Le Bachelier de Salamanque, comédie en un acte mêlée de couplets, de Scribe, Dupin et Germain Delavigne, 18 janvier 1815.
Théâtre des Variétés
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Titre :
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Le Bachelier de Salamanque
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Genre
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comédie mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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18 janvier 1815
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Scribe, Dupin et Germain Delavigne
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Le Nain jaune, ou Journal des arts, des sciences et de la littérature, volume Ier (1815), n° 244 (cinquième année), 20 janvier 1815, p. 85 :
Théâtre des Variétés. — La première représentation du Bachelier de Salamanque n'a eu qu'un faible succès qui paraît n'avoir pas satisfait les auteurs ; car ils n'ont fait connaître au public que le nom de M. Dupin, qui s'est sacrifié généreusement pour ses trois co-associés. La pièce nouvelle ne ressemble en rien au roman dont elle a emprunté le nom ; c'est une suite de scènes sans intrigue, de conversations sans gaieté, et de couplets sans esprit. Tout le talent de Bosquier-Gavaudan n'a pu faire valoir le rôle insignifiant du Bachelier, et la charge de Tiercelin, sous les traits d'un chirurgien espagnol, n'a paru que ridicule.
Cette première représentation n'avait pas attiré de monde.... Qu'on doute encore, après cela, de la justesse des pressentimens !
Mercure de France, volume 62 (janvier-février 1815), n° DCLXX (11 février1815), p. 246-247 :
[Le critique choisit de traiter la pièce par l’ironie : elle lui permet de signaler l’indigence de son intrigue, ou de dénoncer la pauvreté du dialogue, qui n’a rien à voir avec celui de Lesage, l’auteur du Diable boiteux. Le résumé de l’intrigue montre une pauvre histoire de mari absent, dont la fille et la femme profitent, jusqu’au retour du maître de maison. Le bachelier de Salamanque sauve les deux femmes en se prétendant nécromancien...]
Théâtre des Variétés. — Pendant qu'on voulait renverser de son trépied la Sibylle du boulevard, on applaudissait aux Variétés le Bachelier de Salamanque : si l'extrême simplicité de l'intrigue est un mérite, celui de ce vaudeville n'est pas douteux.
Gonsalès, chirurgien niais, est obligé de faire un voyage ; sa fille profite de son absence pour introduire chez sa belle-mère, Scipion, son amant, et la belle-mère en profite à son tour pour donner à souper à ses amis ; Carambola, bachelier de Salamanque, arrive sur ces entrefaites et sa gaîté anime le festin que le retour imprévu de Gonsalès vient interrompre : la belle mère tremblante est sur le point d'avouer qu'elle a caché Scipion lorsque Carambola, se donne pour un nécromancien, d'un coup de baguette fait reparaître le souper, amuse Gonsalès et obtient son consentement au mariage des deux jeunes amans.
Le titre de la pièce rappelle l’auteur du Diable boiteux, cet écrivain spirituel et fécond dont le dialogue est si naturel et si comique ; plusieurs personnes ont reproché à M. Dupin de l'avoir imité : si elles avaient vu son vaudeville, elles se seraient convaincues qu'il ne mérite aucun reproche.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome I, p. 171-173 :
[Pièce qui manque d’originalité (elle copie beaucoup !). Et son auteur se voit reprocher sa méconnaissance des mœurs et de la langue espagnoles. Ce qui revient à « blesser toutes les convenances ».
Le Soldat magicien est un opéra-comique en un acte, livret de Louis Anseaume, musique de François-André Dunican Philidor, créé sur le Théâtre de l'Opéra Comique de la Foire Saint-Laurent le 14 août 1760.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Le Bachelier de Salamanque, comédie en un acte, mêlée de couplets, jouée le 18 Janvier.
Cette pièce n’a de commun avec le Roman de Le Sage que son titre ; mais elle a de commun avec beaucoup d'autres ouvrages son sujet qui est celui de Persico et du Soldat magicien.
Le Barbier Gonzalès part pour un voyage, et sa femme se prépare à faire un joli souper avec deux voisins et avec le Bachelier Carambola qui lui a demandé, la guittare à la main, à coucher pour une nuit dans sa maison. Ce Bachelier, par parenthèses, au lieu de porter la soutanelle d'un étudiant en théologie, ou en droit, est vêtu comme un Figaro ; il est fort élégant pour un mendiant, ce qui ne l'empêche pas de faire dans la maison l'office de valet, de mettre le couvert, et de chanter pour amuser un Alcade et un Alguasil qui le tutoyent très-familièrement. On voit que l'auteur connoît peu les mœurs espagnoles et la fierté de cette nation où les mendians s'abordent en s'appelant Senor, et se demandent gravement si leur seigneurie a reçu beaucoup d'aumônes. Il fait danser un Bachelier comme un fou pour amuser un Alguasil qui n'est qu'une espèce de soldat du guet, et il le fait souper avec un Alcade qui est. le premier magistrat du lieu, et qui certes doit savoir tenir son rang. Ce n'est pas tout, cet Alcade obéissant au Bachelier, qui fait le sorcier pour mystifier le Barbier Gonzalès, veut bien passer pour un Diable, et fait les contorsions les plus ridicules.
Le Bachelier, après avoir fait reparoître le souper que l'on avoit caché, au retour de Gonzalès, fait encore preuve de son savoir, en faisant paroître le fils de l'Alcade que tout le monde croit à Salamanque, mais qu'il sait être caché dans un cabinet. Gonzalès, nouveau M. Crédule, admire la sorcellerie du Bachelier, et donne sa fille au fils de l'Alcade qui en est amoureux.
Si l'auteur connoît peu les mœurs de l'Espagne, il n'en sait pas mieux la langue, et entre autres mots espagnols estropiés ou déplacés, il fait toujours dire à ses personnages un bandoleros au lieu d'un bandolero, en mettant le pluriel pour le singulier.
Ces taches sont plus essentielles qu'on ne pense. Il y a si peu de mérite dramatique dans un petit ouvrage de ce genre, qu'il faut au moins y mettre celui de la vérilé, et ne pas y blesser toutes les convenances.
Il faut même en chansons du bon sens et de l'art.
Au reste, le jeu animé de Bosquier Gavaudan a conduit la pièce à bon port. L'auteur est Monsieur Dupin. On lui prête un collaborateur anonyme.
Le collaborateur anonyme est Germain Delavigne. Et la pièce est citée dans la Bibliothèque de Soleinne comme étant une œuvre d’Eugène Scribe et de deux collaborateurs, Dupin et Delavigne.(tome 2, p. 290).
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