rameaux. Bientôt le bocage touffu s’éclaircit et s'épuise. Flore se fâche ; l’amour promet de la défendre contre les entreprises de Mars : voilà les partis en présence. Une grêle de traits décochés par la troupe auxiliaire de l’Amour fond sur le Dieu de la guerre : il est mortellement blessé, et n'en meurt pas : Mars et, Flore s'unissent pour cultiver ensemble les myrtes; et les lauriers. Telle est l’idée du sujet, dont les accessoires respirent la fraîcheur et la grâce. Les décorations ont de l'élégance. Cette pièce fait honneur à la direction, qui rachète par de semblables ouvrages les torts que font au goût les monstrueuses productions du mélodrame.

Mlle. Linville a le droit de plaire dans le rôle Flore. Ce n'est point une fleur en bouton : c'est une rose très-épanouie, mais qui n'en a que plus d'éclat. La bande d'Amours déguisés en grenadiers Hongrois séduit l'assemblée, et entraîne de vifs applaudissemens. Tous ces enfans du quartier sont fort bien dressés aux évolutions militaires et présentent un tableau amusant et pittoresque On distingue à leur tête l'intelligent petit Amour qu'on nomme Maucassin. A la queue, est un trainard, grand comme un pygmée, dont les pas inégaux et mal assurés, dont les gaucheries pleines de gentillesse, excitent des transports dans les loges. Deux sapeurs, de trois ans, portant une longue barbe noire et tout l'attirail de leur emploi, ouvrent la marche d'une manière fort imposante. Ils ne sont point précédés par la terreur et l’effroi. Un rire aimable, un doux intérêt les accompagnent. Ce contraste de la faiblesse et de l’ingénuité de l'enfance avec le terrible appareil des combats, a quelque chose qui flatte l’imagination.

Louis Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris: les Jeux gymniques, 1810-1812, le Panorama dramatique, 1821-1823 (Paris, 1908), p. 13-16 :

1er avril : L'Union de Mars et de Flore, ou les Bosquets de lauriers, tableaux allégoriques, par Augustin Hapdé, musique d'Alexandre Piccini et Darondeau, divertissements de Camus, précédés d'un Prologue en 1 acte, mêlé de couplets, par Brazier et Théodore (Maillard).

Carafon

MM.  

Klein.

Mars

 

Chevalier.

La Discorde.

 

Rhénon.

Morphée.

 

Auguinet.

Un envoyé de Mars

 

Revol.

Un général autrichien

 

Creuseton.

Un maréchal français

 

Livaros.

Marguerite

Mmes  

Camus.

Flore

 

Adèle.

La Victoire

 

Aline.

L'Amour

 

Julienne.

Les trois grâces

 

Letellier.
Moreau
Darmainville.


 

Marguerite, jeune Allemande venue à Paris pour assister aux fêtes du mariage de Napoléon, doit épouser le garçon de café Carafon ; mais Marguerite, qui trouve Carafon bête et aime le canonnier Labombe. veut obliger son futur à rompre lui-même l'union projetée, Pour y parvenir, elle s'habille en canonnier, se donne pour Labombe, et offre à Carafon le choix entre un duel et son renoncement à la main de Marguerite. Le garçon, qui n'est pas brave, opte pour le second parti, mais Marguerite veut davantage et, sous le vêtement d'une bouquetière, elle sollicite le consentement de Carafon à son mariage avec Labombe. Carafon, croyant se venger ainsi de celle qui l'a dédaigné, fait ce qu'on lui demande ; il n'a plus tôt prononcé que Marguerite se fait reconnaître. Deux fois berné, Carafon prend la chose avec philosophie, et conduit Marguerite au théâtre des Jeux Gymniques, où sont mis en action les tableaux qui suivent.

Sur un lit de fleurs, balancé par les Grâces, Flore sommeille et Morphée étend sur elle ses pavots. Des sons belliqueux se font entendre ; Morphée craint qu'ils n'éveillent Flore, il enveloppe de nuages le lit de la déesse et le fait disparaître. Soudain arrivent des soldats que Mars envoie cueillir des lauriers ; des nymphes s'empressent de les satisfaire, ils sortent au son de la trompette de la Renommée. Ce bruit réveille Flore ; elle paraît, suivie de son cortège, et voit avec dépit ses glorieux buissons dépouillés. Au son d'une fanfare, la Victoire s'avance presque aussitôt et demande à Flore de nouveaux lauriers. La déesse répond que Mars les a tous cueillis, et que la terre n'en peut produire assez pour lui. Un buisson cependant reste intact, mais il est réservé pour la paix générale, on le refuse à la Victoire dépitée. La Discorde alors sort des entrailles de la terre, secoue son brandon, et, passant à plusieurs reprises entre Flore et la Victoire, excite par degré les déesses, si bien que la Victoire sort pour envoyer Mars s'emparer des bouquets de Flore. Celle-ci consulte l'oracle du destin, qui lui promet l'Amour comme défenseur. L'Amour paraît au même instant, et fait avancer son armée composée de petits Cupidons habillés en grenadiers hongrois. Mars, précédé par la Victoire et suivi de nombreux guerriers, marche bientôt à la conquête des bosquets, mais une grille en or s'élève, séparant Flore et ses défenseurs de la troupe martiale. L'Amour atteint d'une flèche Mars, qui demande une suspension d'armes. La Paix à cet instant descend du ciel, et conduit Flore auprès de Mars. Celui-ci, frappé des grâces de son ennemie, lui offre de partager sa puissance ; Flore accepte : le dieu de la guerre et la déesse des fleurs, désormais unis, cultiveront ensemble les lauriers et les myrthes. Apparaît alors, comme apothéose, le Temple de la Paix, entouré de montagnes sur lesquelles des Français et des Autrichiens se jurent amitié, et tout finit par un divertissement.

Cet ouvrage, inspiré par l'union de Napoléon avec Marie-Louise, offrait une allégorie ingénieuse et vraiment poétique. Il reçut des spectateurs un accueil enthousiaste et obtint de la presse des éloges unanimes. L'importance de sa mise en scène, de son ballet surtout, éveilla par contre, chez les administrateurs de l'Opéra, une jalousie qui leur dicta une plainte au ministre de l'Intérieur. Elle n'eut aucune suite grave ; toutefois Hapdé, renseigné, crut prudent de s'en tenir, pour un temps, aux « tableaux dans le genre de Servandoni », genre précisé par le ministre et dont les Jeux Gymniques n'avaient que la partie dispendieuse, car chez Servandoni la parole, le chant et la danse concouraient librement jadis à la pompe théâtrale.

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