Betouski , ou les Marchands de bois de l'île des Cygnes, parodie de Béniowski, de Léger, Guilbert de Pixerécourt & Villiers, 26 prairial an 8 [15 juin 1800].
Théâtre des Troubadours.
Le nom des auteurs est donné par Charles Beaumont Wicks dans the Parisian Stage : 1800-1815, où la pièce porte le numéro 343.
-
Titre :
|
Betouski, ou les Marchands de bois de l’île des Cygnes
|
Genre
|
parodie avec couplets
|
Nombre d'actes :
|
1 ?
|
Vers / prose
|
prose, avec couplets en vers
|
Musique :
|
vaudevilles
|
Date de création :
|
26 prairial an 8 [15 juin 1800]
|
Théâtre :
|
Théâtre des Troubadours
|
Auteur(s) des paroles :
|
Léger , Guilbert de Pixérécourt et Villiers
|
Courrier des spectacles, n° 1199 du 27 prairial an 8 [16 juin 1800, p. 2 :
[L'article s'ouvre sur une distinction savante entre parodie et imitation burlesque : la pièce à succès suscite des émules prêts à tirer partir de sa réussite, et les Troubadours ont été plus rapides que le Vaudeville. Suit le récit d'une intrigue qu'il faut comparer à celle de la pièce imitée/parodiée. On y retrouve tous les poncifs du mélodrame, à l'exception de la mort finale du méchant, qu'il évite du fait qu'on est dans le burlesque. Un couplet « extrêmement goûté et redemandé » permet d'apprécier l'esprit des auteurs, non nommés. Dernier point : l'éloge d'une nouvelle actrice, à laquelle le critique trouve bien des qualités, voix, grâce, habitude de la scène, et « jolie figure, avantage qui n’est point du tout indiffèrent, sur-tout au théâtre ».]
Théâtre des Troubadours.
L’opéra de Beniowski, que l’on donne avec tant de succès au théâtre Favart, devoit nécessairement trouver des parodistes parmi les auteurs du Vaudeville ou des Troubadours. Déjà le dernier de ces théâtres s’est hâté de donner une parodie ou plutôt une imitation burlesque de cette pièce ; et si le succès n’a pas entièrement répondu à l’attente des auteurs, c’est qu’ils n’ont pas assez ménagé les trivialités et que leurs couplets , n’offrent pas tout le sel, toute la malignité que l’on aime à rencontrer dans ces sortes d’ouvrages.
La scène se passe dans l’île des Cygnes. Betowski et ses camarades, employés dans les chantiers, ne veulent plus travailler pour le modique salaire de quarante-cinq sols ; ils exigent le petit écu. Le chef des insurgés Betowski est sur le point d’épouser Fadasie, fille de Nihilo, maître du chantier, mais il a un rival parmi ses camarades, et ce rival c’est Etienne. Nihilo, qui a mis toute sa confiance en Betowski, l’assure en particulier; et là renouvelant la promesse de lui donner Fadasie, il lui déclare qu’il aura dorénavant cent sols, etc. s’il consent à appaiser les murmures des ouvriers. Etienne, qui est caché près d’eux, entend ces propositions, et profite de sa découverte pour rendre Betowski odieux à ses camarades. Ceux ci le poursuivent : il se cache sur un tas de fagots. Etienne, d’un autre côté, vient découvrir à Nihilo les projets de son rival ; et Nihilo, furieux, appelle la garde, et va à la recherche de Betowski. Mais ce dernier, caché dans les fagots, descend et tombe épuisé de fatigue. Etienne le voit, le reconnoît, peut le tuer ; mais n’en a pas la cruauté. Les ouvriers accourent, se jettent sur Betowski : Etienne lui fait un rempart de son corps, et vaincu par ses remords, avoue lui-même son crime. On veut le tuer .à son tour : Betowski s’y oppose et lorsque Nihilo arrive, il n’y a plus qu’un cri, celui de l’augmentation de paie qu’il accorde.
Tel est à-peu-près le fonds de Betowski dans l’ile des Cygnes. Voici un couplet qui a été extrêmement goûté et redemandé.
Etienne.
Air du Petit Matelot.
Quoiqu’on en dise, quoiqu’on fronde,
Comme on n’a pas toujours raison,
Le plus honnête homme du monde
Peut bien être mis en prison.
Prenez dans un cas si critique
Les Italiens pour geôliers,
Car ma foi l’Opéra-Comique
Traite fort bien ses Prisonniers.
Depuis quelque jours une débutante, mademoisellc Bailly, paroît sur ce théâtre. Elle a la voix assez fraîche, et ne manque point de grâce et d’habitude de la scène. Elle joint à cela une jolie figure, avantage qui n’est point du tout indiffèrent, sur-tout au théâtre.
F. J. B. P. G ***,
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, an VIII, 1800, tome I, p. 561 :
[Comme la pièce est une parodie, « une imitation burlesque », le critique se dispense d’en faire l’analyse, et renvoie à celle qu’il a faite de la pièce originale. Les changements : les personnages deviennent des ouvriers de chantier, et le décor, l’intérieur d’un chantier. « Les couplets sont en général très-peu saillans, et trop de trivialité se remarquent dans le dialogue » (des défauts classiques...). Trois acteurs sont félicités. Par contre le public n’a pas souhaité savoir qui étaient les auteurs (et le critique suppose qu’ils étaient fort nombreux.]
Théâtre des Troubadours.
Betouski , ou les Marchands de bois de l'île des Cygnes.
Tel est le titre de la parodie de Béniowsky, jouée le 26 prairial. Ce n'est qu'une imitation burlesque, qu'il est inutile de détailler, puisque nous avons donné l'analyse de la pièce. Les personnages sont transformés en ouvriers de chantier. La décoration, qui représente l'intérieur d'un chantier, est originale et jolie. Les couplets sont en général très-peu saillans, et trop de trivialité se remarquent dans le dialogue. M.lle Delille a parfaitement joué le petit rôle de Fadasie. Le C. Fréderic a fait plaisir dans celui de Bétousky, ainsi que la caricature du C. Léger dans le rôle d'Etienne. On n'a pas nommé les auteurs ; ils sont sans doute une douzaine.
Ajouter un commentaire