Clémence Isaure, ou les Jeux floraux, divertissement en un acte et en prose, mêlé de vaudevilles, d'Armand Gouffé et Georges Duval, 4 messidor an 11 [23 juin 1803].
Théâtre du Vaudeville
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Titre :
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Clémence Isaure, ou les Jeux floraux de Toulouse
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Genre
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divertissement
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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4 messidor an 11 (23 juin 1803)
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Armand Gouffé et Georges Duval
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Almanach des Muses 1804.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mad. Cavanagh, ci-devant Barba :
Clémence Isaure, ou les Jeux floraux, divertissement en un Acte et en Prose, mêlé de Vaudevilles ; Par MM. Armand Gouffé et Georges Duval. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 4 messidor an 11.
Courrier des spectacles, n° 2301 du 5 messidor an 11 [24 juin 1803], p. 2 :
[La pièce a pour sujet les fameux Jeux floraux de Toulouse et sa créatrice, et l'article commence par donner quelques informations sur ce sujet. C'est cette créatrice qui vient « embellir » (ou allonger) « la galerie des personnages célèbres […] qui forme une grande partie de son répertoire ». Mais la pièce est peu réussie, intrigue, plan et « couleurs » étant jugés sévèrement. On y a ajouté une intrigue amoureuse qui ne correspond pas au personnage d'Isaure et rappelle trop une autre pièce des mêmes auteurs, le Val-de-Vire. L'intrigue raconte un concours des Jeux floraux, dans lequel Isaure rivalise avec un chevalier de Lautrec. Comme leurs deux poèmes sont impossibles à départager, au point qu'il est question de ne pas donner de prix, Isaure renonce à concourir, et le chevalier obtient le prix, et aussi « la récompense de son amour ». Le jugement porté ensuite est plutôt réticent : vaudeville froid, avec peu d'intérêt, et la pièce n'a pu résister aux murmures qui l'ont accompagnée que grâce à ses couplets, dont le critique cite un exemple. Les auteurs sont nommés, mais « ils ont fait beaucoup mieux » dans des pièces antérieures.]
Théâtre du Vaudeville.
Clémence Isaure institua les Jeux floraux à Toulouse sa patrie. On les célébroit tous les ans au mois de Mai : on prononçoit son éloge, et on couronnoit sa statue de fleurs. Cette fille illustre laissa un prix pour ceux qui auraient le mieux réussi dans chaque genre de poésie ; ces prix étaient une violette d’or, une aiglantine [sic] d’argent et un souci de même métal.
C’est cette femme célèbre que l’on a mise en scène au théâtre du Vaudeville, et son portrait ne pouvoit qu’embellir la galerie des personnages célèbres qu’il s’est appropriée, et qui forme une grande partie de son répertoire. Mais ce tableau a paru en général froidement conçu, le plan mal tracé, et les couleurs peu animées. On lui suppose une intrigue amoureuse, et l’histoire en la nommant Fille aussi spirituelle qu'ingénieuse, semble démentir les auteurs qui dans la pièce nouvelle lui font épouser un Chevalier Troubadour. Un autre reproche non moins grave à leur faire, c’est que leur ouvrage en rappele [sic] un autre du même genre, et qui est leur plus jolie production, le Val-de~Vire, dont il paroit trop évidemment une imitation.
Les Jeux floraux se célèbrent à Toulouse, et les pièces de ceux qui prétendent au prix sont soumises au jugement des Troubadours. Le chevalier de Lautrec et Clémence Isaure ont concouru, et ont pris pour devise, l’un, Amour sans espoir, et l’autre, L'Espérance. Un Capitoul qui aspire à la main de Clémence vient annoncer au sire de Lautrec que parmi toutes les pièces, une seule a mérité le prix, et que c’est celle qui a l'Espérance. Le Chevalier qui ignore que Clémence en est l’auteur, se désespéré d’avoir perdu le prix et la main de celle qu’il aime, et se dispose à quitter Toulouse lorsque le même Capitoul vient lui dire qu’une seconde pièce de vers a concouru avec la première, et que les opinions des juges étant indécises, il n'y aura point de prix. Cette seconde pièce est celle de Lautrec : alors Clémence renonce aux prétentions qu’elle a sur le prix, et décerne la couronne au Chevalier qui obtient en même tems la récompense de son amour.
On peut juger par cette analyse, combien ce vaudeville est froid et comporte peu d’intérêt. Quelques murmures se sont fait entendre dans le cours de cette représentation qui ne se seroit pas soutenue jusqu’à la fin, sans quelques couplets dont la fraîcheur ou la gaité ont réconcilié le public avec la pièce. Lorsque Lautrec forme le dessein de fuir, parce qu’il n’a pas réussi, Roger son confident, lui dit :
Air : Tout le long de la riviere.
Pour avoir fait des vers mauvais,
Si chacun disoit : Je m’en vais,
On verroit par cette imprudence
Se dépeupler toute la France ;
La Seine et la Garonne alors
Ne contempleroient sur leurs bords
Que des rimeurs courant vers la frontière
Tout le long de la rivière.
Les auteurs sont MM. Georges Duval et Armand-Gouffé. Ils ont fait beaucoup mieux.
F. J. B. F. G***.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 9e année, 1803, tome II, p. 121-122 :
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Clémence Isaure, ou les Jeux floraux de Toulouse.
Sujet fort triste, qui n'est égayé ni par les situations , ni par le dialogue, ni même par les couplets. Aussi la pièce n'a-1-elle eu qu'un demi succès, quoiqu'elle soit de MM. Armand GOUFFÉ et Georges DUVAL, dont les productions sont ordinairement plus gaies que celle-ci.
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