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Christophe Morin, ou Que je suis fâché d'être riche

Christophe Morin, ou Que je suis fâché d'être riche, folie-vaudeville en un acte, par douze auteurs, les auteurs de Monsieur de Bièvre, 18 vendémiaire an 8 [10 octobre 1799].

Liste des auteurs : Dupaty, Luce de Lancival, Salverte, Coriolis, Creuzé de Lesser, Gassicourt, Legouvé, Monvel fils, Longpérier, Chazet, Léger et Mautort.

L’index du Magasin encyclopédique donne un début de liste d’auteurs : « MM. Léger, Mautort, etc. ». Ce sont seulement les auteurs nouveaux, qui n’ont pas participé à Monsieur de Bièvre.

Théâtre des Troubadours

Titre :

Christophe Morin, ou Que je suis fâché d'être riche

Genre

folie-vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

18 vendémiaire an 8 [10 octobre 1799]

Théâtre :

Théâtre des Troubadours

Auteur(s) des paroles :

douze auteurs (Dupaty, Luce de Lancival, Salverte, Coriolis, Creuzé de Lesser, Gassicourt, Legouvé, Monvel, Longpérier, Chazet, Léger et Mautort)

Almanach des Muses 1801

Christophe Morin qui s'est enrichi dans le commerce des chevaux, est tout près de se voir la dupe d'un intrigant qui recherche sa fille et sur-tout sa fortune. Il s'apperçoit, par bonheur, qu'on le mystifie ; et Serval, amant aimé de mademoiselle Morin, le confirme dans cette idée. Serval finit par être préféré à l'intrigant.

Des couplets agréables ; dénouement qui n'a pas réussi.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an IX, 1801 :

Christophe Morin, ou que je suis fâché d'être riche, folie-vaudeville en un acte. Représentée, en l'an VIII, sur le théâtre des Troubadours, Et remise, en thermidor an IX, sur le théâtre Montansier. Par les Auteurs de M. de Bièvre.

Les auteurs de Monsieur de Bièvre (et de Christophe Morin par voie de conséquence) sont Dupaty, Luce, Salverte, Coriolis, Creuzé, Gassicourt, Légouvé, Monvel, Longpérier, Alexandre et Chazet. Onze noms. On retire Alexandre, on ajoute Léger et Mautort, on arrive à douze, mais on n’est pas à un auteur près.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, V. année (an VII, 1799), tome troisième, p. 555-557 :

[Pièce à auteurs multiples, qui a d’abord été mal reçue, à cause d’un proverbe (une courte pièce insérée dans le vaudeville, censée illustrer la « morale » d'un proverbe qui était révélé à la fin de la pièce et qui « arrêtoit la marche de la pièce ») et du dénouement. Mais tout s’est arrangé à la deuxième représentation : le proverbe a disparu, et le dénouement a cessé de choquer... Les auteurs sont indiqués dans un couplet, et le compte rendu ajoute un couplet qui a plu.]

Christophe Morin, ou Que je suis fache d’être riche.

Babet, fille de Christophe Morin, qui a fait fortune par le commerce de chevaux, est recherchée en mariage par un intrigant, nommé Dalville. Babet, cependant, aime Serval, jeune homme d'une famille honnête, et celui-ci a déja demandé sa main à son père, qui refuse de consentir à ce mariage, à cause des liaisons dans lesquelles il est avec Dalville. Ce dernier se croit déja sûr d'obtenir la main de Babet ; et, ce qu'il convoite surtout, la dot considérable qu'elle doit avoir. Il a su tellement gouverner Christophe Morin, que celui-ci s'est déja habillé en élégant, et qu'il reçoit chez lui une société composée d'hommes tels que Dalville. Christophe se prête à toutes les folies que Dalville lui fait commettre ; il danse, et est même sur le point de se charger d'un rôle dans un proverbe, lorsqu'il s'aperçoit qu'on le joue. Serval le confirme dans cette opinion, et la pièce finit par le mariage des deux amans.

