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Cécile et Ermancé

Cécile et Ermancé, comédie en trois actes, en prose, mêlée d'ariettes ; paroles de M. Després, musique de M. Grétry, 16 janvier 1792.

Théâtre Italien.

Titre :

Cécile et Ermancé

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

ariettes

Date de création :

16 janvier 1792

Théâtre :

Théâtre italien

Auteur(s) des paroles :

M. Des prés

Compositeur(s) :

M. Grétry

Réimpression de l’ancen Moniteur, tome onzième (Paris, 1862), Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n° 27 (27 janvier 1792), p. 224 :

[La pièce n’a pas vraiment réussi, et le critique propose trois causes à cet échec : la comparaison peu flatteuse avec la pièce de Monvel, la médiocrité de la production de l’auteur, la lassitude du public, fatigué des pièces de couvent. Même la musique de Grétry est peu valorisée : «  la musique, qui est de M. Grétry, a offert plusieurs beautés, et on a lieu de croire qu'à mesure qu'on l'entendra, on en découvrira encore davantage ».]

THÉATRE ITALIEN

La pièce de Cécile et Ermancé a été assez froidement accueillie, soit que ce sujet, déjà traité d'une manière très vigoureuse au théâtre de la nation, sous le titre des Victimes cloitrées, n'ait pu se montrer avec avantage sous de plus faibles traits, soit que l'auteur n'en ait pas en effet tiré tout le parti qu'on pouvait en attendre ; soit enfin que le public, déjà las de couvents, se soit totalement dégoûté de ces scènes monotones et uniformes Voici de quoi il s'agit :

Un jeune homme nommé Florville, fort familier avec les moines d'un couvent d'hommes fort aimé du père Antoine, l'organiste, obtient la permission de se promener dans le jardin, sous prétexte de cultiver les fleurs. Il en profite pour faire percer un mur qui communique à un couvent de femmes, où est renfermé une jeune pensionnaire qu'il aime, qu'il va épouser, et qu'Il ne voit pas assez souvent à son gré. Ermancé, jeune novice qui doit prononcer ses vœux le lendemain, trouve la communication et en profite pour voir une religieuse qui lui a été ravie, et qui habite aussi le couvent voisin. Elle porte aussi le nom de Cécile. Les amants sont surpris, et voilà Cécile livrée aux religieuses ; mais l'abesse est une femme douce et indulgente ; elle n'en a rien à craindre. Ermancé n'est pas si heureux, Florville le surprend à son retour, et trompé par l'équivoque des noms, il le croit son rival, et va le dénoncer. Le supérieur, homme dur et féroce , condamme Ermancé à être enfermé dans un caveau. On l'y descend, et on l'y enchaîne. Florville, au désespoir de ce qu'il a fait, descend dans le souterrain au moyen d'une corde attachée à un barreau. Là, tout s'explique. Florville se trouve bien plus coupable, et pour s'en punir, il arrache la corde par laquelle il devait remonter, et se condamne à partager le sort de son nouvel ami. On entend du bruit sous terre ; ce sont des macons qui travaillent dans une carrière, et qui viennent délivrer nos deux captifs. Au troisième acte, le maire, et un commandant de la garde nationale viennent délivrer Cécile , à qui sa famille pardonne, ainsi que celle d'Ermancé. On fait venir aussi le prieur voisin, qu'on accable de reproches, et la pièce finit par un concert donné à ces messieurs par les pensionnaires du couvent. La musique, qui est de M. Grétry, a offert plusieurs beautés, et on a lieu de croire qu'à mesure qu'on l'entendra, on en découvrira encore davantage.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 4 (avril 1792), p. 354-355 :

[Le critique est très réticent envers une pièce qui lui semble reprendre le fond de la pièce de Monvel, les Victimes cloitrées. Un fond sans originalité donc, et un maigre succès pour le troisième acte, après un deuxième acte « qui offre des scenes intéressantes & des tableaux touchans ». Heureusement, la musique a sauvé la pièce : elle est « tout-à-la-fois, large, savante, dramatique & digne de ce célebre artiste » et le compte rendu fait une assez longue liste des meilleurs morceaux. Et les acteurs ont joué « avec l’ensemble et le soin » qu’ils mettent d’habitude aux nouveautés.]

Le lundi 16 janvier, on a donné la premiere représentation de Cécile & d'Ermancé, comédie en trois actes, en prose , mêlée d'ariettes ; paroles de M. Després, musique de M. Grétry.

II paroît que la même anecdote qui a fourni à M. Monvel le sujet d'un drame qui a eu tant de succès, a donné celui de Cécile & d'Ermancé. Cette comédie a l'inconvénient des pieces de ce genre qui roulent toutes sur le même fond, & présentent toujours des victimes souffrantes. Nous nous dispenserons, par cette raison, d'en donner l'extrait, & nous nous bornons à observer que le succès du troisieme acte n'a pas répondu à celui du second, qui offre des scenes intéressantes & des tableaux touchans.

La musique que M. Gretry a adaptée à cet ouvrage, est tout-à-la-fois, large, savante, dramatique & digne de ce célebre artiste. L'ouverture est un morceau superbe, qui a été redemandé par le public entre le premier & le second acte. Les finales de ces deux actes, sont d’un effet étonnant. Un morceau que l'on chante au troisieme, est frais, & délicieusement accompagné par M. Blasius, dont les solo de violon ont été applaudis avec transports. En un mot, M. Grétry a donné de nouvelles preuves de son grand talent dans cet ouvrage, & peut-être ne doit-on attribuer l'enthousiasme que le parterre a témoigné, même pour le poëme, qu'aux justes égards que le François, ami des artistes, a pour M. Grétry, à qui il doit tant de jouissances & tant de plaisirs. Cette piece est jouée avec l'ensemble & le soin que les acteurs de ce théatre mettent à toutes les nouveautés.

César : la pièce ne paraît pas connue de la base César, alors qu'elle figure, sous le titre de Cécile et Ermancé, dans la base de la BnF (data.bnf.fr) :

Titre principal : Clarisse [sic] et Ermancé (français)

Langue : français

Date : 1792

Note : Comédie mêlée d'ariettes en 3 actes. - 1re représentation : Paris, Opéra-comique (salle Favart), 16 janvier 1792. - 1re représentation (version remaniée sous le titre "Clarisse et Ermancé") : ibidem, 16 février 1792. - 1re représentation (version remaniée sous le titre "Le despotisme monacal") : ibidem, 1er novembre 1792

Autres formes du titre : Les deux couvents (français)
Le despotisme monacal (français)

Le titre paraît avoir connu des formes diverses !

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