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I Virtuosi ambulanti

I Virtuosi ambulanti, opéra bouffon en deux actes, en vers, de Luigi Balocchi, traduction de Desriaux, musique de Valentino Fioravanti, 26 septembre 1807.

Théâtre de l’Impératrice.

Titre :

Virtuosi ambulanti (i)

Genre

opéra bouffon

Nombre d'actes :

2

Vers ou prose ,

en vers (texte italien)

Musique :

oui

Date de création :

26 septembre 1807

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice

Auteur(s) des paroles :

livret de Luigi Balocchi (1766-1832), traduction française par Desriaux.

Compositeur(s) :

Fioravanti

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au Théâtre de l’Impératrice, 1807 :

I Virtuosi ambulanti, dramma giocoso in due atti. Les Virtuoses ambulans, opéra bouffon en deux actes; Représenté la première fois, à paris, sur le Théâtre de l’Impératrice, le 26 Septembre 1807.

Le texte italien, sur la page de gauche, est en vers, et est traduit en prose, sur la page de droite.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome XI, novembre 1807, p. 269-272 :

[Compte rendu qui suit immédiatement celui de la Folie musicale. Il commence par relier l’opéra nouveau à l’opéra-comique de Picard et Devienne, les Comédiens ambulans, lui-même inspiré du Roman comique. La pièce avait connu le succès, tant grâce à un livret montrant bien la vie des comédiens ambulants que grâce à une musique « très-agréables ». Il était facile d’adapter cet opéra-comique sous forme d’un opéra bouffon italien : le livret a été traduit en italien, et un compositeur italien réputé a fait une musique dont il a dirigé lui-même l’exécution. Succès unanime et mérité.]

THÉATRE DE L’IMPÉRATRICE.

I Virtuosi ambulanti.

Par exemple, voilà une folie qui est bien véritablement musicale : 1 Virtuosi ambulanti méritent bien ce double titre, et nul ouvrage ne le remplirait mieux. En voici l'historique. Il y a dix ans à-peu-près que Picard donna au Théâtre-Feydeau un opéra comique intitulé les Comédiens ambulans ; c'était le Roman comique en action, et presque les personnages de Scarron mis en scène. La charette portant les femmes et le bagage, le cheval aidé dans les ornières par les comédiens qui le suivent à pied, les parasols, les cages à perroquets, les carlins, le magasin de décoration et de costumes, rien n'y était oublié : Picard avait aussi dépeint, en homme qui s'y connaît, toutes les petites querelles, les jalousies, les tracasseries qui règnent dans les coulisses, depuis celles de l'Opéra étincelantes d'or et de lumières, jusqu'à celles que, sur des tréteaux, de malheureux histrions de campagne forment avec des lambeaux de leur garde-robe déguenillée.

La pièce était très-amusante, et fit beaucoup de plaisir. Devienne, mort depuis malheureusement, alors connu par la musique charmante des Visitandines, avait encore cette fois été choisi par Picard pour compositeur. La musique des Comédiens ambulans, inférieure à celle des Visitandines, était cependant très-agréable : l'air de Bellerose, répétant son rôle dans la forêt, et sur-tout le duo des deux cantatrices rivales, étaient faits de main de maître. Mlles. Rolandeau et Rosine, alors dans toute la fraîcheur de leurs talens, et dans tout l'éclat de leurs moyens, y soutenaient d'une manière très-brillante une lutte difficile, et rien n'était plaisant comme Mme. Verteuil, embrassant sa fille après le duo, et à l'aide d'un large fichu garantissant sa poitrine des suites d'aussi prodigieux efforts.

Cette petite pièce, où toute la facilité, toute la gaîté de Picard se trouvaient réunies à son talent d'observation, était un opéra-bouffon tout fait, et une occasion toute prête de réaliser une idée que les amateurs indiquent depuis long-temps, comme la seule capable de naturaliser en France l'opéra comique italien.

Cette idée est toute simple et d'une exécution bien facile : elle consiste à choisir dans le répertoire français les pièces qui ont réussi soit par leur gaîté, soit par un mélange habile de comique et de sérieux, de les traduire en italien, et de les confier à un compositeur : cet arrangement réunit et concilie tous les intérêts : il convient parfaitement aux Italiens, qui sont très-injustement accusés de vouloir qu'une pièce n'ait pas le sens commun : ils la supportent, mais ne la veulent pas telle : ils sentent bien, malgré leur goût presqu'exclusif pour la musique, qu’un poëme fait avec un peu d'art et d'esprit, sert le musicien au lieu de l'enchaîner ; que ce sont les situations qui lui fournissent les motifs, et que dans toutes les langues, le tour heureux des paroles a sur le chant qui s'y adapte, une influence secrette très-bienfaisante.

Un littérateur auquel les deux langues sont familières, a donc fait un opéra-bouffon italien de l'opéra comique français, et un compositeur déjà célèbre, élève de Cimarosa, dont il était l'émule même pendant la vie de ce maître, M. Fioravanti, depuis quelque temps à Paris, s'est chargé de son succès dans son nouvel idiôme.

Il a dirigé lui-même l'exécution de son nouvel opéra : lorsqu'il a paru au piano, les applaudissemens les plus vifs ont éclaté de toutes parts ; ils ont redoublé lors de l'observation par-tout répétée de sa ressemblance avec le portrait de Mozart, si répandu parmi nous : quelle ressemblance serait en effet pour un musicien d'un plus heureux augure ? Le nom de ce compositeur n'est pas moins heureux; et l'on pourrait remarquer combien il y a de rapport et d'analogie entre ce nom gracieux et qui fait image, et le style musical du compositeur qui le porte.

L'opéra nouveau de M. Fioravanti a eu le plus brillant succès : les Cantatrices villageoises n'en ont pas obtenu un plus unanime et plus mérité : nous reviendrons sur cette composition pleine de graces, de fraîcheur et d'expression, dont chaque morceau mérite une mention particulière, où le chant le plus original et le plus piquant est toujours soutenu par un accompagnement léger et simple en apparence, mais imitatif et adapté à la situation.               S....

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