Le public a paru être choqué du dénouement de cette pièce, dont la premiere représentation a eu lieu le 18 vendémiaire. Plusieurs couplets ont cependant été redemandés, entr'autres un sur trois danses, l'angloise, la walse, et la contredanse.

La deuxième représentation de cette pièce a obtenu beaucoup de succès. En faisant disparoître le proverbe, les auteurs ont su éloigner tout ce qui arrêtoît la marche de la pièce. Ils ont été demandés, et on est venu les annoncer dans le couplet suivant :

Air de Catinat.

Citoyens, les auteurs de Christophe Morin,
Ont, pour Bièvre, déja mis la plume à la main ;
Mettez, parmi leurs noms, sur les murs souvent lus,
Alexandre de moins, Léger, Mautort de plus.

Voici encore un couplet qui a été très-applaudi, et dans lequel un homme de loi propose un procès . à Christophe Morin :

Air de l'Qfficier de fortune.

Vous n'aurez que l'agent d'affaire
Et l'enregistreur à payer ;
De plus, l'huissier, le commissaire,
Le défenseur et le greffier :
Il faudra bien aussi, sans doute,
Payer le timbre, les écrits ;
Mais, si pour plaider il en coûte,
On est du moins jugé gratis.

L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-neuvième année, tome I, vendémiaire an 8 [septembre 1799], p. 222-223 ;

[Pièce de peu d’importance, dont la principale caractéristique est d’avoir douze auteurs, qui a fait rire et a du succès. Il s’agit ici de rendre compte de la deuxième représentation, où le proverbe du titre a disparu et qui a mieux marché. Bonne appréciation pour deux acteurs, un couplet cité.

Rappel : la liste des auteurs de Monsieur de Bièvre, qui permet de reconstituer celle de Christophe Morin :

Air : En quatre mots.

L'ouvrage que vous avez applaudi,
Citoyens, est de
Dupaty,
        Aidé par ses amis.
    En voici la liste ouverte :
    D'abord,
Luce, avec Salverte,
        Puis,
Coriolis,
        De plus,
Creuzé,
    
Gassicourt, Legouvé,
    
Monvel fils, Longperrier ;
    Je crois en oublier !...
Ah, oui vraiment ! citoyens, c'est
    
Alexandre et Chazet. ]

Christophe Morin, opéra.

La 2e. représentation de Christophe Morin a obtenu beaucoup de succès. Les auteurs ont fait disparoître le proverbe qui avoit paru froid. De cette manière le dénouement est plus rapide, & rien n'arrête la marche de la pièce. Le public ayant demandé l'auteur, on l'a annoncé dans le couplet suivant :

AIR de Catinat.

Citoyens, les auteurs de Christophe Morin,
Ont pour
Bièvre déjà mis la plume à la main ;
Mettez parmi leurs noms, sur les murs souvent lus,

Alexandre de moins ; Leger , Mautort de plus.

Cette pièce n'est pas précisément un bon ouvrage, mais elle est, du moins, très-amusante, & le critique le plus sévère ne pourroit la voir sans dire comme l'oncle du Métromane :

« .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   . J’ai ri ; me voilà désarmé. »

Nous croyons donc qu'elle attirera la foule à ce théâtre. Le public a paru très content du jeu des acteurs, qui commencent à jouer avec plus d'ensemble qu'à l'époque de leur installation. Il a surtout applaudi le C. Tiercelin, dont le débit & la caricature sont toujours si plaisans ; & le C. Frédéric , qui chante le vaudeville avec autant de goût que de facilité.

Parmi les couplets le plus généralement applaudis, nous avons remarqué le suivant. Il s'agit d'un procès qu'un homme de loi propose à Christophe Morin :

AIR de l'Officier de fortune.

Vous n'aurez que l'agent d'affaire
Et l'enregistreur à payer ;
De plus, l'huissier, le commissaire,
Le défenseur et le greffier ;
Il faudra bien aussi, sans doute,
Payer le timbre, les écrits ;
Mais si pour plaider il en coûte,
On est du moins
jugé gratis.

Par le C. REICREN.

Dans la base César : auteur inconnu, 15 représentations du 10 octobre 1799 au 8 novembre 1799.

 

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