Le Bureau des renseignements

Le Bureau des renseignements, fantaisie dont l’auteur pourrait bien être l’acteur comique Brunet, 6 mars 1806.

Théâtre Montansier.

La pièce a été créée le même jour que Ma tante Urlurette, à l’occasion d’une représentation au bénéfice du fameux Brunet. Elle n’a pas été imprimée, semble-t-il. C’est une collection de calembours que le Courrier des spectacles met en relation avec le recueil de ces bons mots dus à Brunet, les Brunetiana. Dans son numéro du 7 mars 1806, le Courrier des spectacles n° 3320 rend rapidement compte de cette représentation :

La représentation au profit de Brunet a été aussi glorieuse que pouvoit l’attendre un artiste de ce mérite. Toutes les loges étoient louées depuis plusieurs jours ; il ne restoit de place pour les plébéiens qu’au parterre et dans les galeries. Les deux nouvelles pièces ont eu un succès différent, l’une a été applaudie avec l'enthousiasme que demandoit une aussi grande fête ; l’autre a été accueillie plus froidement, mais la présence de Brunet a tout réchauffé. On ne pouvoit se lasser d’admirer ce grand héritier du genie de Tabarin et Scaramouche. La recette a été très-abondante, et son produit, joint au traitement annuel de vingt mille francs, prouve invinciblement que les grands talens peuvent espérer une grande fortune.

Les deux nouveautés sont le Bureau des renseignements et Ma Tante Urlurette. Les deux n’ont pas reçu le même accueil : l’une a été très applaudie, l’autre a eu besoin de la présence de Brunet pour réussir. Chacun jugera laquelle a le mieux réussi.

C’est le 9 mars 1806 que le Courrier des spectacles, n° 3322, p. 2, a rendu compte des deux pièces. Voilà ce qui est dit du Bureau des renseignements :

Théâtre Montansier.

Le Bureau des renseignemens, et Ma Tante Urlurette.

Ces deux pièces ont eu l’honneur d’être réservées pour la solemnité consacrée à la gloire de Brunet. La première a le mérite de devoir son existence à Brunet lui-même.

C’est une espece de Pasticcio, où l’on a réuni toutes les sublimes naïvetés, les piquantes saillies, les fins calembourgs connus, en partie sous le titre de Brunetiana. Les amateurs ont revu avec plaisir plusieurs de leurs anciennes connoissances, mais ils ont admiré aussi des créations nouvelles, que l’on avoit religieusement conservées pour cette grande occasion. Brunet est non seulement acteur, il est encore homme de lettres. Il possède un recueil précieux où il a réuni tous ses bons mots ; il l’augmente tous les jours, et si jamais il se décide à le mettre en lumière pour l’honneur des Muses et le profit du goût, ce sera l'ouvrage le plus complet dont la littérature des Jocrisses puisse s’honorer. Par exemple, on demande à l!un des acteurs, dans la pièce nouvelle, s’il sait le calcul décimal ? Certainement, dit-il ; une, deux, trois, quatre, cinq, six malles ; voilà bien le calcul des six malles. Cela n’est pas bien difficile. On parle devant un autre acteur d’une femme morte à l’âge de cent deux ans ; l’acteur observe que cet âge-là n’a rien de bien étonnant, puisque son père, à lui, auroit cent treize ans s’il n’étoit pas mort. On peut juger du reste de l’ouvrage par ces échantillons.

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