Un lendemain de fortune, ou les Embarras du bonheur

Un lendemain de fortune, ou les Embarras du bonheur, comédie en un acte et en prose, de Picard, 16 janvier 1811.

Théâtre Français.

Titre :

Un lendemain de fortune, ou les Embarras du bonheur

Genre :

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

16 janvier 1811

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

L. B. Picard

Almanach des Muses 1812.

Dorsange, homme de lettres, accoutumé aux douceurs d'une vie tranquille, vient d'obtenir une place très importante. Le lendemain de sa fortune, les importuns assiègent sa porte. Une jolie femme lui demande un rendez-vous ; sa femme en est instruite, et la paix du ménage est bientôt troublée. Des dépenses folles commencent à déranger ses affaires, et, pour comble d'inquiétudes, un intrigant, à qui il s'est vu forcé de refuser une place, cherche à le décrier dans l'esprit du ministre : il se voit disgracié. Son beau-père, à qui il doit son élévation, lui fait croire qu'il a donné pour lui sa démission au ministre. Dorsange, qui auparavant avait paru regretter son obscurité passée, laisse entrevoir alors une douleur peu digne d'un philosophe : mais son beau-père ne tarde pas à le rassurer ; il est plus que jamais dans les bonnes grâces du ministre, et de nouvelles fortunes l'attendent. – A ces incidens se rattache une légère intrigue d'amour qui répand quelqu'intérêt dans la pièce, sans trop nuire à la gaîté.

Des traits heureux, des aperçus vrais : dénoûment peu satisfaisant. Demi-succès.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Martinet, 1811 :

Un lendemain de fortune, ou les Embarras du bonheur, comédie en un acte, en prose, Par L. B. Picard, de l’Institut. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Français, par les Comédiens ordinaires de S. M. l’Empereur et Roi, le 16 Janvier 1811.

                         Medio de fonte leporum
Surgit amari aliquid, quod in ipsis floribus angat.

Lucret. lib. 4.

Dans les Œuvres complètes de L. B. Picard (Paris, 1821), tome sixième, p. 301-303, une préface précède le texte de la pièce :

Cette petite pièce n'obtint pas un très-grand succès. Je ne la crois pourtant pas tout-à-fait sans mérite. Elle n'a pas été jouée telle que je l'imprime aujourd'hui. Je rétablis des choses que j'avais supprimées avant la première représentation, et d'autres que j'avais cru devoir retrancher aux représentations suivantes. En supprimant les solliciteurs qui ouvrent la scène, et qui viennent ensuite accabler de leurs demandes l'homme nouvellement en place, je voulais éviter la trop grande multiplicité de personnages ; mais si trop de petits rôles déplaisent au théâtre, surtout dans une pièce en un acte, il est possible qu'ils ne produisent pas le même effet à la lecture ; et je crois que ceux-ci donnent plus de mouvement à l'action, plus de comique au rôle de madame Saint-Edme, et ajoutent aux embarras de Dorsange. On a prétendu que quelques jeunes auditeurs s'étaient formalisés de ce que j'avais introduit deux jeunes gens qui aspirent à être auditeurs. Des personnes importantes dans l'état pensaient autrement, et me savaient gré de mettre en scène une de nos nouvelles institutions. Jadis on mettait en scène des présidents. Un des vers les plus applaudis, même par les plus éminents personnages, dans la comédie de mon ami Andrieux, intitulée le Trésor, était celui-ci :

Un conseiller d'état m'a touché dans la main.

