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La Bataille de Neurode

La Bataille de Neurode, mélodrame en trois actes, à grand spectacle, deMlle L. R.*** [Mlle Le Riche], musique de Leblanc, ballets de Hus, le jeune, 7 germinal an 13 [28 mars 1805].

Théâtre de la Gaieté.

Neurode est le nom allemand de la ville polonaise de Nowa Ruda, en Basse-Silésie. La pièce est datée par la référence à Frédéric II, roi de Prusse.

Sur la page de titre de la brochure, chez l 'auteur, rue St. Antoine, n°. 242, maison Hurel et beau-frère, an 13 – 1805 :

La Bataille de Neurode, mélodrame en trois actes, A grrand Spectacle, mêlé de pantomimes, évolutions militaires, bataille, combats, incendie, démolition d'une forteresse, danses, etc. par mademoiselle L. R*** Musique de M. Leblanc, ballets de M. Hus, le jeune. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de la Gaieté, le 7 Germinal an 13. (Jeudi 28 mars 1805.)

La pièce a été jouée le 23 mai 1805 dans un spectacle gratuit ordonné pour l'accession de Napoléon au trône d'Italie. Elle était accompagnée de l'Âne et le procureur, du Roi d'Aragon, de l'Amour chez les Amazones (les trois pièces appartiennent au répertoire du théâtre de Gaîté). Voir l'article de Thibaud Julian, « Les "gratis" de Napoléon: gloire et spectacles à Paris en temps de fête », paru dans Théâtre, identité, et politique culturelle sous le Consulat et l’Empire », Franco Piva, Paola Perazzolo & Vincenzo De Santis (dir.), Studi Francesi, mai-août 2020, p. 278-293

La liste des personnages :

[On note l'attention portée à la définition de l'emploi pour les divers personnages, qui par ailleurs sont bien les personnages classiques du mélodrame.]

PERSONNAGES.

Emplois

Acteurs

Frédéric II, roi de Prusse.

1er. rôle ou père noble.

M. Révalard

Charles, baron de Streleim, amant de Batilde.

1er. rôle ou jeune 1er.

M. Marty.

Le comte de Vermeisted, colonel prussien.

3e. rôle.

Camail St. Aubin.

Madame d'Alberstad, veuve du gouverneur de la citadelle de Spandaw.

1er. rôle ou mère noble.

Mme. Desarnaud.

Batilde, fille de Mme d'Alberstad, amante du baron.

jeune première.

Mlle. Planté.

Calper, ancien hussard attaché au baron.

premier comique.

M. Ribié.

Le comte de Voislberg, général autrichien.

troisième rôle.

M. Lafitte.

Peters, jardinier du château.

paysan ou financier.

M. Paschal.

Bastien, paysan niais.

deuxième comique.

M. Dumenis.

Un officier prussien.

 

M. Genets.

Personnages muets.

Deux pages.

Une femme-de-chambre de Mme. d'Alberstadt.

Domestiques de Mme. d'Alberstadt.

Soldats prussiens, soldats autrichiens.

Paysans, paysannes, enfans.

La scène est à Neurode, bourg situé dans le comté de Glatz, en Silésie.

Courrier des spectacles, n° 2966 du 9 germinal an 13 [30 mars 1805], p. 3-4 :

[Comme il n'y a rien de neuf dans la pièce, selon le critique, il n'a pas besoin d'en parler. Il se contente de dire qu'elle reproduit une autre pièce bien connue des lecteurs, inspirée d'un roman de l'inépuisable Pigault-Lebrun, ressource sans fin pour qui veut écrire du théâtre sans effort : il suffit de copier. Leur investissement intellectuel consiste à trouver un nouveau titre, et le public peu exigeant du boulevard est content : il a tout ce qu'il attend, « des soldats, des châteaux », du bruit, dans un décor rafraichi. L'auteur a été demandé, mais l'acteur chargé de le nommer était inaudible. On sait seulement que c'est une femme, auteur de Caroline et Storme (on note que le critique aurait pu chercher un peu qui a écrit Caroline et Storme).]

Théâtre de la Gaîté.

La Bataille de Neuvrode.

Cette pièce n’est autre chose que le Major Palmer sous un autre nom. C’est la même action, le même intérêt, le même dénouement. Grâces soient rendues à M. Pigault-le-Brun, ses romans sont des mines inépuisables pour nos auteurs d’opéra et de mélodrames. Il les a déchargés d’avance des fatigues de l’invention. C'est pour eux qu’il a créé, imaginé. Avec quelques pages de ses livres mises en dialogues, on se procure sur-le-champ une pièce de théâtre dont un directeur fait ses profits. C’est une recette facile et ouverte à tout le monde.

Les habitués des Boulevards sont faciles à contenter. Avec un titre nouveau, quelques décorations raffraichies, on leur persuade aisément qu'on leur donne du nouveau. Ils ont vu des soldats, des châteaux, ils ont entendu des fusillades et un fracas terrible d’explosions.

Les ballets sont agréables, et tout le monde a été content. On a même voulu connoître 1'auteur de la pièce, mais l'acteur chargé le nommer, s’est énoncé si peu distinctement, qu'on n’a pu l’entendre. Tout ce que l’on a compris, c’est qu’elle est d’une femme, auteur du mélodrame de Caroline et Storme.

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