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Apelle et Campaspe

Apelle et Campaspe, opéra en un acte, de Demoustier, musique de Eler. 24 messidor an 6 [12 juillet 1798].

Théâtre des Arts

Titre :

Apelle et Campaspe

Genre

opéra

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en vers

Musique :

oui

Date de création :

24 messidor an 6 [12 juillet 1798]

Théâtre :

Théâtre des Arts

Auteur(s) des paroles :

Demoustier

Compositeur(s) :

Eler

Almanach des Muses 1799.

Sujet que plusieurs auteurs ont mis sur la scène ; succès moins brillant que celui du Conciliateur et des Femmes, comédies du C. Demoustier.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, an VI :

Apelle et Campaspe, opéra en un acte, Par le Citoyen Demoustier, Musique du Citoyen Eler ; Représenté pour la première fois sur le Théâtre de la République et des Arts, le 24 Messidor, an 6.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, tome III, p. 138 :

Depuis long-temps le Théâtre des Arts n'avoit -pas donné de nouveautés ; enfin il vient d'en paroître une sur ce théâtre, c'est Appele et Campaspe, opéra en un acte. Tout le monde connoît le trait de générosité d'Alexandre cédant sa maîtresse à Appele, qui en était devenu amoureux en faisant son portrait : c'est le sujet de l'opéra dont nous parlons. Il a été-traité dans toute sa simplicité par le cit. Demoustier, à qui l'on pourroit reprocher quelques incorrections et beaucoup de négligence dans son style. Du reste, cet ouvrage est brillant. L'entrée d'Appele est magnifique ; les ballets sont soignés et la musique très-belle. Elle est du citojen Eller, qui y a fait preuve de talent.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 27e année, tome IX, fructidor an 6 (août-septembre 1798), p. 194-196 :

[Dans cet article, il est surtout question du renouveau du Théâtre de la République et des Arts, tombé bien bas, et donnant enfin des signes de son sursaut. Le nouvel opéra, sur un sujet connu de tous, n’est pas sans défaut : le « poëme » est « peu de chose », son style est loin d’être irréprochable (sans soin, style ou coloris). Mais il a permis tout de même au musicien de montrer son réel talent, auquel on ne peut reprocher que de ne pas « connoître mieux les effets dramatiques ». Même si le poète a cru devoir franciser tous es noms des personnages et qu’il a réduit à trop peu le personnage d’Ephestion, la scène principale n’est pas sans effet, et « le musicien nous paroît [y] avoir bien senti la situation ». La fin de l’article est consacré à annoncer les très nombreux opéras de tous les genres en préparation.]

THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE ET DES ARTS.

Apelle . & Campaspe.

Depuis long-temps on gémit avec raison sur l'état de dénuement & de décadence où se trouve ce beau théâtre, & sur le peu de moyens qui paroiſſent s'offrir pour relever sa splendeur toujours décroissante & presqu'anéantie.

Une nouvelle administration vient assez récemment d'accepter encore le délicat emploi de travailler à sa restauration, & les principes qu'elle paroît adopter sont bien à peu près les meilleurs : mais puisse-t-on ne pas l'avoir appelée trop tard ! Il paroît qu'un des premiers résultats heureux de ses soins est d'avoir essayé de rappeler ce théâtre à sa véritable destination, de rouvrir enfin la carrière, si impolitiquement obstruée, du chant & de la musique, & d'offrir ainsi aux talens que le dégoût & l'injustice en avoient éloignés, l'espoir d'y briller encore & non pas d'un éclat secondaire.

La réception de l'opéra d'Apelle & Campaspe, en un acte, sous ce point de vue politique, paroît porter avec elle une excuse : le poëme en lui-même est peu de chose. Le C. Demouſtier, accoutumé à des succès d'un autre genre, a peut-être trop donné dans le préjugé commun, que les paroles d'un opéra ne doivent pas être soignées, & qu'on peut s'y passer de style & de coloris : les ouvrages de Guillard auroient dû le guérir de cette opinion ; mais on lui doit de la reconnoissance pour avoir donné au C. Eler l'occasion de développer le germe d'un talent réel & précieux qui n'a besoin, pour s'élancer vers la perfection, que de connoître mieux les effets dramatiques : sa musique est pleine de chaleur, de sentiment & d'énergie.

L'histoire d'Alexandre faisant faire le portrait de Campaspe, & forcé de la céder au peintre Apelle, qui aime cette beauté & qui en est aimé, est un trait assez connu pour n'avoir pas besoin d'analyse, d'autant que l'auteur l'a traité dans toute sa simplicité. On a vu avec surprise que le C. Demoustier, francisant tous ses personnages, a renchéri sur tous nos faiseurs de madrigaux & de lieux communs, & qu'il a donné à Ephestion le rôle mesquin & plat d'un confident très-subalterne ; mais on trouve quelqu'effet dans la scène principale, & c'est aussi dans cette scène que le musicien nous paroît avoir bien senti la situation. L'entrée d'Apelle est aussi fort théâtrale, & les accessoires de cette pièce ont été soignés,

Le vœu des amis du bon goût & des arts est de voir enfin succéder à ce prélude heureux des ouvrages dignes de rappeler l’affluence. On annonce avec satisfaction que l'année qui va commencer en Vendémiaire, verra paroître quelques grands opéras : on parle d'une Olympie, de Guillard & de Calprener ; de la Mort d' Adam, de Lesueur; de l’Adrien d’Hoffman & Mehul. Le répertoire ne sauroit manquer de richesses, si l'administration a le bon esprit de les attirer & de les faire valoir : nous connoissons encore une Hécube des CC. Milcent & Fontenelle, qui contribueroit à relever le chant & la musique dramatique ; un Isaac de Saint-Marcel & Mehul, dans le genre tragi-pastoral ; enfin, dans le genre comique & gracieux, une Ile des Femmes, de Rochon de-Chabannes & de feu Lemoine. Avec de telles espérances, le gouvernement doit-il balancer de faire les sacrifices nécessaires, & n'est-il pas de son intérêt, par une organisation définitive, de hâter la rentrée des Chéron, des Lays, des Maillard, & d'opérer enfin la réunion tant désirée de tous les talens que l'isolement paralyse aujourd'hui ? Le ministre qui vient d'être replacé à la tête des arts est encore d'un augure consolant, & fait présumer que l'éclipse touche enfin à son émersion.                   A

Dans la base César : pièce de Demoustier et Gaveaux (et non Eler), mais c’est sans doute une belle erreur.

Première représentation le 13 juillet 1798 (la brochure propose le 12).

6 représentations jusqu'au 31 septembre 1798.

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