Je prie les personnes qui se sont formalisées, de considérer que dans ma pièce c'est le jeune homme aimable et intéressant qui est nommé auditeur, et que le jeune sot est éconduit. La scène de ce jeune Senneville, qui est à la fois timide et suffisant, me paraît comique. Je crois d'ailleurs qu'elle sert à bien compléter le caractère de madame Saint-Edme, qui ne paraît pas une fois dans la pièce sans amener un nouveau protégé. Le public, trop sévère je crois, improuva l'offre d'un cadeau ou pot-de-vin faite à Dorsange. Dans tous les temps, des solliciteurs maladroits n'ont-ils pas cru qu'ils pouvaient tenter la probité des juges et des hommes en place ? J'avoue que l'ennui du bonheur survient bien rapidement à Dorsange et à sa famille. L'enivrement produit par un grand succès dure plus d'un jour, peut-être même plus d'une semaine. Les lettres anonymes, la gêne des grandes occupations , les importuns, les créanciers qui vous oubliaient quand vous étiez pauvre, la nécessité où l'on croit être de faire plus de dépense, tout cela arrive bien dès le lendemain ; mais tout cela est compensé par tant de choses qui flattent, qui enorgueillissent, que le cœur reste encore inaccessible au chagrin. Si le lecteur pouvait se faire illusion, et se persuader que ma pièce dure juste autant de temps qu'il en faut à l'homme qui vient de changer d'état pour sentir tous les désagréments de sa nouvelle position, peut-être trouverait-il cette comédie meilleure.

Mon tort dans cette pièce, comme dans beaucoup d'autres, est d'avoir cédé au désir de présenter le commencement de la situation. J'ai été séduit par l'idée de faire (pour me servir de l'expression de mon épigraphe), lever quelque chagrin à mon homme heureux, du milieu des flatteries et des douceurs dont il est entouré ; mais au moins il fallait faire plus d'un acte. Les entr'actes m'auraient donné les vingt-quatre heures permises à l'auteur dramatique, tandis qu'il faut que le spectateur ait une véritable complaisance pour croire que la pièce en un acte dure plus que le temps nécessaire à sa représentation.

Tous les embarras qui surviennent à Dorsange, quand ils seraient mieux combinés, ne feraient toujours de cette pièce qu'un ouvrage commun et déja traité. C'est le rôle du grand-père, c'est l'idée du dénoûment qui me semblent lui donner une physionomie particulière. Je n'ai pas seulement voulu prouver que l'homme parvenu au but de ses désirs regrette d'y être parvenu, j'ai voulu prouver que, si l'on prenait au mot tous ces hommes mécontents du sort qu'ils ont désiré, ils se hâteraient de se dédire, et gémiraient de retourner à leur premier état. Comme je l'ai dit dans la pièce, il n'y a que le savetier de la fable qui aille reporter les cent écus au financier. Je ne vois guère que Sancho Pança qui renonce de bonne grace à son gouvernement ; encore, après toutes ses mésaventures à Barataria, lui monte-t-il à la tête de temps en temps quelque fumée d'ambition. Mais tous les autres ! ils crient contre leur grandeur tant qu'ils la possèdent ; qu'ils la perdent, ils la regretteront. La leçon morale à tirer de la pièce n'est donc pas qu'il vaut mieux être pauvre que riche, mais qu'il faut s'accommoder à sa situation, en goûter les avantages, en supporter les désagréments.

On est sorti de l'état médiocre dont on se plaignait, on est en chemin vers la terre promise, on y est arrivé même ; des peines d'un nouveau genre surviennent ; et, comme les Juifs dans le désert, on crie au Seigneur : Pourquoi nous avez-vous tirés de l'Égypte ? On voit que c'est la Bible qui m'a donné le sujet de cette comédie *.

* « Dixeruntque filii Israel : Utinam mortui essemus per manum Domini in terra Ægypti, quandò sedebamus super ollas carnium, et comedebamus panem in saturitate ! » ( Exod. cap. xvi.)

