Les Aiguilles à tricoter

Les Aiguilles à tricoter, drame de Kotzebue, créé à Berlin le 29 novembre 1804.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, année 1805, tome 1, p. 381 :

[Une source évidente d'inspiration pour Amélie ou le Testament mystérieux. A la fois moralisateur et émouvant. Elle a été adaptée pour le Théâtre Molière, Variétés Étrangères en 1806 sous le titre : le Mari d'autrefois.]

M. de Kotzebue vient de donner à Berlin un nouveau drame intitulé Die Stricknadeln, c'est-à-dire, les Aiguilles à tricoter. Cette pièce a été jouée pour la première fois à Berlin le 29 novembre. – Les héros de cette pièce sont le baron de Durlach et sa femme ; celle-ci légère, inconstante, prête à céder aux séductions d'un jeune libertin. Le baron bon, sensible, généreux, indulgent jusqu'au ridicule, raccommodant toutes les sottises de sa femme, et l'accablant à chaque faute nouvelle d'un nouveau bienfait. Le titre de la pièce est pris d'un incident vraiment dramatique. La baronne a exigé de son mari qu'il lui remette une cassette qui contient à ce qu'elle croit les bijoux de sa mère. En l'ouvrant, elle n'y trouve que des papiers qui l'informent de sa propre histoire, qu'elle ignoroit, et des aiguilles à tricoter, dont sa mère, veuve d'un officier, s'étoit servie pour gagner son pain jusqu'au moment où le baron avoit pris pitié d'elle. Si le cœur de la baronne n'étoit pas entièrement corrompu, un pareil événement auroit été sans contredit le plus propre à la ramener vers son mari, et à amener ainsi le dénouement de la pièce : mais l'auteur fait retomber cette femme dans son ancienne folie après un court et stérile repentir, et il ne lui permet de revenir à son époux qu'au moment où celui-ci, prêt à s'aller battre contre un jeune étourdi qui l'a insultée au bal masqué, lui fait parvenir un testament qui la constitue son héritière universelle ; mais il est encore à remarquer que la baronne avoit été conduite à ce bal par son séducteur, qui n'avoit pas osé prendre sa défense. Il faut convenir que s'il est très-commun de trouver de pareilles femmes, il est plus que rare de rencontrer un homme tel que le baron.

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