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Ma Tante Urlurette ou le Chant du coq

Ma Tante Urlurette, ou le Chant du coq, folie-vaudeville en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers et Francis, 6 mars 1806.

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1807.

Sur la page de titre de la brochure de ma Tante Urlurette, Paris, chez Barba, 1806 :

Ma Tante Urlurette, ou le Chant du coq, folie-vaudeville, en un acte ; Par MM. Desaugiers et Francis, Représentée pour la première fois, sur le Théâtre Montansier, le 6 Mars 1806.

Courrier des spectacles, n° 3322 du 9 mars 1806, p. 2 :

[Ma Tante Urlurette a été créée au cours d’une représentation en l’honneur de Brunet, le grand acteur comique du Théâtre Montansier, en même temps que le Bureau des renseignements, que le critique présente comme une série de calembours dus à Brunet lui même, et qu’il traite avec une évidente condescendance. Pour la Tante Urlurette, même abus du calembour, mais la pièce est due à deux auteurs connus, dont les succès antérieurs garantissent la compétence. Quelques couplets spirituels, mais que de calembours ! Il s’agit d’« une imitation burlesque de Ma Tante Aurore ». Le résumé de l’intrigue fait ressortir cette imitation, et surtout son caractère burlesque. Pas de jugement critique, « tout finit par des couplets dont le dernier a été redemandé ».

Théâtre Montansier.

Le Bureau des renseignemens, et Ma Tante Urlurette.

Ces deux pièces ont eu l’honneur d’être réservées pour la solemnité consacrée à la gloire de Brunet. La première a le mérite de devoir son existence à Brunet lui-même.

C’est une espece de Pasticcio, où l’on a réuni toutes les sublimes naïvetés, les piquantes saillies, les fins calembourgs connus, en partie sous le titre de Brunetiana. Les amateurs ont revu avec plaisir plusieurs de leurs anciennes connoissances, mais ils ont admiré aussi des créations nouvelles, que l’on avoit religieusement conservées pour cette grande occasion. Brunet est non seulement acteur, il est encore homme de lettres. Il possède un recueil précieux où il a réuni tous ses bons mots ; il l’augmente tous les jours, et si jamais il se décide à le mettre en lumière pour l’honneur des Muses et le profit du goût, ce sera l'ouvrage le plus complet dont la littérature des Jocrisses puisse s’honorer. Par exemple, on demande à l'un des acteurs, dans la pièce nouvelle, s’il sait le calcul décimal ? Certainement, dit-il ; une, deux, trois, quatre, cinq, six malles ; voilà bien le calcul des six malles. Cela n’est pas bien difficile. On parle devant un autre acteur d’une femme morte à l’âge de cent deux ans ; l’acteur observe que cet âge-là n’a rien de bien étonnant, puisque son père, à lui, auroit cent treize ans s’il n’étoit pas mort. On peut juger du reste de l’ouvrage par ces échantillons.

La seconde pièce est de MM. Desaugiers et Francis. Le nom de ces deux auteurs est d’un bon augure, et le succès du Vieux Chasseur qu’ils viennent de donner au Vaudeville est un nouveau titre de recommandation en leur faveur. Ma Tante Urlurette offre quelques jolis couplets, dont l’esprit fait le principal mérite ; mais pour se conformer au goût du théâtre, on y a sacrifié largement an calembourg, et les amateurs n’auront pas à se plaindre de la parcimonie des auteurs. Le fonds de l’ouvrage est une imitation burlesque de Ma Tante Aurore.

Hortense, aimée de Saint-Brice, est sous la direction d’une vieille folle de Tante nommée Urlurette. Celle-ci, qui ne rêve que belle passion, prend les visites du jeune homme pour des démarches dont elle peut tirer un parti favorable. Elle s’imagine donc que Saint-Brice est amoureux d’elle. Celui-ci, profitant de la méprise, se fait passer pour un seigneur espagnol déguisé en chanteur, et arrange avec la vieille un enlèvement pour l’heure où le coq chantera. Dans le même tems, un certain M. Pintade, marchand d’oiseaux, prétend à la main d’Hortense. Saint-Brice le fait entrer dans sou plan de mystification ; il lui fait entendre que la jeune personne, pleine d’une ardente passion pour lui, doit, à une heure convenue, se trouver à un rendez-vous, et s’enfuir avec lui de la maison paternelle. La nuit vient ; Pintade se trouve à l’heure indiquée ; la Tante Urlurette sort voilée, on la fait monter, elle et Pintade, sur les chevaux d’un jeu de bague, qui est établi devant la porte , et on le fait tourner ainsi jusqu’à ce que Pintade étourdi tombe par terre. Urlurette descend, et se trouve entre les bras de Pintade. L’arrivée du père d’Hortense, qui revient de la campagne, débrouille tous les quiproquos, et tout finit par des couplets dont le dernier a été redemandé.

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