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome III, mars 1811, p. 263-270 :

[Le compte rendu s’ouvre par une longue analyse de la pièce, dont le personnage principal est un « homme de lettres fort estimable », mais qui a moyennement réussi. Il souhaitait devenir « un homme en place » moins pour lui-même que pour sa femme et sa fille. Son beau-père lui fait obtenir une place aussi prestigieuse que bien rémunérée, tout paraît sourire au nouveau promu, mais la pièce, qui se déroule le lendemain de cette nomination, montre surtout toutes les désillusions que provoque la nouvelle fortune de ce Dorsange : «  les épines se mêlent bientôt aux roses que celui-ci avait cru follement pouvoir cueillir sans se piquer », malentendu avec sa femme, brouille de sa fille avec son prétendant, qui ne veut pas prétendre à la main d’une femme plus riche que lui, pour ne pas passer pour un opportuniste, mais aussi intrigues menées contre lui. Revenu chez lui après une visite au ministre son protecteur, il constate les dégâts provoqués par sa nomination, tout le monde se plaignant de tout le monde. Tableau « très-piquant et très-comique », mais aussi « de la plus grande vérité », enrichi encore « de tous les mots ingénieux et naturels, de tous ces apperçus si vrais de nos mœurs actuelles qui distinguent le talent de M. Picard ». Mais le dénouement a provoqué des mécontentements (et des sifflets !). Il utilise un subterfuge du beau-père de Dorsange, qui lui fait croire qu’il a porté au ministre la démission de son gendre : loin d’être poussé à démissionner, Dorsange obtient tout ce qu’il désirait, et sa fille retrouve son amoureux. Source de nouveaux sifflets, le retour de l’intrigante qui avait provoqué bien des ennuis à Dorsange, et qui revient, au grand scandale du public, pour proposer, bien inutilement, un nouveau prétendu à Claire. Il a été bien difficile de faire nommer Picard ! Il est peu probable que l'œuvre reste au théâtre : la règle des vingt-quatre heures empêche qu’on traite un tel sujet sur scène, surtout au Théâtre Français, où les juges sont plus difficiles. Le vrai reproche, c’est le fait que Picard produit des pièces « qui semblent toutes jetées dans le même moule et ne reproduisent que des personnages semblables sous des noms différens ». Il faut aussi « plus de fermeté à son style », des détails mieux choisis, « et qu’il renonce à ce comique familier qui ne pouvait réussir que dans la petite maison de Thalie » (le Théâtre de l’Impératrice, qui Picard a longuement dirigé : il y a une hiérarchie des théâtres, et ce qui est bon dans l’un ne l’est plus dans l’autre...).]

Théâtre Français.

Un lendemain de fortune, ou Les Embarras du bonheur, comédie en un acte et en prose de M. Picard.

M, Dorsange est un homme de lettres fort estimable qui, du revenu de son petit patrimoine, et du produit de ses travaux littéraires, vivait fort honnêtement avec une femme qu'il aimait, et une fille, nommée Claire, qui annonçait les plus aimables qualités. Cependant il n'était pas heureux : ses écrits tenaient autant de la politique que de la littérature, et il aurait mieux aimé devenir un homme en place que de rester un modeste auteur ; bien entendu pourtant que ce n'était pas pour lui, mais pour sa femme et sa fille qu'il désirait de voir une carrière brillante s'ouvrir à son ambition. Ce moment si désiré arrive. Le duc de *** est nommé à un ministère ; Frémont, beau-père de Dorsange, est l'ami du nouveau ministre, et il fait donner à son gendre une place de quarante à cinquante mille francs. Toute la famille est dans la joie. Dorsange va se faire connaitre, il pourra prétendre à tout ; sa femme va éclipser par son élégance toutes ses anciennes amies et tenir une bonne maison; Claire peut maintenant espérer d'épouser l'aimable Jules qui l'adore, mais dont les parens s'opposaient à leur union parce qu'ils ne trouvaient pas Claire assez riche. Il n'y a pas jusqu'au pauvre François, seul domestique de Dorsange qui, voyant le poste de valet-de-chambre prêt à lui écheoir, n'ait été au cabaret se réjouir de la bonne fortune de son maître.

En effet, dès le lendemain de cette fortune, tout semble rire à l'heureux du jour. Il ne suffit pas à recevoir les cartes de visite, les lettres de félicitation. Le beau père Frémont est le seul que ce déluge de complimens n'enivre pas et qui conserve assez de sang-froid pour conseiller la modération à son gendre. Cependant les épines se mêlent bientôt aux roses que celui-ci avait cru follement pouvoir cueillir sans se piquer. Parmi les lettres qu'il reçoit, il s'en trouve une anonyme et qui contient tout autre chose que des félicitations. Sa femme en décachète une seconde écrite sur papier rose, et qui contient la demande d'un rendez-vous de la part d'une jolie femme à qui Dorsange peut rendre un service important. Cela jette déjà un peu de mésintelligence dans le ménage ; et cette mésintelligence augmente encore, lorsque madame Dorsange venant de vider le porte-feuille de son mari pour faire toutes les emplettes que commande leur nouvel état, retrouve Dorsange tout occupé de la lettre d'un créancier qui se croit en droit de lui demander, à présent qu'il est heureux, dix mille francs qu'il lui a prêtés dans .le temps de sa plus grande gêne.

Claire n'est pas plus chanceuse que ses parens. Son ami Jules, majeur depuis quelques mois, était accouru à Paris pour l'épouser, malgré l'inégalité de leurs fortunes ; mais à peine introduit dans la maison, il apprend de François le bonheur imprévu de Dorsange ; un excès de délicatesse lui fait craindre de demander en mariage la fille d'un homme devenu plus riche que lui. Pour comble de malheur, Jules a un cousin nommé Lachenaye que la famille avait envoyé à Paris pour l'empêcher d'épouser Claire et qui n'est pas plutôt informé de la fortune de Dorsange, qu'il forme le projet de se substituer à son cousin. Il confirme donc le pauvre Jules dans ses scrupules, le décide à se retirer, et achève de le ruiner auprès des Dorsange, en leur disant qu'il va épouser en province une jeune personne dont il est amoureux depuis quelque temps.

Telle est la dose de bonheur domestique que l'élévation de Dorsange ajoute à celui dont il jouissait déjà. Ce qui lui arrive du dehors est bien plus heureux encore. Il a pour amie une certaine madame Saint-Elme, intrigante très-industrieuse, et qui prétend même avoir décidé sa nomination. D'après cela on se doute bien qu'elle est la première à vouloir en recueillir les fruits. En effet, elle se présente avec un M. Dorsival, qui salue Dorsange du nom de son cher ami, quoique Dorsange n'ait fait que l'entrevoir dans la société et ne sache même pas comment il s'appelle. Madame Saint-Elme expose clairement ses prétentions ; il lui faut, dans l'administration confiée à Dorsange, une place de chef, une d'expéditionnaire, une de garçon de bureau. Celle de chef est pour Dorsival. qui la sollicite d'une manière très-impérieuse. Dorsange qui ne peut en disposer, attendu qu'elle est occupée, le refuse avec la franchise d'un homme qui ne sait pas encore donner de l'eau-bénite de cour. Dorsival s'en offense et sort en menaçant Dorsange de la colère de tous ses protecteurs. L'heureux du jour s'apperçoit bientôt que ces menaces ne sont pas tout-à-fait vaines ; il va porter un travail au ministre : il le trouve distrait et préoccupé ; il lui demande une grace pour Montfort son ami d'enfance, et le ministre lui répond vaguement. Dorsange se rend ensuite à ses bureaux; il ne trouve que des figures froides ; il voit les commis chuchoter, et se persuade que les calomnies de Dorsival ont prévenu tous ses subordonnés contre lui. Il rentre enfin chez lui la mort dans le cœur ; il craint de ne pas conserver sa place, et sa femme a déjà fait des dépenses qui en ont absorbé les premiers revenus. Il se plaint d'elle, elle se plaint de lui, et Claire se plaint de tout la monde.

Nos lecteurs trouveront sans doute, comme nous, que le tableau que nous venons de leur mettre sous les yeux est très-piquant et très-comique. Il est d'ailleurs de la plus grande vérité ; et que serait-ce si nous l'avions enrichi de tous les mots ingénieux et naturels, de tous ces apperçus si vrais de nos mœurs actuelles qui distinguent le talent de M. Picard ? Aussi, malgré quelques longueurs, malgré quelques détails trop familiers, la pièce a-t-elle été jusqu'à ce moment écoutée avec beaucoup d'intérêt et très-vivement applaudie. On commençait seulement à concevoir quelque inquiétude sur le dénouement que rien n'annonçait, quoique la pièce dût être fort avancée. Elle l’était en effet, et le dénouement est venu, mais d'une manière qui n'a contenté personne. Pendant l'absence de Dorsange, son beau-père avait questionné toute la famille ; il avait vu tout le monde regretter son ancien état. II sort à son tour, et lorsqu'il revient, il trouve Dorsange exprimant le même vœu que sa femme et sa fille. Alors il s'approche d'eux et leur déclare que tout est réparé, qu'il vient de chez le ministre, qu'il lui a offert la démission de Dorsange, que le ministre l'a acceptée, et que par conséquent il se retrouve au même point qu'avant son élévation. Cette déclaration subite de Frémont, cette manière de disposer, sans consulter Dorsauge, de la place qu'il lui avait procurée, n'ont plu que fort médiocrement à la famille, et ont encore plus mécontenté le public. Les sifflets ont commencé à se faire entendre, et Dorsange, après avoir affecté une résignation philosophique, s'est échauffé peu-à-peu contre son beau-père, et a fini par exiger de lui de l'accompagner chez le ministre pour retirer sa démission.

Quoique fort naturelle, cette conduite n'a pas non plus édifié le parterre, et l'édification est devenue encore moins grande lorsque Frémont a appris à son gendre qu'il venait de se moquer de lui que sa démission n'était point donnée et qu'il avait seulement voulu lui montrer qu’il ne faut pas se rebuter pour quelques dégoûts, lorsqu’on a le bonheur d’occuper une grande place. Il est inutile d'ajouter que le même Frémont a ramené Jules, que Jules épouse Claire, que le ministre accorde à Dorsange la place qu'il a demandée pour Monfort, tout cela se devine : mais ce qu'il faut dire parce qu'on ne le devinerait pas, c'est qu'au moment où tout le monde est d'accord, Mme. Saint-Elme reparaît avec un prétendu qu'elle amène à Claire ; on sent bien que ce nouveau personnage ne pouvait être qu'une caricature et que présentée si mal-à-propos elle ne pouvait obtenir un fort bon accueil. Aussi les sifflets ont-ils redoublé à son arrivée, et il a fallu tout le zèle des amis et tout le courage des acteurs, pour demander et faire entendre après la chute de la toile le nom de M. Picard.

Malgré cette espèce de succès, nous ne croyons pas que l'ouvrage se soutienne. Le sujet, qui eût fourni un conte très-agréable, n'était point propre à être mis au théâtre, parce qu'en suivant la règle des vingt-quatre heures, il était impossible d'y trouver un dénouement. Ce n'est pas la première fois que l'auteur s'est trompé de cette manière, et l'on conçoit, d'après la nature de son talent, qu'il se laisse séduire au plaisir de faire des tableaux de mœurs, On pouvait même lui passer les défauts du cadre, lorsqu'il était obligé d'en produire un grand nombre à son exposition de la rue de Louvois : mais il doit bien se persuader qu'il n'a pas la même excuse au Théâtre-Français, et que les juges y sont plus difficiles. S'il veut y obtenir des succès véritables, il faut qu'il médite ses plans avec plus de soin, qu'il ouvre à son talent une carrière plus neuve, et ne donne plus des pièces qui semblent toutes jetées dans le même moule et ne reproduisent que des personnages semblables sous des noms différens. Il faut enfin qu'il donne plus de fermeté à son style, qu'il choisisse plus sévèrement ses détails, et qu'il renonce à ce comique familier qui ne pouvait réussir que dans la petite maison de Thalie.                                M.

D’après la base La Grange, Un lendemain de fortune, ou les Embarras du bonheur, comédie en un acte de Louis-Benoît Picard, créé le 16 janvier 1811, n’a connu que 4 représentations, toutes en 1811.

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